Flying Houses

Laurent Chéhère
Exposition
Photographie
L'Espal - 72058 Le Mans

Depuis la saison dernière, les photos de Laurent Chéhère parsèment nos plaquettes et livrets de saison.
Découvrez-les en très grand format !

« Pour construire une vraie maison, il faut des pierres, des murs, des briques, un toit, bref il faut tout un tas d’éléments divers et variés provenant d’endroits divers et variés. C’est pourquoi, pour s’atteler à ses maisons qui volent, le photographe n’a pas seulement arpenté les rues de Paris ; il a aussi voyagé parmi ses influences, ses références et ses souvenirs. Puisant dans le cinéma, la BD, l’histoire, l’architecture, il a su développer un langage unique, à la fois profondément empreint de sa propre identité et ouvert à l’interprétation du public. Car ses images ne sont pas généreuses que par leur forme, qui amène au rêve, elles le sont aussi parce qu’elles convoquent l’inconscient de chacun.

Pourtant, si elles sont la pure expression d’un imaginaire, aucune évocation dans ces maisons n’est le fruit du hasard. Ancien publicitaire profondément attaché à la culture de l’idée, Laurent Chéhère se sert de chaque maison et de son titre pour exprimer quelque-chose de précis, que ce message soit profond ou léger, anecdotique ou non.

Il compose ses maisons avec minutie, dessinant d’abord une ébauche avant de photographier un à un tous les éléments qui constitueront l’image : chaque pierre, fenêtre, gouttière, graffiti, toit, mur, antenne, parabole, linge et autre silhouette va venir prendre sa place dans cette partition »

« A l’origine, tout est une question de curiosité. Cette envie de savoir ce qui peut bien se passer derrière les murs d’une maison. L’infinité de possibilités que cela offre à l’imagination. [..] Laurent Chéhère laisse parler l’homme qui observe et s’interroge, mais aussi l’artiste qui laisse libre cours à sa propre vision. Avec chacune de ses maisons, il nous livre la sienne sans nous en imposer l’interprétation.
Et sa vision, comme ses univers, est souvent mêlée et multiple, donnant une perception parfois aigre-douce à une image a priori simplement poétique. En y regardant de plus près, on y découvre un sens social, ou encore de l’humour, de la folie, une certaine tristesse, sans les avoir perçus au premier abord ».

« Décors de ses multiples influences, ses maisons sont aussi une manière de faire revivre un Paris disparu, souvent transformé, parfois détruit, en tout cas oublié, et de rendre un véritable hommage à son caractère intemporel. Car faire voler ces maisons, c’est les sortir de l’anonymat. Les isoler pour mieux les faire exister. Les extraire d’un ensemble où on ne les voit plus, où on ne discerne plus leur poésie ni leur beauté. Oui, faire voler ces maisons, c’est une façon de raconter le Paris des rues, celui des films et des théâtres, le Paris à la fois réel et irréel, loin de l’haussmanien et sa dictature de la ligne droite ». « Ces maisons viennent de Ménilmontant, et comme Ménilmontant, elles portent le monde sur leurs épaules. Elles expriment les mélanges, la mixité, la grande histoire du monde en passant par les petites »

« en grand enfant totalement assumé, Laurent Chéhère réalise pour nous le vieux rêve de voyager dans le temps et les univers, faisant cohabiter dans le même immeuble et sur la même image des éléments photographiés aux quatre coins de Paris ou provenant d’époques différentes »

« Pour construire une vraie maison, il fallait donc tout cela… Mais tous les maçons, même mauvais, vous le diront : la première chose que l’on fait normalement, ce sont les fondations. Les maisons de Laurent Chéhère n’en ont pas, ou plus. Ce sont des maisons affranchies de toute attache, plus rien ne les retient et la seule chose qu’elles embarquent avec elles comme bagage… c’est à vous de le découvrir. »

Texte de Marion Thiéry

Différentes références se retrouvent dans le travail de Laurent Chéhère : l’onirisme d’Hayao Miyazaki, l’influence de Federico Fellini, Marcel Carné, Doisneau, Atget, Willy Ronis, l’immaginaire de Jules Verne et d’Albert Robida. Comme le souligne Marion Thiéry, l’artiste semble « s’amuser à nous perdre, et nous nous amusons à tenter de nous y retrouver ».

Horaires

Mardi, mercredi, vendredi : 10-13h et 14h-19h Jeudi : 14h-19h Samedi : 10h-13h et 14h-17h

Adresse

L'Espal - 72058 60/62, rue de l'Esterel 72058 Le Mans France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022