marc bauer ABENDLAND? (History of Masculinity IV)

Exposition
Arts plastiques
Galerie Praz-Delavallade Paris 03
"La réalité est ce que nous percevons de notre environnement immédiat. C’est une construction mentale. L’Histoire et la moralité sont aussi de constructions. Nous avons besoin d’avoir une Histoire cohérente, c’est pourquoi nous essayons de lier tous les événements dans la perspective d’ordonner et de reconstruire une narration cohérente. Notre Histoire, notre échelle de valeurs, notre façon de penser sont irrationnelles." (MB) Marc Bauer s’intéresse dans son travail à la question de la mémoire et des rapports de pouvoir. Mêlant mémoire collective et souvenirs personnels il confronte les impressions du passé à notre propre époque et construit une narration à partir de sources très diverses: images d’archive, albums de photo de famille, propres souvenirs d’enfance. Tissant des liens improbables entre ces éléments, il met en place une histoire comme se construit la mémoire: par bribes, par glissement d’une époque à l’autre, par superposition d’impressions dont les échos se répercutent inlassablement. Son exposition à la galerie Praz-Delavallade a pour titre "Abenland", littéralement le "pays" du "soir" qui définit l’occident et le crépuscule de la terre. Marc Bauer s’appuie dans cette exposition sur un texte de Heidegger "l’Abendgespräch", rédigé en 1945 alors qu’il reste sans nouvelles de ses deux fils prisonniers d’un camp russe. Le titre traduit en français "Dialogue hespérique, la dévastation et l’attente", est un dialogue philosophique entre deux garçons nommés "le plus jeune" et " le plus âgé" emprisonnés dans un camp à la lisière d’une forêt. Comme à son habitude Marc Bauer y associe d’autres sources, d’autres histoires: une gravure de paysage lunaire de Petr Ginz déporté dans le camp de Theresienstadt et mort à Auschwitz à l’âge de 16 ans,?? une photo trouvé sur internet de quatre skinheads se tenant bras dessous bras dessus, un paysage lunaire, le portrait du Pape... Toutes ces différentes images mettent en place un univers effrayant et dévasté à travers un ensemble de dessins qui se confrontent les uns aux autres, se nuancent, se citent. Comme des réminiscences d’une histoire collective ou de souvenirs d’enfance, ces dessins mettent en place un paysage qui nous hante. Fonctionnant en association libre les oeuvres de Marc Bauer construisent une exposition qui nous interroge sur la dévastation et les rapports de force (familiaux, institutionnels ou sociaux).

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie Praz-Delavallade 5 rue des Haudriettes 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020