Sur l'envers

Exposition - Orange Rouge saison 2022-2023
Exposition
Arts plastiques
POUSH Aubervilliers
Image de communication pour l'exposition "sur l'envers" - graphiste : s.y.n.d.i.c.a.t

S’amusant d'une coïncidence de calendrier, et s’inspirant des vingt œuvres créées pour la saison, dont les tonalités sont tour à tour celles de la parade et du refuge, Sur l'envers est pensée comme un reflet inversé d’un défilé de la Fashion Week, où chaque paramètre emblématique se trouve subverti par les œuvres et leur disposition. Elle s’approprie librement et métaphoriquement la binarité symbolique et architecturale qui oppose le catwalket le backstage. Le podium, d’un côté, cette piste surélevée, centre de l’attention, lieu d’émerveillements, d’envies, scène de la représentation ; de l’autre, les coulisses, lieu d’essayage, d’attente, de préparation, de confidences, de récréation.

Complément d'information

Communiqué de la commissaire invitée :

Selon la notion historiographique définie par la médiéviste Barbara Rosenwein – telle que la société est un agrégat et croisement de groupes sociaux, qui parfois sans même se connaître, partagent des valeurs et des modes d’expression émotionnels – l’équipée d’Orange Rouge pourrait être considérée comme une communauté émotionnelle, éphémère et constellée. Les vingt groupes d’artistes-adolescent·es ne se sont jamais rencontré·es, mais pendant une année, mû·es par l’aventure de création d’une œuvre collective, ils et elles ont traversé des expériences émotionnelles similaires, exprimées ou expérimentées plastiquement : la joie, la surprise, le doute, l’émerveillement, l’ennui, la fierté, la frustration … Un défilé d’émotions qui aura infusé les moments partagés et gravite autour des formes créées comme une aura. Une palette de couleurs vécues qui pourraient composer un nuancier de saison. 

Les dates de l’exposition Sur l’envers correspondent à celles de la Fashion Week de Paris « Automne/Hiver », semaine de toutes les extravagances, pendant laquelle les maisons de couture se disputent des lieux de plus en plus insolites pour présenter leurs collections. Après le passage d’Emily in Paris dans une ancienne usine de Romainville, les bâtiments industriels, comme l’est le site de Poush, suscitent l’intérêt des scénographes de défilé.

S’amusant de cette coïncidence de calendrier, et s’inspirant des vingt œuvres créées pour la saison, dont les tonalités sont tour à tour celles de la parade et du refuge, l’exposition est pensée comme un reflet inversé d’un défilé de la Fashion Week, où chaque paramètre emblématique se retrouve subverti par les œuvres et leur disposition. Elle s’approprie librement et métaphoriquement la binarité symbolique et architecturale qui oppose le catwalk et le backstage. Le podium, d’un côté, cette piste surélevée, centre de l’attention, lieu d’émerveillements, d’envies, scène de la représentation ; de l’autre, les coulisses, lieu d’essayage, d’attente, de préparation, de confidences. 

Face : des costumes, masques, robots, œuvres-banquets, les gestes répétés d’un·e conducteurice de bus, des alter-ego immortalisé·es sur diapositives … Sous les feux de la rampe, les œuvres nous rassemblent et s’exhibent sous nos yeux, joyeuses et généreuses, prennent la pose, concentrées et réceptacles d’émotions. 

Pile : des jeux revisités, modes d’emploi chorégraphiés, chambres en dioramas, tapis en Queelt, une serviette aux motifs hawaïens qui sèche, un groupe de scientifiques qui s’évadent. Ici dans l’ombre des coulisses, des carnets de dessins préparatoires ont remplacé les face-chart sur lesquels les Make-Up artists testent leurs couleurs. De ce côté de la piste, de l’avant-scène, on découvre des œuvres plus intimes, qui proposent des récréations ou des ressourcements. Elles nous invitent à prendre le temps, à sortir de la marche rapide, à dépasser les sept minutes quasi réglementaires des défilés. 

