Alternatives

Exposition
Arts plastiques
Frac Sud Marseille

Ta mer, Thierry Agnone, collection Frac Provence-Alpes-Côte d'Azur, copyright Yves Gallois

En partenariat avec l’E.S.P.A.C.E. Peiresc, cette exposition aborde des questions relatives au recyclage, et à la récupération d’objets usuels ou désuets auxquels on accorde une seconde vie. A travers les éponges Maman je t' et Ta mer de Thierry Agnone; les formes rencontrées dans l’espace urbain puis recréées d' Antoine Desjardins; l'oeuvre de Thomas Hirschhorn, qui mêle excès et pauvreté, hyper productivité et modestie de moyens; les pièces de mobilier fabriquées par Dan Peterman qui deviennent fonctionnelles dans l'espace public ou enfin l'oeuvre Nerf d'Hugues Reip, tentative de construction réalisée à partir de chutes de carton découpé, cette exposition donne à voir des états successifs et opposés des matériaux, des sortes d'obligations ou de solutions de remplacement.

Complément d'information

Alternatives

Alternatives
Thierry Agnone, Antoine Desjardins, Thomas Hirschhorn, Dan Peterman, Reip Hugues
OEuvres de la collection du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur


à l'E.S.P.A.C.E. Le Fenouillet, La Crau
du 1er février au 22 mars 2005

à l'E.S.P.A.C.E. Jean Giono, au Beausset
du 22 mars au 10 mai 2005
dans le cadre d’un partenariat avec l’ E.S.P.A.C.E. Peiresc, Centre Culturel de l’Éducation Nationale, Toulon

Cette année la troisième proposition, inscrite dans le cadre du partenariat avec l’E.S.P.A.C.E. Peiresc, présentée dans deux autres E.S.P.A.C.E. départementaux, ceux de la Crau et du Beausset, aborde des questions relatives au recyclage, et à la récupération d’objets désuets auxquels on accorde un second souffle. Le terme "alternatives", par définition décrit des phénomènes ou états opposés qui se succèdent régulièrement ; une obligation périodique, successive, une situation dans laquelle il n'est que deux partis possibles ou une solution de remplacement. On retrouve ainsi ce thème dans les productions des artistes Thierry Agnone, Antoine Desjardins, Thomas Hirschhorn, Dan Peterman et Hugues Reip. Les oeuvres en éponge "Maman je t'" et " ta mer" de Thierry Agnone utilisent un support pauvre, quotidien pour évoquer des sentiments que l’on a peut-être du mal à exprimer, ou des violences verbales qui ont certainement blessé. Antoine Desjardins joue avec les matières, les supports pour recréer avec des restes, des formes rencontrées dans l’espace urbain. Thomas Hirschhorn s'interroge sur les contradictions d’une société à l’heure de la mondialisation. Avec une esthétique pauvre et marginale, à partir de matériaux ordinaires liés à l'univers du quotidien ( sac poubelle, carton, papier cadeau, ...) il livre une oeuvre dont l'économie complexe mêle excès et pauvreté, hyper productivité et modestie de moyens. Dan Peterman présente des objets visuels de mobilier qui deviennent fonctionnels lorsqu'ils sont exposés dans un espace public ; ce sont des sculptures réalisées à partir de matériaux recyclés (l'artiste s'occupe d'un atelier de recyclage). Enfin, l'oeuvre "Nerf" de Hugues Reip est une tentative de construction (comme un château de cartes) à l'aide de chutes de carton découpé. La vidéo dure le temps de la construction jusqu'à la chute, et si les nerfs sont un peu sollicités, "c'est dans l'apnée nécessaire à la construction et dans l'attente que tout s'effondre".
Ces expositions reçoivent le soutien actif de la Délégation à l'éducation artistique et à l'action culturelle du Rectorat de Nice, et sont accompagnées sur place dans chaque E.S.P.A.C.E. Départemental par des animateurs et des enseignants-relais.


Thierry Agnone, Maman je t', 1996 et Ta mer, 1996
Thierry Agnone explore le langage et ses limites. Avec Maman je t’ et ta mer, il grave, à la manière des bas-reliefs, des mousses synthétiques et aborde sur ce support un sujet qui dépasse l’écrit. Ainsi, des matériaux de récupération véhiculent des messages forts. Ces bouts de mousse synthétique, possibles rebuts de notre société de consommation, atteignent une portée à la fois dérisoire et grave. Autodidacte, Thierry Agnone travaille sur des séries très autonomes qui construisent un univers fragmenté mais authentique. Malgré leurs contrastes, chacune des séries cultive une obsession et crée des imaginaires parallèles.

