ALESSANDRO ALGARDI

Tout le travail d'Alessandro Algardi se place avec cohérence à l’intérieur de recherches poético visuelles, un espace d'expérimentation qui a prospéré, comme on le sait, dans les années soixante-dix, et qui favorise l'utilisation du langage et des moyens d'expression, dont les implications, purement conceptuelles, constituent un élément pas seulement métaphorique mais aussi formel.

La première exposition personnelle d’Algardi remonte à 1967, dans sa ville natale, Milan, l'un des endroits les plus intéressants dans le panorama italien de ce domaine particulier de l'expérimentation visuelle. A Milan, l'artiste garde toujours un atelier, mais son activité a évolué - au fil des ans, et comme conséquence logique d'une riche histoire d’expositions - entre Bruxelles, New York et Londres.

La spécificité de l’œuvre d’Algardi est à situer entre la peinture et l'écriture. Dans ses peintures l'élément poétique émerge puissamment: les tableaux sont composés à l'imitation de pages écrites par une épaisse calligraphie. Les phrases accumulées et tressées deviennent intraduisibles et il est impossible de revenir au concept original qui les a générées, restant ainsi mystérieux et secret. Ce chevauchement de paroles entrecoupées permet de tisser une histoire jamais révélée: illisible, car située dans l'espace idéal de la pensée.

Extrait de Gabriella Belli

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