RESONANCES

Expériences d'action immédiate qui explorent l'histoire du geste et du corps, les Bombardements de FrançoisArnal, les Phenomena de PaulJenkins, le Signe fulgurant de GeorgesMathieu et les pratiques inspirées de l'écriture automatique surréaliste de Marcel Barbeau, pionnier des Automatistescanadiens, transformèrent la pensée de l'espace plastique,
 alors en vigueur, au début des années 50.

Le déplacement opéré par Marcel Barbeau, vers la Performance, résonance des pratiques dadaïstes revisitées au tournant des années 70,  éclaire la continuité et l'évolution de son parcours, entrepris depuis plus d'un demi-siècle,  né des révoltes sociales du Québec de l'après-guerre.

LA SORTIE DU CADRE : ESPACEPUBLIC, THEATRE….
Les attitudes chamaniques de PaulJenkins se veulent révélation des formes cachées. Familier d'expériences extrêmes, il eut toujours une façon particulière de manipuler ses supports. Ses Phenomena sont la saisie de la réalité dans ses métamorphoses perpétuelles. Elles résultent de chorégraphies avec la feuille, balancée, dépliée - hasard, danse, corrigé à l'aide d'un couteau d'ivoire. Georges Mathieu est un jeune homme de vingt-sept ans quand il organise une exposition de combat : l'Imaginaire, en 1947, révélant la liberté totale qui inaugure l'Abstractionlyrique. Proche de Pollock, son alter-ego outre-Atlantique, il affirme la primauté du geste, tubes vidés à même la toile, en un exercice de virtuosité totale qui se résume à une signature.
A Paris, en 1948, François Arnal partage les aventures langagières de ses amis, parmi lesquels Raymond Queneau. Entre peinture et écriture, ses Meeps sont une forme d'écriture qui semble ne pouvoir s'interrompre. En avance sur SupportSurface avec ses toiles libres, cousues et sur le StreetArt avec ses Bombardements à la bombe aérosol, il recourt à des pratiques hétérogènes dans une stratégie de matériaux industriels recyclés.

 PEINTURE. SHOW.PHOTO. VIDĖO : UNE CRĖATION PLURIELLE
La pensée automatiste que MarcelBarbeau a contribué à inscrire dans le Québec de l'après-guerre, ne saurait trouver, chez lui, de forme achevée. Une grande intelligence du décloisonnement et la capacité à mélanger différents univers, l'entraîne vers la Performance, créant des passerelles vers des formes nouvelles dans un jeu de rebond avec musiciens, danseurs, percussionnistes et pour mémoire de ses actions éphémères, la photo qui fait constat. Les champs toujours plus ouverts à son potentiel créateur, à la charnière entre arts visuels et spectacle vivant, rejoignent les prédictions de Marcel Duchamp : traverser le miroir de la rétinepourallerau-delà des espècesde l'art - atteindre des sources d'expressions plus profondes, dévoiler de nouvelles valeurs chocs.