oeuvres de Myriam MIHINDOU

Photographie
La Conciergerie La Motte-Servolex

  Née à Libreville au Gabon en 1964. C'est à Port-au-Prince ( Haïti), en 2004, alors que la situation politique et sociale est tendue, que l'artiste Myriam Mihindou rencontre la troupe " nous" à l'ENART ( centre dramatique). Elle partage alors avec eux des événements douloureux qui ont donné lieu à un rituel collectif improvisé dans le silence. Une série de photographies intitulée " Déchoucaj"  nous montre, au cours d'une véritable catharsis, les corps en transe se contorsionner et se laisser aller à des postures incroyables, à des géométries impossibles. L'impression fantomatique créee par l'utilisation de négatifs renforce cette idée de remémoration: évocation politique du renversement du gouvernement d'Aristide mêlée de pratique vaudou. Déjà, dans " Folle", vidéo présentée à Africa Remix, des pieds nus de femme exploraient, hésitants et désordonnés, un terrain blanc et poudreux, exploration tactile et transgressive de territoires inconnus.

Déchoucaj' signifie en botanique ce qui est arraché par la racine. Après le renversement d'Aristide, Haïti était très perturbé, la population redoutait les chimères qui semaient la terreur à Port-Au-Prince. Il y avait pas mal de Kidnapping, de crimes et beaucoup de milices armées rançonnaient la population. Ce jour-là, on a été témoin de scènes violentes. J'étais paralysée. Il fallait alors que le corps s'exprime en travaillant sur ce qu'on venait de vivre. On a déambulé en silence dans une pièce obscure jusqu'à se sentir en possession de cette mémoire, en transe, et connecter tous ensemble. Moi j'avais l'impression d'avoir les yeux renversés, c'était comme si nous étions aveugles mais transportés dans un autre espace de vision. Le corps fait alors appel à des codes qui vont se dresser et qui vont transporter cette peur de manière à ce qu'elle puisse s'affirmer et se visualiser. J'ai été initiée avant de pénétrer cet espace de vision et de rencontre, ce qui est très important en territoire haïtien, empreint de vaudou. Cette séance n'était pas prévue et ces photographies, je les ai prises dans la pénombre. Pour moi, elles étaient inexploitables. Deux années plus tard, lors d'une nuit blanche, c'est en les regardant sur mon ordinateur qu'une inversion s'est produite, du positif au négatif. Cet instant solarisé m'est apparu comme une force de capture. Comme un suaire... la sensation très forte de l'âme photographique, cette alchimie de l'image révélée en chambre noire sur le papier sensible. Une prégnance photographique comme une vibration, comme la présence d'un esprit invisible, et c'est toute la magie de la lumière photographique. (…)

Source : http://www.galeriemaiamuller.com/index.php?idr=40&lang=fr
extrait du catalogue " Les maîtres du désordre" , Musée du quai Branly, Paris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tarifs :

entrée libre

Commissaires d'exposition

Partenaires

Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon

Horaires

mercredi et vendredi de 15h à 18h samedi de 10h à 13h autres ouvertures à la demande et sur réservation pour les groupes et les visites guidées

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

La Conciergerie 17 montée Saint-Jean 73290 La Motte-Servolex France

Comment s'y rendre

La Motte-Servolex : (73) - sortie autoroute Chambéry A41 (Grenoble, Annecy, Genève) ou A43 (Lyon) puis centre ville La Motte-Servolex,
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022