Mésologiques
Didier Rousseau-Navarre
Didier Rousseau-Navarre est artiste de formation, sa relation avec la terre et les plantes l’a entraîné sur le chemin des sciences de la botanique. Didier Rousseau-Navarre est ainsi sculpteur et paysan, il se décrit comme “Paysartiste“. Il est aussi créateur du jardin botanique de Marnay-sur-Seine dont il est le conservateur. Administrateur des Jardins botaniques de France et des pays francophones, il siège au conseil d’orientation stratégique de la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB).
Mésologiques
Pour Camac, Didier Rousseau-Navarre a réalisé une série d’œuvres dont le thème questionne notre rapport à la nature en tant que milieu humain.
Avec des ‘semences’, sculptées dans l’intimité du végétal – dans les troncs et les branches d’arbres, ses sculptures appréhendent le vivant en révélant la plus petite partie dont il procède : la graine.
Didier Rousseau-Navarre sculpte en ôtant la matière sous l’écorce, puis restitue au delà de leur taille les graines correspondantes à chaque essence.
Des œuvres imprégnées de son rapport à la terre sont aussi présentées et invitent le public à plonger des racines dans sa vision de l’histoire de la vie…
Le lieu, le territoire, l’espace anthropisé, le paysage, la relation de l’homme à ce paysage, la relation du paysage à l’homme, sont autant de notions qui sont au cœur du travail artistique de Didier Rousseau-Navarre.
Il interpelle notre relation à la nature d’où le titre de cette exposition : Mésologiques – la mésologie étant l’étude des réactions réciproques de l’homme et son environnement. C’est parce que les arbres sont témoins de la relation de l’homme à la nature qu’il cherche la mémoire inscrite sous l’écorce.
C’est dans ce sens que ses sculptures comportent les coordonnées gps de l’endroit où l’arbre a poussé avant d’être coupé :
« Quelle que soit les raisons pour lesquelles les arbres sont coupés, je peux imaginer que ces plantes vivantes qui ont été témoins de l’histoire des hommes, ont été parfois aussi leurs confidents. Des plus illustres aux plus humbles, combien ont cherché leur ombre quiétude à leurs pieds séculaires. Alors, ça me plait de traiter les arbres comme des gens et pas comme du bois, de graver sur la graine ultime que je sculpte dans son bois, l’adresse du lieu où l’arbre a vécu. Afin que subsiste quelque chose à toucher qui a la forme de l’origine dont il a procédé, sa propre semence. »
Didier Rousseau-Navarre