Musique improvisée sur voitures métamorphosées

Sur une proposition de toutvabien.co     Musique improvisée sur voitures métamorphosées "Au soir du du 12 juin 2010, lorsque les artistes commencèrent à jouer, la magie opéra, les machinistes investirent la performance spontanément en faisant ronfler les moteurs au contact de microphones, libérant un son amplifié si puissant qu’il envahit la place comme un ouragan sonore, happant les spectateurs ébahis par la force d’un appel animal à leur attention. Rapidement, des plages sonores plus douces s’harmonisèrent, laissant la place à une circulation plus subtile, plongeant l’esplanade dans une nappe sonore propice à l’introspection et invitant les publics à entrer en contact avec les machinistes. Les publics, devenus des personnes, s’approchèrent de ces voitures devenues des objets sonores chargés d’émotions familières et après un temps d’hésitation, franchirent une barrière culturelle devenue insignifiante, comme pour s’assurer auprès des machinistes que cette performance leur apportant le message d’un monde qu’il leur était inconnu, leur appartenait à eux aussi.

En soi, l’évènement fut un formidable outil de médiation et de fait, de réconciliation. En inventant une situation qui produit une réalité curatoriale « démocratique », "Musique improvisée sur voitures métamorphosées", fait apparaître clairement la fonction du désir du curateur comme « catalyseur d'énergies ». Une attention au monde où le constitué s'équilibre avec le constituant, où le façonnage d'un culte aux ingrédients complémentaires, nourrit des respirations simultanées de cultures étrangères les unes aux autres, propose aux publics une indéniable filiation à cet instant retrouvée. Chacun des protagonistes, artistes, machinistes et publics, retrouvant la possibilité de se situer sur la carte d’un territoire à partager. Un territoire culturel, expérimental et populaire, le terrain de jeu curatorial, socle des actions de toutvabien.

Née d’un pressentiment nourri en creux, par notre travail de dirigeants, curateurs et administrateurs de la galerie Artem, d’enseignants en art, mais également par une somme de rencontres culturelles en France et à l’étranger ; la plateforme curatoriale toutvabien s’inscrit dans une démarche où chaque proposition est portée par le désir de se mouvoir en harmonie avec les vibrations de notre temps. Sans « master plan » autre que l’idée de partage, les conditions de son développement changent au cours du processus de réalisation des projets, avancent et reculent en un rythme inhérent à ses fondements. Un espace où mythologies individuelles deviennent mythologies collectives, où l’idée du curateur concevant une « meta-œuvre d’art » disparaît au profit d’une œuvre culturelle démocratique."