Ici pas de navette spatiale qui décolle (Chanel, Chanel Ground Control, Automne/Hiver, 2017), de tempête de neige (Balanciaga, Automne/Hiver 2022), ou de champs de lavande (Jacquemus, Printemps/Été, 2019) mais le décor brut d’anciennes cuves industrielles. Le Genius Loci s’est glissé dans les aspérités et restes du passé et vient rencontrer la magie de la création collective.  L’architecture porte les traces de gestes, des procédés techniques déployés par la création des parfums, le traitement des matières et éléments chimiques. Les œuvres présentées ont, elles aussi, été façonnées par un chœur de mains, se croisant par l’apprentissage de techniques comme la céramique, la sérigraphie, le modelage, la photographie, la teinture végétale, l’enregistrement sonore … 

Pas de front-row non plus, mais quelques chaises éparpillées qui deviennent support de consultation pour les formes éditoriales créées, sorte de show-note laissées par les artistes. Tout au long de l’année scolaire, les artistes et les adolescent·es ont tissé des liens, cousu sur l’envers une trame que l’exposition rend visible. Les visiteureuses peuvent maintenant parcourir l’espace selon un aller-retour, se déplaçant d’œuvres en œuvres, allant à la rencontre des histoires encapsulées dans chacune d’elles, et en deviner la charge émotionnelle. Leurs déambulations deviennent au fil de l’exposition, une couture, qui serpente et assemble. Un patchwork retourné à l’endroit qui se fait dans le regard et l’expérience du·de lae visiteureuse, par laequel·les les points de cette constellation émotionnelle Rouge Orangée sont enfin reliés. 

L’édition qui accompagne cette saison, confectionnée par le duo graphique s.y.n.d.i.c.a.t, est une publication-prête-à-porter, un objet éditorial qui une fois déplié devient un élément de costumer à enfiler, seul·e ou à plusieurs. 

                                                                                                                                                                     

                                                                                                                                                                                                                                                                       Andréanne Béguin

 

Graphistes : syndicat

 

Avec les adolescent.e.s des collèges Pierre Mendès France (Paris 20ème), Suzanne Lacore (Paris 19ème), Françoise Dolto (Paris 20ème) George Braque (Paris 13ème), Daniel Mayer (Paris 18ème), La Maillère (Lognes, 77), Denecourt (Bois-le-Roi, 77), Beau Soleil (Chelles, 77), René Goscinny (Vaires-sur-Marne, 77), Nicolas Tronchon (Saint- Soupplets, 77), Beaumarchais (Meaux, 77), Jean Wiener (Champs-sur-Marne, 77), République (Bobigny, 93), Jean Vilar (Villetaneuse, 93), Dora Maar (Saint-Denis, 93), Jules Michelet (Saint-Ouen, 93), Jean Lolive (Pantin, 93), ainsi que l’institut médico-éducatif Les Moulins Gémeaux (Saint-Denis, 93), l’établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes "Ma Maison" Petites Soeurs des Pauvres (Saint-Denis, 93) et l’établissement régional d’enseignement adapté Alexandre Dumas (Paris 15ème).


 

Commissaires d'exposition

Partenaires

Orange Rouge remercie ses partenaires de l’année 2022-2023 

le Gouvernement Français, via l’Agence Régionale de Santé et le Programme Culture et Santé, l’Agence Nationale du la Cohésion des Territoires, la Ville de Paris et le Programme Art pour Grandir, la ville de Saint-Denis, le cille de Sevran, la Mairie du XVIII° arrondissement, la Mairie du XIX° arrondissement, la Mairie du XX° arrondissement, la CAF de Paris, la CAF de Seine-et-Marne, la CAF de Seine-Saint-Denis, le Service Civique, le Fonds Milk For Good, l’ADAGP, la SAIF, la Fondation Baker Tilly & Oratio, Jeune Création, le Salon de Montrouge, la Villa Belleville, Artagon, le 6B, le CAC Brétigny et Poush.

Horaires

L’exposition sera ouverte du mercredi au samedi de 11h à 18h sur inscription ici

Tarifs

Entrée sur inscription
La date à laquelle le tarif devient valide

Adresse

POUSH 153 avenue Jean Jaurès 93300 Aubervilliers France
Dernière mise à jour le 21 février 2024