ÉDITION / Collection Fiction à l'œuvre . deux nouveaux textes de Valérie Mréjen et de Fred Léal

« Fiction à l’oeuvre » est une collection lancée par le Frac Aquitaine qui consiste à inviter des auteurs, dans le champs de la littérature, à s’emparer d’une oeuvre d’art pour l’inscrire au coeur d’un récit. L’enjeu de ce projet coédité avec les éditions Confluences est de développer d’autres formes de discours sur les oeuvres, moins « théoriques » et plus « fictionnelles », de manière à déployer l’imaginaire contenu dans les oeuvres. Par-delà, cette édition repose sur l’envie de faire se multiplier les lectures autour d’une oeuvre, dans un esprit de curiosité et sans a priori. Après « Nouit » de Thomas Clerc ou encore « De tant en temps » de Noëlle Renaude, le Frac Aquitaine et les éditions Confluences ont invité les auteurs Valérie Mréjen et Fred Léal à produire un récit sur une oeuvre de leur choix.

« La bonne réputation » de Valérie Mréjen
Valérie Mréjen a retenu l’oeuvre La Bonne Réputation endormie - Mexico du photographe Manuel Álvarez Bravo considéré comme l’un des pères fondateurs de la photographie mexicaine. Cette image prise à la fin des années 1930 a été réalisée à la demande d’André Breton pour illustrer le catalogue de l’exposition surréaliste organisée à Mexico. Cette image, très célèbre, fait désormais partie de l’Histoire de la photographie. Valérie Mréjen à partir de la mise en scène surréalisante qui entoure la jeune femme nue étendue sur une couverture a développé un récit sous la forme d‘un parcours onirique et sensuel.
Extrait : « Elle s’était sentie, c’était presque réel, observée par cet homme qui espérait son endormissement – raison pour laquelle certainement la torpeur l’avait vite gagnée – avant de s’approcher sans faire de bruit pour venir l’examiner à sa guise. Elle l’avait imaginé tournant autour de son corps dénudé pour trouver le meilleur point de vue, le meilleur angle disponible... »

« La nostalgie, camarade ? » de Fred Léal
Fred Léal a choisi l’oeuvre d’Hubert Duprat, Sans titre, 1989, une imposante installation éphémère constituée de béton impraticable autrement que mentalement. Le narrateur de « La nostalgie, camarade ? » découvre les marques d’une aventure artistique singulière qui va d’abord se développer comme une machine collective avant de se disséminer dans des parcours et des stratégies individuelles. Revenant sur ces années, le narrateur, entre réalité et fiction, entre souvenirs et enquêtes, convoque les figures centrales de cette aventure et en décortique malicieusement les enjeux.
Extrait : « Nous sommes en 1989, c’est le printemps, je sors d’un cours de physiologie, j’ai vingt et un ans, j’accompagne Manu dans l’un de ses pèlerinages qui sont pour moi des
énigmes, on pousse une porte rue Maubec et on contemple un bloc de béton, quelque chose de colossal, posé là pour empêcher toute autre manifestation, pour faire chier, à la limite – c’est l’impression que j’ai (…) »

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