Nathalie Brevet_Hugues Rochette et Laurie-Anne Estaque

Nathalie Brevet_Hugues Rochette et Laurie-Anne Estaque

Du 11 mars au 1er Avril 2006, la galerie ipso facto invite Nathalie Brevet_Hugues Rochette, et Laurie-Anne Estaque. Si ces deux artistes sont conviés à exposer ensemble, c'est peut-être que chacun à sa manière se confronte à la notion de signe qui nous sont donnés à voir.

Nathalie Brevet_Hugues Rochette « Réflexions urbaines »
Depuis cinq ans, Nathalie Brevet_Hughes Rochette développent un travail commun. Récemment, ils ont exposé aux Eglises Sainte Croix et Saint Georges de Chelles en Seine et Marne où leur intervention a précédé la réhabilitation de ce bâtiment, futur Centre d’Art, qui ouvrira ses portes en 2007. Ils préparent également une exposition à la Galerie Artcore, à Paris, en mai prochain.
« Leur proposition part d’une réflexion spécifique qui qualifie leur production d’oeuvres (images, vidéo, installations) questionnant les enjeux du regard dans ce qui constitue, pour tout à chacun, des espaces de vie (et principalement la ville). À travers diverses expositions en France ou à l’étranger, ils proposent au public un questionnement artistique de ces espaces de vie en utilisant les images que génèrent ces espaces (affichage, architecture, urbanisme, environnement) et que ces artistes remotivent ». Eric Dégoutte

« Etat d’une réflexion » (2005) est un plan séquence montrant le reflet d’une enseigne de grande distribution sur le sol détrempé d’un parking. L’image inversée dessine trois bandes verticales. Les mouvements de l’eau révèlent ou effacent un arrangement tricolore : le Bleu apparaît par intermittence, glisse vers le Blanc et chute dans Rouge jusqu’à la reprise d’un nouveau cycle enchaînant ainsi une succession d’états.
« Sans titre (Seuls les mots peuvent) » (2006) est issue d’une inscription prélevée sur les murs de la ville où l’aspect brut de l’écriture attire l’attention sur son contenu. Ces mots sont projetés à l’aide d’un projecteur à découpe sur le mur de la galerie. Leurs présences varient en fonction de l’intensité lumineuse de l’espace d’exposition et questionnent les messages que délivrent une ville.
http://www.nathaliehughes.com

Laurie-Anne Estaque
Laurie-Anne Estaque copie et recopie, décalque, représente et reproduit. Dessine des signes, brode des repères. Elle pâte à modèle les balises étatiques, dogmatiques et poétiques du monde. Tisse les slogans, aquarellise les symboles, gouache les produits, tape le dictionnaire et coca-colise les marques. Elle exécute les points de repères en les brodant, s’applique à la critique avec lenteur.
« Née en 1972, Laurie-Anne Estaque vit et travaille à Aubusson dans la Creuse. L’oeuvre de Laurie-Anne Estaque se construit sur un questionnement exigeant et toujours renouvelé : quelles sont les représentations du monde aujourd’hui ? Quels en sont les signes dominants ? C’est en effet par un travail sur le signe que l’artiste produit un discours qui, pour ne pas en emprunter les formes classiques, est éminemment politique. Les formes employées prennent les aspects d’un recyclage permanent, selon le principe d’une intervention la plus minimale possible. Le travail sur les cartes géographiques est emblématique de cette démarche. La carte n’est-elle pas le lieu par excellence de l’expression d’une vision du monde ? Soutenue par la grâce d’un dessin très élaboré (car l’aspect plastique est au coeur de toute son oeuvre), Laurie -Anne Estaque découpe les cartes du monde, les renverse, les brode, et propose des mises à jour bien plus critiques que celles de l’I G N.
Très séduisant plastiquement, le travail de Laurie -Anne Estaque est en effet loin d’être de pure forme : il remet en perspective nos représentations du monde, et par de subtils décalages, nous incite à ne pas tenir pour acquis ce que la société nous impose. » Jean Poussin, Artothèque du Limousin