Landscape modes

Exposition
Arts plastiques
Perception Park Paris 05

Landscape I, Jason Gowans

Hors de toute conception naturaliste, l’exposition « Landscape modes » révèle la dichotomie existant entre le paysage et sa perception.

 

Issus de la scène émergente, les artistes présentés ici synthétisent et renouvellent les modes de représentation traditionnels du paysage en s’appuyant tant sur sa plasticité que sur son universalité. Associant au caractère impressionniste les apports de l’abstraction, ils définissent de nouvelles pistes de lecture et s’attachent à une restitution substantielle du paysage, plus qu’à sa représentation empathique.

Au-delà de l’état contemplatif, cette démarche rend compte d’une expérience dynamique ayant pour but de saisir une vibration et de définir sa propre inclinaison face à l’élément naturel.

 

Le terme « modes » (façon / à la manière de) induit l’idée d’artifice et donc le recours à l’artéfact lors du processus de création. Celui-ci évoque moins le paysage que les éléments immatériels qui le composent : sa profondeur et sa lumière, sa mobilité.

Répliques topologiques, photomontages ou assemblages de matériaux manufacturés ne s’opposent pas à l’élément naturel. Ils le prolongent ou le révèlent. Ils sont les moyens d’une restitution en milieu clos, les vecteurs d’une impression.


La forme géométrique, et plus globalement la recherche d’angles, apparaît comme une « façon » de condenser le paysage, de synthétiser une vision. Cette quête de solidité et de densité dans l’exercice de la représentation rappelle les ambitions du mouvement Cubiste, et notamment sa phase Synthétique marquée par l’introduction d’éléments issus de la réalité (collages, ajouts de matériaux).

 

La reproduction de reproduction, principe utilisé par Graziella Antonini, Jason Gowans, et Pierre Roy Camille, est particulièrement intéressante dans la mesure où elle témoigne à la fois d’une projection de l’artiste dans le paysage et d’une mise en abîme de celui-ci.

Il en résulte une « perspective combinée » : association d’une perspective naturelle et d’une perspective personnelle ou imaginaire, à la fois fil conducteur de l’artiste et sens de lecture de l’œuvre.

 

Quel que soit le niveau de réalité du paysage, la volonté de restitution semble être l’impulsion fondamentale de l’artiste. La carte postale, le poster, le cloisonnement photographique, le fragment (ici sculpture) ou la vidéo sont autant de supports de médiation et de mémoire paysagère suscitant la mythification des espaces.

 

Plus qu’un environnement, le paysage est ici une notion.

 

L’ensemble des œuvres présentées peut alors être perçu comme un paysage unique et aléatoire, un agglomérat d’impressions, de souvenirs ou de fantasmes. Car évoquer le paysage c’est avant tout constater son absence dans l’espace-temps de l’exposition.

 

Commissaires d'exposition

Autres artistes présentés

GRAZIELLA ANTONINI  

BERTRAND DEREL

FRANCOIS GENOT

JASON GOWANS

CELIA NKALA

PIERRE ROY CAMILLE

ESTELLE VERNAY

MELANIE VINCENT

Adresse

Perception Park 20 rue Domat 75005 Paris 05 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022