En toute modestie - Archipel Di Rosa
Hervé Di Rosa m’a confié l’espace du MIAM (Musée International des Arts Modestes) pour y
déployer ce qu’il nommait au départ son « musée imaginaire ». Une appellation trop pompeuse
et trop arrogante à ses yeux. Un concept fermé, peu en phase avec son bouillonnement, qui m’a
peu à peu amenée vers l’écriture d’une exposition-portrait : ouverte, plurielle et engagée. Le projet
s’est alors construit en établissant des frottements et des magnétismes qui résultent de la conjugaison
non seulement des oeuvres des artistes qui l’ont influencé et l’influencent encore aujourd’hui,
mais aussi de celles et ceux avec qui il a collaboré en France et à travers le monde. J’ai
souhaité y ajouter les oeuvres d’artistes qui, selon moi, poursuivent, imaginent et renouvellent l’art
modeste. Qu’est-ce que l’art modeste ? Un courant d’images, d’objets, de formes et de pensées
initié par Hervé Di Rosa à la fin des années 1980. « Le terme d’art modeste a été créé pour nommer
ce qui est oublié, marginal (commercial ou sauvage), occulté, périphérique de la création. Ces
objets et ces pratiques forment un territoire sans centre, aux frontières élastiques. On peut étendre
le terme d’art modeste au théâtre (marionnette, burlesque), au cinéma (amateur, underground,
pornographique), à la littérature (romans de gare, de science-fiction), à chacun d’inventer son art
modeste.»1 Il affirme également qu’il « n’y a pas d’artistes de l’art modeste, il n’y a que des collectionneurs.
L’art modeste rassemble les sensibilités de gens très différents (artistes contemporains,
artistes amateurs, artisans...). »2 Il s’agit alors d’explorer un territoire sans frontière qui s’étend de
l’art contemporain jusqu’aux figurines publicitaires, en passant par l’art brut, l’art sacré, l’artisanat,
la musique punk et toutes les pratiques issues de l’underground et des contre-cultures. Un
territoire qui a perdu son centre et qui réunit ses marges pour en finir avec l’exclusion, l’oubli ou
l’indifférence engendrés par un récit unilatéral de l’histoire de l’art. En tant qu’historienne de l’art,
critique d’art et commissaire d’exposition, il s’agissait alors pour moi de non seulement surprendre
Hervé Di Rosa, insatiable curieux et découvreur, mais aussi de m’immiscer dans son projet de
mise en lumière et de déploiement du vaste courant que constitue l’art modeste.
Julie Crenn
Commissaires d'exposition
Autres artistes présentés
Kwame Akoto / Almighty God – Pilar Albarracin – Elodie Antoine – Pierre Ardouvin – Marion
Auburtin & Benjamin L. Aman – Omar Ba – Enrico Baj – Rina Banerjee - Raphael Barontini –
Zoulikha Bouabdellah – Thérèse Bonnelalbay – Anne Brégeaut – Bernard Buffet – Marcos
Carrasquer – Henry Darger – Hélène Delprat - Mathilde Denize - Dewar & Gicquel – Jean
Dubuffet – Christelle Familiari - Richard Fauguet - Harald Fernagu – Aurélie Ferruel &
Florentine Guédon – Charles Fréger – Vidya Gastaldon - Romuald Hazoumé – Hippolyte
Hentgen – Hessie - David Hockney – Jean-Charles Hue - Benoit Huot – Lydie Jean-Dit-Pannel
- Milan Kunc – Yayoi Kusama – Carlos Kusnir – Charles Lapicque – Francisco Larios – Léa Le
Bricomte - Mélanie Lecointe - Fernand Léger – Eugène Leroy - Natacha Lesueur – Aurélie
William Levaux - Pascal Lièvre - Myriam Mechita – Elena Moaty – Pierre Molinier – Lucien
Murat - Hassan Musa - Otobong Nkanga – ORLAN - Régis Perray - Guillaume Pinard –
Agathe Pitié – Raphaëlle Ricol – Athi Patra Ruga - Lionel Sabatté - Peter Saul – Judith Scott –
Sarah Tschann - Sarah Tritz – Willem Van Genk - Alan Vega – Erwan Venn - Marion Verboom
– Adrien Vermont - Jean-Luc Verna – Gretel Weyer – Maria Jeona Zoleta – Unica Zurn.