Physique des Surfaces
Bitume, 2010 © Arnaud Vasseux
« Situation moins attendue, certaines expressions sculpturales ne laissent pas seulement deviner comment elles ont été réalisées, mais conservent fidèlement ou, mieux, “assument” dans leurs volumes, textures et accidents le souvenir de leur propre formation. Dans de tels cas, ce n’est pas seulement le matériau qui est informé, mais aussi lui qui, en quelque sorte, informe la forme et, ce faisant, donne forme à la sculpture. »« (...) les questions du contact, de l’adhérence, de l’écart et de la distance, ainsi que les suggestions tactiles qui en découlent sont omniprésentes dans le travail d’Arnaud Vasseux. On les repère aisément dans la sorte de bougé accompagnant ses empreintes-durées, entre emprise et espacement. Peut-être peut-on même voir dans cette polarité décisive un reflet discret de notre appartenance au monde et de notre condition d’êtres séparés. » Fabien Faure, Des creux étendus, in revue web TK 21, 2013
« À l’instar du photographique, il y est question d’empreinte, saisie par des matériaux fluides (le plâtre, le goudron, le verre). Mais dans le temps offert par l’écart entre la saisie et le saisissement des événements inédits surviennent entre les matériaux. Au sein des processus engagés, tout peut arriver. Ainsi des plâtres photographiques, fruits d’interactions entre l’eau, le pigment et le plâtre coulés dans une bulle de verre qui rompra sous la pression. Les fissures créant un appel d’air, le plâtre enregistrera à sa surface les chemins de la remontée de l’humidité pigmentée. Ces traces y prennent des accents géologiques, à contempler comme les plis synclinaux d’une montagne, évoquant une temporalité minérale dont notre organisme participe aussi bien. » ...