Gaëlle Chotard : Fixer des vertiges

Exposition
Arts plastiques
Galerie Papillon Paris 03

Le travail de Gaëlle Chotard se déploie autour de l’utilisation de fils métalliques crochetés, troués, de sa recherche de justesse entre maitrise et lâcher-prise, des limites entre structure et hasard pour dessiner en volume un paysage, écho d’une projection mentale.

Pour cette exposition monographique, telle un funambule, elle se concentre sur la ligne de crête traversant l’étendue de l’espace. Elle y place le spectateur à la limite de la contemplation inquiète, saisi par la valeur active du vide.

Comme au bord d’une falaise : être face à l’immensité mais aussi à deux doigts du précipice, sentir ce qui nous dépasse ; à partir d’un point, étirer l’espace et y perdre ses repères.

Il s’agit non seulement d’accidents, des « blancs volants * » créés par ses tissages ou de trouées au sein de dessins grattés, mais aussi de rythme et de silence avec le détournement de cordes à piano muettes en l’occurrence.

Gaëlle Chotard regarde les livres d’astrophysique, de cosmologie, dont les titres l’inspirent et lui confirment ses intuitions, Stephen Hawking justement et sa théorie des cordes et des trous noirs qui nous démontre que l’on change de temporalité en fonction des trajectoires.

C’est cela dont il est question et qui nous est donné à sentir dans son exposition « Fixer des vertiges ». Par ce titre, l’artiste a choisi d’interpréter librement les mots de Rimbaud dans l’Alchimie du Verbe, Une Saison en Enfer.

« Ce fut d’abord une étude. J’écrivais des silences, des nuits, je notais l’inexprimable. Je fixais des vertiges ».

*   « Blanc volant »   traduction du « fei bai » chinois est une technique où la substance matérielle du coup de pinceau, et la substance sonore sont allégées, amincies. Dans la calligraphie par exemple, le coup de pinceau est alors tracé avec une charge délibérément insuffisante, de sorte que sur le papier, l’encrage apparaisse déchiré de « blancs », ce qui révèle le dynamisme interne du trait, et permet ainsi de suggérer au spectateur l’existence indicible d ‘un au-delà de l’œuvre.

 Valentine Meyer, septembre 2014

 

Gaëlle Chotard- née en 1973 à Montpellier, vit et travaille à Paris.

Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Paris en 1998, elle participe à plusieurs expositions collectives (Musée des Beaux-Arts et de la dentelle à Alençon, Musée des Beaux-Arts de Tours, Crac Alsace, Museo de Arte contemporaneo, Méxique, parmi d’autres) et ses œuvres sont entreées dans des collections publiques (FRAC Haute-Normandie, Fonds national d'Art contemporain). Plus récemment, elle a produit des œuvres "in situ" pour le Château de Rambouillet et pour le Musée des Arts décoratifs, Paris dans le cadre de l'exposition « Dans la ligne de mire ». « Fixer des vertiges » est sa troisième exposition personnelle à la Galerie Claudine Papillon. Les 21-22-23 novembre prochains, elle est l'invitée de "Moments Artistiques", chez Christian Aubert - 41 rue de Turenne Paris 3e.

Artistes

Adresse

Galerie Papillon 13 rue Chapon 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022