Rose(s) c'est la vie!

Exposition
Arts plastiques
Galerie Dix9 Paris 03
peinture à l'huile sur carton d'un bouquet de roses dans un vase

Des bouquets de roses, encore et encore. De tout format. Sur tout support. Dans des vases improbables. Ces peintures signées Niyaz Najafov sont à l’origine de l’exposition « Rose (s) c’est la vie ! », tel un hymne à la vie et au rève. Sous ce titre - clin d’oeil à Duchamp - qui donne le « la », l’exposition s’est construite autour des fleurs, motif au grand pouvoir symbolique qui traverse l’histoire de l’art et dont s’empare aujourd’hui encore nombre d’artistes contemporains.
Niyaz Najafov peint à longueur de journée des bouquets de roses d’Absheron, fleur emblématique de son Azerbaïdjan natal. Utilisant tout support qui lui tombe sous la main, du carton d’invitation récupéré dans les galeries au morceau de bois trouvé dans la rue, Niyaz peint aussi sur toile de grands formats plus traditionnels.
Témoins d’une sensibilité exacerbée, ses bouquets débordent parfois du cadre dans des peintures à l’huile où la matière bataille avec la couleur dans un grand élan virtuose.

Dans les siècles précédents, les fleurs étaient des symboles convoités dans la religion, l’art ou la politique. Le bouquet de lys et roses qui trône dans un vase au centre du tableau de Ghirlandaio est mis en exergue par Anne Deguelle (France) qui l’associe aux motifs floraux du tapis Qashq’ai qui recouvrait le divan de Freud. La photographie Composite/Ghirlandaio où sont surimposées les deux images peut s’analyser comme une invite à considérer l’allusion des fleurs au rêve.
Rêve et amour, fleur et bonheur sont souvent conjugués ensemble. La beauté de la rose a toujours servi à séduire, magnifier, célébrer un événement heureux ou rendre hommage. L’image des arrangements scéniques créés par Pina Bausch, en particulier les 6000 oeillets roses sur la scène de Nelken ont imprimé une image iconique dans notre mémoire même si le spectacle lui-même n’a pas été vu en réel. Tribute to Pina d’Anne Deguelle, est un hommage restitué sous forme d’un journal mural réalisé à partir de roses offertes ou cueillies, séchées, et précieusement conservées au fil des années.

Dans la même veine on pourrait citer Flash Flower de Sebastian Riemer : une photographie retouchée à la peinture pour accentuer la netteté de l’image et la magnificence d’un bouquet avant de pouvoir la publier dans la presse.
Pourtant il est des fleurs qui naissent, semblent mourir puis se régénèrent, comme le lotus. Victoria de Paula de Sominihac (Chili) s’inspire de cette plante d’Amazonie qui s’ouvre le jour et se ferme la nuit. Elle est réalisée avec des pages de journaux - journaux qui chaque jour donnent de nouvelles informations. Pour distinguer son
individualité, chaque feuille est peinte avec une nuance spécifique de peinture blanche .

Car les fleurs ne durent pas toujours, elles sont éphémères comme les akènes de pissenlits de Françoise Coutant. Comme le rappelle aussi la photographie d’Ana Mary Bilbao. Explorant les idées d’éternité et de mortalité, les oeuvres de l’artiste vivent de l’incertitude du contenu des images. L’image provient ici du détail d’un négatif sur verre et ressemble à un extrait de film tronqué. Elle est associée à un poème de Bataille: J’ai rêvé d’une fleur/Qui ne mourrait jamais./J’ai rêvé d’un amour/Qui durerait toujours./Pourquoi faut-il, hélas, que sur la Terre/Le bonheur et les fleurs soient toujours éphémères.

La fleur est enfin symbole de féminité que magnifie la céramique Detox de Katja Tönnissen dans un esprit qui rappelle les peintures de fleurs de Georgina O’Keeffe, si proches du sexe féminin. Dans une veine plus féministe, la sculpture St Kits suggère une fleur généreusement ouverte où tente de s’imposer un tigre, symbole de virilité dans maintes cultures. mais ici vulgaire et ridiculement minuscule jouet en plastique.
Dans le même esprit, Esmeralda Kosmatopoulos utilise une rose pour signifier le pouvoir de la femme. Dans The real beauty comes from the inside(Simone), une rose domine, plantée au sommet d’un totem phallique en terre cuite.
Sans oublier que les Femen signifient leur appartenance au mouvement avec une couronne de fleurs, manifeste dans le portrait Moraliste #1 de Romain Mader.

Fleurs et plantes vivantes sont une composante fragile de notre écosystème mondial, comme le montrent les Coconut trees en feu de Louisa Marajo.
Plutôt qu’une « nature morte », il conviendrait de considérer les fleurs comme un « still life ». Rose(s) c’est la vie!, la vie silencieuse des choses

Autres artistes présentés

Romain Mader, Katja Tonnissen

Horaires

mardi-vendredi 14h-19h, samedi 11h-19h

Tarifs

entrée libre

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie Dix9 19 rue des Filles du calvaire 75003 Paris 03 France

Comment s'y rendre

metro ligne 8 station Filles du Calvaire

Dernière mise à jour le 7 septembre 2023