Edith Roux
Les mutations de notre environnement sont les principales préoccupations visuelles d’Édith Roux depuis les débuts de son parcours artistique.
Avec des images à la composition sobre sous-tendue par une harmonie de teintes retenues, elle développe une œuvre engagée qui traite de la transformation des territoires sous le poids de l’urbanisation à outrance et en questionne ses ravages multiples, tant géographiques et esthétiques, qu’humains et culturels.
Pour en rendre compte, Le Château d'Eau a choisi de mettre en résonnance ses principaux travaux. Ainsi s’articulent quatre séries photographiques, accompagnées de vidéos:
Euroland, 2000 Édith Roux travaille sur la rencontre entre les sites industriels et commerciaux avec la nature dans le paysage périurbain des grandes villes européennes. Construisant systématiquement ces images par une juxtaposition de trois plans - une bande de nature redevenue sauvage et foisonnante au premier plan, au deuxième une bande d’urbanisation et plus loin, au troisième plan, une bande de ciel qui vient fermer le cadre - elle tente de montrer l’échec de l’homme et de ses désirs de maîtrise, de surveillance et de domination.
Walled out, 2006 Fascinée par les espaces en mutation et intéressée depuis toujours par la question de la surveillance, qu’elle se situe dans les puces électroniques ou dans les caméras de surveillance, Edith Roux a réalisé cette série sur les Gating Communities américaines à Los Angeles. Sorte de communes fortifiées pour classe moyenne apeurée, les gated communities sont de petites villes fermées sur l’extérieur par un mur servant d’enceinte.
Les dépossédés 2010 - 2011 Le travail d’Édith Roux témoigne de la situation économique et politique des Ouighours, une minorité ethnique turcophone et musulmane située dans la province autonome du Xinjiang, au Nord Ouest de la République populaire de Chine. Les lieux de prise de vues sont soigneusement choisis en fonction de la qualité architecturale des décors intérieurs. L’artiste agit telle une archéologue, qui s’attache à révèler une beauté bientôt disparue. Témoin d’un processus de sinisation d’une contrée stratégique au niveau géopolitique, riche en ressources naturelles et point de passage d’un gazoduc et d’un oléoduc vitaux pour l’économie du pays, la série Les Déposssédés comprend 34 photographies prises dans la ville de Kashgar. Cette oeuvre tout à la fois poétique et critique sur l’évolution du monde reflète une observation documentaire de la réalité actuelle.
Dystopie, 2012 Dans la continuité de son intérêt pour les régions où résident des minorités ethniques en Chine, Edith Roux s’est rendue récemment à Ordos en Mongolie intérieure, une autre province autonome, au nord, peuplée à l’origine de mongols. Ordos, située aux confins du désert de cette région autonome, est un exemple de développement urbain qui soulève de nombreuses questions. Suite aux conséquences de la spéculation immobilière, seules environ 30 000 personnes sur un million prévu y résident.Entre les ruines de Kashgar et les ruines d’Ordos, on assiste à un brouillage des repères temporels où l’écoulement du temps semble s’être inversé…
Tarifs :
2,50 € / 1,50 € / Gratuit