7 Femmes des Années 50

Exposition
Arts plastiques
Galerie Bertrand Trocmez Clermont-Ferrand
Echalote, 1949 Terre cuite – 45 x 15 x 38 cm Provenance Galerie Arnaud, Paris

Les Amazones de l’Abstraction :

L’exposition « 7 Femmes des Années 1950 » est en phase avec l’effervescence qui agite actuellement notre société. Elle met en lumière l’originalité, l’importance esthétique de l’œuvre de ces pionnières, parfois oubliées ou mises sous le boisseau. Cette véritable renaissance est remarquablement illustrée dans l’accrochage de la Galerie Bertrand Trocmez qui présente  des œuvres de Marta Pan, Ida Karskaya, Jeanne Coppel, Huguette-Arthur Bertrand, Elvire Jan, Natalia Dumitresco, Loló Soldevilla. Elles montrent que l'avant-garde abstraite s’est aussi développée avec intensité du côté des femmes à un moment charnière accompagnant les luttes pour leurs droits. Cet air de libération que connaissait la peinture fait écho à l’essai fameux de Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, publié en 1949. Dans cette référence majeure de la philosophie féministe, l’auteur démontre que depuis des siècles, théologie, philosophie et sciences humaines entretiennent une image implicite de la femme fragile, changeante, émotive et irrationnelle, inadaptée aux activités sérieuses de la société. Stéréotype magistralement contredit aussi par l’exposition qui rend compte de façon sensible de tout ce bouillonnement créatif en mettant en lumière l'activité artistique des femmes, L'autre moitié de l'avant-garde pour citer le titre du livre et de l’exposition de Léa Vergine qui remit à jour les démarches et recherches des artistes femmes dans les années 1930. La libération actuelle de la parole des actrices du deuxième sexe, les révélations provoqués par le mouvement #metoo, trouvent leurs racines profondes dans le travail de ces défricheuses. Pour atteindre leur public, elles ont participé sous une forme visuelle et plastique à la circulation des idées, à des questionnements multiples, à des impressions très vives, à tout cela même que Nathalie Sarraute (encore une femme !) a voulu transmettre à ses lecteurs dans L’air du soupçon.

Si au cours des années 1950, le milieu artistique est encore généralement traditionnellement masculin, cependant l’abstraction parisienne compte parmi ses fers de lances de grands noms féminins : Sonia Delaunay, Sophie Taeuber-Arp, Maria Helena Vieira Da Silva, Christine Boumeester, Toyen, Joan Mitchell, Shirley Jaffe, Judit Reigl, Vera Molnar, Aurélie Nemour, Geneviève Claisse, Geneviève Asse... Les femmes sont aussi actives comme critiques d’art avec Herta Wescher et Claude-Hélène Sibert dans la revue Cimaise, Geneviève Bonnefoi dans les Lettres Françaises. On les trouve aussi à la tête de nombreuses galeries comme celle de Colette Allendy (la veuve du célèbre psychanalyste) chez qui on pouvait découvrir les œuvres de  Wols, Camille Bryen et des Nouveaux Réalistes..., de Lydia Conti qui présente les premières expositions personnelles de Gérard Schneider et Pierre Soulages, de Nina Dausset qui expose Hans Hartung et évidemment de Denise René qui dès 1946 organise l’exposition Peintures Abstraites. Parmi les artistes présentées dans l’exposition, Marta Pan et Ida Karskaya participent au premier Festival d’Art d’Avant-garde organisé à Marseille en 1956 par le critique d’art Michel Ragon qui a aussi consacré dans Cimaise d’importants articles à l’œuvre de Jeanne Coppel et Huguette-Arthur Bertrand. Par ses compositions abstraites, Elvire Jan va renouveler l’art du vitrail. Quant à Natalia Dumitresco et Loló Soldevilla elles auront toutes deux des rôles efficaces du côté de l’abstraction géométrique.

Artistes

Autres artistes présentés

Huguette-Arthur BERTRAND, Jeanne COPPEL, Natalia DUMITRESCO, Elvire JAN, Ida KARSKAYA, Loló SOLDEVILLA

Horaires

Du mardi au samedi de 10h à 12h et de 15h à 19h

Tarifs

Entrée libre

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie Bertrand Trocmez 11 rue Philippe Marcombes Clermont-Ferrand France

Comment s'y rendre

Parking Cathédrale à 30 m

Dernière mise à jour le 13 octobre 2022