Architecture invisible #1

Exposition
Arts plastiques
Immanence Paris 15

De manière inédite, l’exposition « Architecture invisible ? » se donne moins à voir qu’à entendre et à percevoir. Appelé à se développer dans l’espace et le temps, ce projet invite plusieurs artistes à expérimenter une architecture dématérialisée selon différentes approches et pour des plateformes multiples.

A partir d’un espace neutre, cette exposition tente de renouveler l’expérience du sensible, en mettant à l’épreuve l’œil/corps. Alors que nous éprouvons chaque jour un peu plus la déconnexion des organes perceptifs avec les interfaces et tablettes digitales, les artistes développent des œuvres et des installations sonores qui distillent les éléments épars d’une dramaturgie. Le public devenu acteur et spectateur rassemble les fragments de récit dans son corps, son déplacement et sa pensée. Ces propositions éveillent l’élargissement de la conscience perceptive. L’attention sonore, amplifiée, influe sur celle des autres sens.

Pour ce premier volet de l’exposition, l’artiste mexicain Santiago Borja s’est naturellement inspiré d’une expérience personnelle intense vécue lors du séisme de Mexico en 1985. Le spectateur se trouve confronté aux signes avant-coureurs dans « Everything falls in a place when it collapses » (2013) tandis qu’il peut consulter sur le site internet dédié, les archives de différents enregistrements sonores, narratifs, visuels avec les « triangles de vie », ces micro-espaces créés quand une structure s’effondre.

Vincent Lamouroux inaugure pour « Architecture invisible ? » le projet « ATLS » – Air, Time, Light and Space –(2013), avec une série de six dessins qui retranscrivent un ensemble d’architectures éphémères créées par le vol d’un avion. L’artiste invite ainsi à l’exploration d’un territoire qui dématérialise et redéfinit une œuvre, entre sculpture et architecture, imagination et invention, déplacements et perspectives aériennes.

Un site internet intégrant des visualisations 3D dynamiques de ces architectures deviendra un mode spatialisé du projet - comme transformation d’un continu temporel en une discrétisation spatiale – en vue d’une collusion du signe, de l’espace et du temps.

André & Michel Décosterd présenteront la performance sonore « Von Roll Twist » (2012) autour de cette question de la spatialisation sonore par rapport à une gestuelle. Un performeur activera les enrouleurs de téléski Von Roll fixés au sol pour générer un son, et l’étirer physiquement dans l’espace. Ces enrouleurs sont en effet équipés d’un capteur de vitesse et position ainsi que d’un haut-parleur. L’enroulement et le déroulement des cordes agissent sur des compositions sonores qui se construisent et se transforment en temps réel au gré de l’action du performeur. De la combinaison des six sources sonores résulte une oeuvre polyphonique et spatiale en constante évolution.

A voir en parallèle de notre exposition, le Cycloïd-E présenté jusqu’au 15 décembre 2013 au 104. Les mouvements ondulatoires de cette machine diffusent des bruits familiers (carillon d’une église…) à peine reconnaissables dès lors que le rythme des bras articulés s’accélère.

Georges Pompidou à Cajarc (2011), LAXART à Los Angeles (2011) , Subtil Textil (2008) . En 2013, il a été résident à la Synagogue de Delme.

Santiago Borja, né en 1970 est diplômé d’architecture (Universidad Iberoamericana, Mexico) et possède un master en théorie et pratique de l’art contemporain et des nouveaux médias (Université Paris 8). Il a également participé à plusieurs programmes de St Martin’s Central, à Londres et du Centro Nacional de las Artes à Mexico. Ses travaux récents recoupent l’art, l’architecture et Anthropologie. Soutenu par la Graham Foundation de Chicago, la Fundación Marcelino Botín en Espagne et la Fundación/Colección Jumex au Mexique, il a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives internationales. Parmi les expositions personnelles : Museo Experimental El Eco de Mexico (2009), Villa Savoye de Poissy (2011), Neutra VDL Research House II de Los Angeles (2010), Pavillon Le Corbusier, Fondation Suisse, CIUP, Paris, 2008 ; Collectives : ZKM de Karlsruhe (2011 ), centre d’art contemporain 

La machine ne délivre pas un contenu qui serait prédéfini et unique, mais elle assemble et elle organise les informations, selon des paramètres variables. Aléatoire, éphémère et multidimensionnelle, l’œuvre se révèle chaque fois différente, infinie.

André et Michel Décosterd (nés en 1967 et 1969). Sous le nom de Cod.Act, André et Michel Décosterd associent leurs compétences, le premier étant musicien, compositeur et plasticien du son et le second architecte et plasticien. Ensemble, ils développent un travail artistique qui se décline sous la forme de performances et d’installations interactives. A l’origine de leur démarche, une réflexion autour du son et du mouvement et de leur possible interaction. Depuis 1999, les plasticiens produisent des dispositifs complexes dont l’esthétique sobre et fonctionnelle évoque l’univers industriel. Empreinte de rationalité voire de radicalité, la machine se situe ainsi au cœur du travail de Cod.Act mais elle n’en constitue pas pour autant la finalité. En effet, l’œuvre visée, sonore, se trouve stockée, encodée dans la machine. Latente, elle se dévoile au public par une mise en action du dispositif, opérée soit par les artistes lors des performances, soit par le public dans le cadre des installations interactives. 

University of Wisconsin, Milwaukee, Hyde Park Art Center de Chicago (2010) et à Los Angeles pour LOST (in LA) en 2013.

Vincent Lamouroux né en 1974. Entre architecture et sculpture, le travail de Vincent Lamouroux procède d’une pratique sculpturale de l’espace, d’une conception de la sculpture élargie au champ entier de l’espace réel. S’adressant à un imaginaire moderniste qui brasse aussi bien les attractions populaires modernes et les effets spéciaux du cinéma que la culture visuelle des avant-gardes et les utopies architecturales et technologiques, les environnements spectaculaires de Lamouroux produisent un bouleversement sensoriel qui déstabilise la perception de l’espace, du mouvement et de la gravité. Lauréat du Prix Fondation d’Entreprise Ricard en 2006, il a notamment exposé son travail à l’Abbaye de Fontevraud (2011), au MAMCO de Genève (2005), au Credac à Ivry-sur-Seine (2005) et dans des expositions collectives au MUDAM de Luxembourg, à l’IAC de Villeurbanne, au MAC/VAL, Vitry-sur-Seine, au CAPC – Musée d’Art Contemporain de Bordeaux (en 2009) au Museum of Contemporary Art of Detroit ; Institute of Visual Arts (Inova), Peck School of the Arts, 

L’oeuvre de Santiago Borja à reçu le soutien du CNC.

Complément d'information

Commissaire de l'exposition :
Alexandra Fau

Autres artistes présentés

Santiago Borja, André & Michel Décosterd

Partenaires

La Ville de Paris, La DRAC Ile-de-France, le Conseil Régional d'Ile-de-France, Le réseau tram

Mécénat

Le CNC, Pro Helvetia

Horaires

du jeudi au samedi de 14h à 18h

Adresse

Immanence 21 avenue du Maine 75015 Paris 15 France

Comment s'y rendre

métro / subway : Montparnasse, Falguière, Duroc bus : 91/95/96
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022