Meckseper Josephine

Biographie

Josephine Meckseper est née à Lilienthal, en Allemagne. Elle vit et travaille à New York. Ses œuvres sont présentes dans des collections institutionnelles telles que le Brooklyn Museum; le FRAC Nord - Pas-de-Calais, Dunkerque, France; la Kunsthalle de Brême, Allemagne; le Kunstmuseum Stuttgart, Allemagne; le Metropolitan Museum of Art, New York; le Migros Museum für Gegenwartskunst, Zürich, Suisse; le Museum of Modern Art, New York; le Museum on the Seam, Jerusalem; la National Gallery of Victoria, Melbourne; le Solomon R. Guggenheim Museum, New York; et le Whitney Museum of American Art, New York.

Parmi ses expositions institutionnelles récentes, on peut compter le Kunstmuseum Stuttgart, Stuttgart (2007); GAK, Gesellschaft für Aktuelle Kunst, Brême (2008); « New Photography 2008: Josephine Meckseper and Mikhail Subotzky », Museum of Modern Art, New York (2008); « Josephine Meckseper: Recent Films », Indianapolis Museum of Art (2009); Blaffer Gallery, The Art Museum of the University of Houston (2009); « American Apparel », Nottingham Contemporary, UK (2009); Migros Museum Für Gegenwartskunst, Zurich, Suisse (2009); Parrish Art Museum, New York (2013); et « 2X (I) ST », Neuer Aachener Kunstverein, Allemagne (2014). En 2012, Manhattan Oil Project, premier projet public de Meckseper à New York, a été commandé par Art Production Fun et installé aux abords de Times Square. L’artiste a participé à la Whitney Biennial (2006, 2010); à la 2ème Biennale d’Art Contemporain de Séville (2006); à la Biennale d’Art Contemporain de Moscou (2007); à la Biennale de Sharjah (2011); ainsi qu’à la Biennale de Taipei (2014).


"L'œuvre de Josephine Meckseper interroge les relations entre politique et glamour. Par la juxtaposition d'images de conflits sociaux ou de slogans anti-militaristes à des icônes consuméristes, des symboles du luxe et des motifs publicitaires, les photographies, les vidéos et les installations de l'artiste suggèrent que la société de consommation et de communication tend à dissoudre tout discours idéologique et toute pratique militante en produisant une fétichisation des symboles politiques et en réduisant les utopies à des phénomènes de mode."

 

Josephine Meckseper puise sa matière dans l’actualité, et s’intéresse particulièrement à la représentation et la rhétorique utilisés par les pouvoirs politiques comme économiques. En 2009, elle réalise un ensemble d’œuvres qui traite des guerres menées dans des pays d’importance stratégique au nom des intérêts nationaux des États-Unis. Josephine Meckseper isole les plates-formes pétrolières de taille réelle de leur contexte d’origine Untitled (Oil Rig n ° 2). Elle oppose ces icônes de puissance industrielle à la réplique du bunker de la Seconde Guerre mondiale, Untitled (Bunker), faisant écho aux bunkers photographiés et décrits par Paul Virilio dans son livre Bunker Archaeology (1975). L’intérêt de Meckseper ici est de créer des liens entre les intérêts économiques américains  l’énorme dépendance de l’industrie automobile à l’égard de ce combustible fossile et les guerres menées au Moyen-Orient.

La question de la liberté d’expression, qui a été sévèrement limitée par la censure sous la présidence de George W. Bush, en particulier après le 11 septembre 2001 est centrale dans sa vidéo, March for peace, Justice and Democraty réalisée en 2007. On y voit défiler des militants opposés à la présence américaine en Irak. L’artiste documente ici l’une des rares manifestations autorisées à New York cette année-là (et censurée par les médias américains). Tourné en 16 mm, ce film rappelle certaines images d’archives des manifestations beaucoup plus médiatisées contre la guerre du Vietnam à la fin des années 1960.

Les symboles de protestation politique, tels que les pancartes ou les photographies sont souvent combinés par l’artiste avec des biens de consommation. Présentées dans des vitrines, ou sur des plates-formes surélevées, ces installations affichent un certain raffinement, un luxe froid. Pour l’artiste, ces surfaces chromées et lisses sont «conçues pour servir de cibles, comme le bris de vitrines haut de gamme lors d’émeutes et de manifestations. Les œuvres imitent une véritable esthétique afin de transformer la zone commerciale en zone politique.» À l’intérieur de ces dispositifs, l’artiste dispose des éléments disparates mis sur un pied d’égalité. Elle procède par accumulation, juxtaposition. Produits de consommation, ready-made, fac-similé (certains sont extraits de l’histoire de l’art moderne comme la colonne sans fin de Brancusi), l’artiste s’inspire du monde réifié des marchandises et de la façon dont l’objet captive le spectateur pour y introduire un discours critique. Ces œuvres renvoient d’ailleurs aux fondements historiques des travaux de Hoetger, Brancusi et Mies van der Rohe et montrent comment le début du modernisme, de l’expressionnisme allemand et de l’avant-garde se transforma en une forme de résistance politique et esthétique aux montées des extrémismes du premier quart du XXe siècle.

Dans ses dernières séries très représentées dans l’exposition, de grandes œuvres sur toiles, numériquement retouchées pour prendre la texture d’une peinture, fonctionnent à la fois comme des compositions abstraites, des « readymades » contemporains, des images, ou encore de simples objets décoratifs. A travers cette série, l’artiste montre comme la société de consommation et de communication tend à dissoudre tout discours idéologique et toute pratique militante en produisant une fétichisation des symboles politiques et en réduisant les utopies (comme celles portées par les artistes des Avant-Garde) à des phénomènes de mode.

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Source

FRAC Pays de la Loire

Dernière mise à jour le 2 mars 2020