Antoine Desjardins, King St. Between 6th and 7th, 1985 (août) et Lafayette St. Between 3rd and 4th, 1985
Les oeuvres d’Antoine Desjardins témoignent d'un travail sur la matière et sur les formes construites, aux géométries simples. Tout d'abord, on aperçoit des fragments sans signification spécifique, ensuite on identifie le lien entre les oeuvres et leurs titres, allusions à New York, métropole où l’artiste a vécu de 1982 à 1990. Les fragments réalisés évoquent donc des architectures des lieux indiqués. Nous reconnaissons alors des bribes d'immeubles, noyées ou délaissées dans l'espace urbain surexploité. Les fragments d’Antoine Desjardins constituent la matière qui ordonne et structure l'urbain.

Thomas Hirschhorn, CNN, 2002
Les oeuvres de Thomas Hirschhorn naissent de matériaux "pauvres" issus de la récupération ou de matières non conventionnelles à la pratique artistique. Son art est social, critique et engagé. Issu du graphisme et habitué à manifester du sens, l'artiste réfute tout souci du fini complaisant et la tentation de l'image aseptisée. L'oeuvre CNN au premier regard apparaît puissante, imposante voire clinquante. Mais de plus près, on remarque l'aspect éphémère et friable des matériaux (papier cadeau doré), qui semble en contradiction avec l'hégémonie des médias américains. Cette puissance médiatique n’est-elle qu’illusion ? La puissance matérielle et la force graphique du label CNN sont mis en distance par Thomas Hirschhorn avec une grande ironie.

Dan PETERMAN, Accessories to an Event, 1996
Dan Peterman est à la fois artiste et « travailleur social », ces deux domaines d’activité s’influençant l’un l’autre. L’évidence des objets présentés par Dan Peterman est trompeuse ; il s’agit d’objets usuels de mobilier que l’artiste introduit dans l’exposition pour leur donner un nouveau statut. D’un côté, l’artiste réalise des sculptures à partir de matériaux recyclés, de l’autre, il dirige un centre de production et de culture alternative dans lequel on trouve notamment un atelier de recyclage. Le choix de ces palettes de bois est réglé par le protocole suivant : le poids de cinq tables correspond à la moyenne de consommation annuelle de plastique de deux citoyens américains. Apparentés à du mobilier, les sculptures de Dan Peterman sont un exemple de la manière dont l’artiste fait entrer ses oeuvres dans des domaines qui peuvent être ou pas artistiques : dans un espace muséal, ces artefacts fonctionnent comme des objets minimalistes dont les matériaux recyclés évoquent la consommation, les déchets et l’écologie ; exposés dans l’espace public, les mêmes objets deviennent fonctionnels.

Hugues Reip, Nerf, 1996
En utilisant des médiums tels que la sculpture, le dessin, la photographie ou la vidéo dans leur version la moins encombrée, Hugues Reip traduit un rapport au monde qui opère par déplacement, décalage, changement d'échelle et parvient à créer des images insolites et poétiques. L’artiste affectionne les objets légers et ne prête attention qu’aux " petits événements qui ne génèrent rien ". Il développe ainsi une oeuvre nomade, ancrée dans une réalité amplement partagée : celle d'un quotidien sans histoire, d'un environnement sans qualité particulière dont il retient pourtant les aspects insolites, contradictoires, flottants ou fictifs. Observateur attentif, l'artiste plus qu’un simple spectateur, est un acteur qui intervient à part entière dans le champ de la réalité, et agit à partir de ''choses vues'', de situations rencontrées, de micro-événements notés, enregistrés ou suscités.

Autres artistes présentés

Thierry Agnone

Horaires

E.S.P.A.C.E. Le Fenouillet : du 01/02/2005 au 22/03/2005E.S.P.A.C.E. Jean Giono : du 22/03/2005 au 10/05/2005

Adresse

Frac Sud 20 boulevard de Dunkerque 13002 Marseille France

Comment s'y rendre

Métro : ligne 2, arrêt Joliette
Tramway : lignes 2 et 3, arrêt Joliette
Bus : lignes 35, 55 et 82, arrêt Joliette ; ligne 49, arrêt Frac
Accès : autoroute A55. Parkings : Espercieux et Arvieux – Les Terrasses du port

Dernière mise à jour le 2 mars 2020