Frédéric Daviau
IMMENSITÉS INTIMES
Quelques lignes, une masse
végétale, un hallo de lumière.
Au départ, rien de précis,
rien qui puisse être nommé.
Des détails surgissent.
Une sorte de bosquet né de
lignes entrelacées.
Détails insignifants faisant
néanmoins signe.
Obscures clartés, empreintes
diaphanes.
Sensations de nature.
Spectres de lieux.
Presque rien.
L’expérience est troublante d’être
mis en présence de quelque chose
d’inconnu, d’innommé.
Une somme brute de perceptions
échappant à notre monde de
choses identifées.
On pénètre ici en terre d’ascèse,
aux confi ns des facilités bavardes
du langage.
Des formes vacillantes reliées
entre elles par d’invisibles et
secrètes relations.
On chemine avec prudence, loin
de l’évidence photographique.
Un lieu, des lieux sans doute,
dont les contours se dérobent.
On ralentit le pas.
On s’arrête.
On ferme les yeux.
Présence pure à soi-même et
aux choses, comme pour écouter
fondre la neige.
On imagine un chemin, sinueux,
que l’on découvre lentement,
dont chaque recoin se cache.
On en parcourt le fi l comme on
déroulerait une corde à noeuds,
tenant en main ses secrets.
etc....
(extrait Jean-François Coulais est géographe et enseigne à l’école
d’architecture de Versailles. Ses travaux de recherche
portent sur la représentation de l’espace, l’histoire des
villes et des paysages.Il est l’auteur de l’ouvrage Images
virtuelles et horizons du regard, publié aux éditions
Métispresses (Genève, 2015).
Tarifs :
Entrée libre