Édouard Prulhière

Peintures récentes
Exposition
Arts plastiques

Détail de l'installation sonoplasto (Vitré février-mai 2013)

Les nouvelles peintures d’Édouard Prulhière engagent différents dispositifs plastiques de sa pratique. Depuis des années Édouard Prulhière met à l’épreuve les possibles de la peinture à travers de multiples installations et figures organisées dans l’espace selon leur matière, leur forme et la configuration des lieux de monstration. Ces manipulations transposent et questionnent la relation de la peinture au dessin, au tableau, à la sculpture, au son et à l’installation.

Édouard Prulhière a été défendu dès ses débuts par Bernard Lamarche-Vadel en France, Raphaël Rubinstein, Jerry Saltz et Saul Ostrow aux États-Unis. De 1988 à 2004, Édouard Prulhière réside aux USA. Son travail est présenté internationalement à New York, Paris, Munich ou encore Los Angeles. Il vit et travaille aujourd’hui à Paris et continue d’être visible en France et à l’étranger.

Tristan Trémeau et Karim Ghaddab ont consacré de nouveaux textes à son travail à l’occasion d’expositions récentes à Nantes et au domaine de Kerguéhennec.

Extraits :

(...) des peintres se sont positionnés à partir des années 1980. Parmi eux, Édouard Prulhière, au sujet duquel, dans un texte d’une rare intensité de 1993 (Après l’enfer), Bernard Lamarche-Vadel avait écrit: « Il en fallait au moins un, froid, sec, Warholien, même si ce qu’il peint n’a rien à voir superficiellement avec l’œuvre de Warhol, pour ramasser du détail à l’ensemble et de l’ensemble aux conséquences ce qui est le seul vrai motif de l’époque, son désastre, et art oblige, le transpose, ce qui est déjà une manière de répliquer ». Dans l’œuvre de Prulhière, les processus de destruction et de fragmentation des composants de la peinture, depuis le geste jusqu’au support et au châssis, ne ressortissent à aucune théologie négative ni à aucune sacralisation du désœuvrement et de l’abandon de la peinture à son naufrage. Tous les actes a priori négatifs qu’il accomplit, du recouvrement monochrome de tableaux existants à leur découpage interne, de l’enfermement de quartiers de toile et de peinture mêlées dans un châssis à la mise en lambeaux et en ballots suspendus de ses tableaux, sont des actes de destruction créatrice qui déterminent de nouveaux modes d’existence de la peinture ouverte à un avenir incertain, portée par le doute, mais confiante en sa capacité à générer de l’expérience. 

En un lieu incertain, littérature et peinture après le désastre, Tristan Trémeau, l’art même, 2012

(...) Édouard Prulhière expose ainsi les nombreuses options de dé(con)struction du tableau qui caractérisent son travail : toile immense et avachie, éclaboussures et coulures, ballots suspendus, châssis broyés, etc. À cette jubilation expressionniste s’adjoint un étrange retour à la figure, avec le Zacbal exposé dans la bibliothèque. Avec cette oeuvre déroutante les fragments équarris du tableau paraissent se réorganiser en une structure nouvelle.

Domestiquer la peinture, Karim Ghaddab, semaine numéro 15 / 2013

Dernière mise à jour le 2 mars 2020