Déjà Septembre
Entre être et disparaître. Voilà comment pourrait se définir le travail artistique de Pascal Navarro.
Il a le temps comme fil directeur et comme inspiration. Mais est-il sujet au temps ou en devient-il le maitre ? Les deux à la fois. Autant en observation de ses effets que profiteur de ses actions. A l’échelle de la nature qui a son rythme propre, Pascal inscrit son travail dans la durée. Celle dela créationet celle de la vie.
Sublimation de l’expérience enfantine par le travail artistique, son œuvre dresse des ponts entre les différentes époques et les âges de la vie. Il y a un dialogue entre le passé et le présent. C’est une lente évolution, le temps qui joue son œuvre. Pascal jongle entre apparition et disparition. Que ce soit sur les souvenirs ou les images. Puisque même une photo qui conserve un souvenir est voué à s’effacer un jour.
Il implique aussi le spectateur qui est alors obligé de se déplacer s’il veut tout voir. Le rapport à l’image et à l’espace s’en retrouve modifié. Le spectateur prend donc part à l’œuvre. De plus cela fait naitre des images, des échos à l’intérieur même des observateurs.
C’est un travail sans cesse renouvelé, en mouvement. Les pièces présentées ne sont que le reflet d’un moment donné. C’est une découverte perpétuelle pour le créateur et pour le spectateur.
« Déjà Septembre », titre de l’exposition, évoque le temps qui passe et surtout la fin. Celle des vacances, de l’été, la lumière qui se met à décliner. Deux mots chargés du poids du temps. Comme si toute chose portait déjà sa fin en elle-même.
Une exposition qu’il faut prendre le temps de visiter.