Lihi Turjeman MAKTUB
« Maktoub » (en arabe مكتوب) signifie « écrit ». Ce terme véhicule une dimension solidement fataliste, une vision du monde quasiment religieuse et interprétée par la croyance au destin, l’idée que tout est écrit (prédestiné) par l’En Haut. Plutôt que de créer une réalité charnelle, Lihi Turjeman opte pour une réalité pierreuse, exemptée de la mortelle condition humaine. Ainsi, sa peinture semble déambuler au sein d’un territoire « postmortem », presque hors du temps. Dans le Corridor, l’installation de Lihi Turjeman se compose de plusieurs peintures réalisées soit en grattant la surface d’un mur pour y prélever des fragments de peinture que l’artiste réincorpore ensuite à ses compositions sur toile, soit en créant directement sur la toile des murs et statues factices. Cette œuvre est significative d’un processus symboliste, complexe, dépourvu de contexte spécifique mais faite d’icônes réhabilitées.
Lihi Turjeman (1985-) vit et travaille à Tel-Aviv. Elle a étudié à la Bezalel Academy of Art, Jérusalem (MFA). Pendant une année, de 2008 à 2009, elle suit des cours à l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris, notamment dans la classe de Christian Boltanski. Lihi Turjeman est en résidence à la Cité internationale des arts jusqu’en juillet 2015.