Philippe Mayaux

WARWARWAR comme les chiens
Exposition
Arts plastiques
Le Parvis Ibos

Philippe Mayaux, Les fantômes de l'autorité, 2012. Production Le parvis centre d'art contemporain.

On connaît de l’art de Philippe Mayaux les formes organiques et kitsch, l’obsession

du corps et du comestible, le tout imaginé dans un registre drolatique et en même

temps un peu inquiétant. Face à ces représentations gustatives et dévoratrices, exis-

te pourtant une oeuvre plus grave que l’artiste explique ainsi : « Chaque intervention

humaine peut connaître deux destinées : l’arme ou le remède. Recette : prenez

un pot blanc de n’importe quoi d’inoffensif, faites un trou dedans, introduisez-°©y un

petit tuyau blanc et vous obtiendrez tout naturellement un modèle de canon ou de

tourelle. »

WARWARWAR,comme les chiens est une exposition monochrome et blanche qui

prend pour thème et sur un mode ironique et aseptisé, la guerre, ses armes et son

industrie de porcelaine.

Côté hostilités, la guerre que livre Philippe Mayaux est propre, elle est celle des

vainqueurs, des médias et des communiqués officiels. Coté « humanités », elle ne

créée pas de drames, ne fait aucune victime mais présente une multitude d’objets

belliqueux symbolisant toute l’absurdité de l’attirail guerrier : un grand manège tout

blanc montre des jouets : un char, un véritable avion de guerre, un authentique

hélicoptère, un pur champ de bataille, avec toutes les formes dans un vrai

carrousel.

Des vitrines remplies de modèles réduits de tous les designs d’armes possibles mais

en plâtre, fragiles et cassants, des machines absurdes qui se font la guéguerre avec

des engins tristement débiles, des sculptures minimalistes fumantes, des

drapeaux surexcités etc…

Tout cet ensemble hostile baigne dans la quiétude et le silence du blanc.

Si dans le centre d’art tout est blanc et aseptisé, dans le hall en revanche c’est

l’émeute ! Des mains mécaniques brandissent et agitent, comme dans une mani-°©

festation déshumanisée, des panneaux de protestation : « Allez vous faire encadrer

», « Le paradis n’est plus sûr ».

Ici, il ne reste plus rien de l’esprit revendicatif et indigné des derniers résistants, ne

subsiste que la logique mécanique et vaine de l’automate.

Magali Gentet, responsable du centre d’art contemporain et commissaire de

l’exposition


Adresse

Le Parvis Centre commercial Méridien - 1er étage Route de Pau 65421 Ibos France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020