Autobrouillard

Le 1er avril 2008, l’association 5,25 – Réseau d’art contemporain en Limousin s’est créée pour promouvoir l’art d’aujourd’hui et développer l’accès du plus grand nombre à la création plastique de notre époque. L’envie d’offrir une « Pause » a émergé des différentes rencontres entre les structures de ce réseau. 5,25 vous propose donc un événement d’une durée d’un mois, du 15 novembre au 15 décembre : des expositions, des soirées de projections, des “veillées-vidéo”, des rencontres avec des artistes, des critiques spécialisés,... émaillent ce mois de manifestations diverses et variées, ponctuelles ou de durée plus longue, à la rencontre d’un public d’amateurs (cinéphiles et/ou téléphages) et de curieux. Ainsi du 15 novembre au 13 décembre 2008 la galerie du CAUE présente le travail de Bertrand Lamarche Autobrouillard, vidéo et dessins préparatoires à cette réalisation. C’est étonnant de percevoir que ce qui pourrait freiner l’entrée du visiteur dans cet univers est justement le point fort de ce travail : l’artiste focalise sur la banalité de certaines zones urbanisées et retient du coup notre curiosité voire notre mémoire cinématographique. En effet, intéressé par la structuration de l’espace, par ce que la ville représente et ce qu’elle est pour nous, Bertrand Lamarche pose son oeil et nous délivre ici une étude qui calque la réalité. Ceci est bien déroutant parce que nous devenons alors témoin, acteur d’un décor familier correspondant aux tours d’un quartier qui pourrait être d’affaire. Là où il y voit du vide certain pourrait y voir du trop plein, alors se croisent ces regards sur ce panorama, “paysage stéréotypé” devenu “archétype” de cette architecture des années 1970. Sa vision s’inscrit dans l’histoire de l’architecture et sa démarche dans celle de l’histoire de l’art : en créant de toutes pièces la maquette qu’il filme, puis en offrant ses dessins préparatoires. On peut noter l’incroyable réussite de sa reproduction puisqu’on est loin d’imaginer les astuces qu’il trouve pour composer ce territoire. L’accompagnement sonore de cette échappée bourdonne et ce site fini par nous absorber : on perçoit alors qu’il nous parle d’échelle, de plan de construction, et d’une atmosphère. Oeuvre de la collection du FRAC Limousin Marie Dany