Dehors Genêts Dedans

Exposition
Photographie
Galerie Laurent Godin Paris 13

 

Philippe Durand

Dehors Genêts Dedans

6 Novembre – 21 Décembre 2019

Vernissage Mardi 5 Novembre, 18h – 21h

 

 Dans cette nouvelle exposition personnelle Dehors Genêts Dedans, Philippe Durand présente trois formes d’expérimentations différentes.

 

            En photographie, si la double exposition d’un négatif relève généralement de l’accident, elle est chez Philippe Durand un objet de recherches et d’expériences. Déjà, dans une série précédente Ménilmontant, les déambulations parisiennes de l’artiste devenaient sujets photographiques. Prenant l’une à la suite de l’autre et dans un temps rapproché deux images superposées sur la même pellicule, Ménilmontant nous proposait des images complexes se jouant de la lumière, de la transparence et de la composition.

 

Dehors Genêts Dedans

Pour ce nouvel ensemble Dehors, il pousse l’expérimentation plus loin, en réalisant cette fois non seulement une triple exposition, mais également un travail sur la chromie par l’utilisation de filtres de couleur en verre placés devant l’objectif de l’appareil.

Ainsi, Philippe Durand multiplie l’enregistrement d’informations lors de la prise de vue, il « augmente », quand dans le même temps par l’utilisation des filtres et en ne conservant que trois couleurs, « RVB », Rouge, Vert, Bleu, la sainte trichromie, il soustrait. S’établissent alors par un procédé expérimental d’augmentation-soustraction et selon le principe de la synthèse additive des couleurs, des compositions aux nuances nouvelles et à la dimension quasi-psychédélique…

 

Philippe Durand brouille les pistes, s’éloigne du lieu de prise de vue pour nous inviter à explorer ses photographies, à traverser les couleurs et les différentes impressions qu’a subi la pellicule. Le langage photographique de Philippe Durand se déploie à travers des figures « urbaines » ; phares de voitures, gentes, passages piétons, enseignes, roues de scooters, toutes sortes d’éléments urbains auxquels se mêlent des sujets végétaux, ou floraux dans des compositions aux cadrages désaxés, géométriques, superposés. Il ne cherche pourtant pas à dresser un portrait de Paris, mais plutôt « d’une » ville et de son propre rapport à la déambulation… Creuser dans ses photos, c’est remonter le cours de ces pérégrinations, strate par strate, à la manière d’un archéologue du présent.

 

Dehors Genêts Dedans

La pratique photographique de Philippe Durand répond d’un rapport particulier au temps. Il y a une tentative de contrôle et de maitrise de la durée photographique. Si les images de la série Dehors sont des photographies instantanées et successives, dans la série Genêts le temps d’exposition de la surface sensible s’étire jusqu’à cinq ou six  minutes.

Les Genêts ont ça de particulier qu’ils convoquent les origines de la photographie et rendent visibles des éléments naturels : l’impression de la lumière du soleil, le flou causé par le vent dans les branches… Philippe Durand explore le procédé photo-mécanique pour revenir à son concept d’origine : imprimer par la lumière une surface sensible. Les genêts laissent leur empreinte sur la toile, le bleu comme une allégorie du ciel. Les images qui apparaissent ne sont pas sans évoquer les plantes fossiles que l’on trouve en paléobotanique. Encore une fois, la figure de l’archéologue se profile, l’idée de trace ou d’empreinte prend forme …  Cependant, réalisées en extérieur - prises directes en « contact » -  avec les éléments naturels, l’artiste accepte, pour ne pas dire encourage, l’aléatoire de la nature, les effets du vent dans les branchages, le passage d’un insecte sur la toile, ou d’un nuage dans le ciel, il se joue de l’imprévisible du chimique comme de celui de la météo.

 

 

Dehors Genêts Dedans

La photographie est devenue un élément central du langage informatique et du monde contemporain qu’elle sature. Elle a, de ce fait, élargi son champ d’action, ses possibilités, son public et fait évoluer les positions artistiques et théoriques qui lui sont liées, et bien sur notre rapport quotidien aux images. Réinjecter du hasard, de l’erreur, dans un procédé devenu trop lisse, trop prévisible, recréer des liens chimiques, tactiles, sensuels afin de retrouver une densité, une durée propre fait partie intégrante du projet de Philippe Durand. Depuis les années 2000 l’artiste met en crise dans sa pratique le déplacement pour privilégier une photographie de proximité. Avec Dedans, il restreint encore plus son espace de représentation. En s’engageant dans une pratique  photographique d’atelier, (les images sont produites sur une table lumineuse, là encore superposées à la prise de vue et filtrées « RVB »), il ne s’agit plus de faire état d’un rapport à l’extérieur et au monde qui l’entoure, mais plutôt d’une exploration intérieure. Par la disparition d’un sujet photographique même brouillé, il se rapproche de la peinture ne laissant plus qu’apparaître des aplats de couleurs et des compositions géométriques.

Dedans agit comme une synthèse des deux séries précédentes, bien que résultant d’un bricolage réalisé à partir d’éléments et de dispositifs réels et analogiques,  sans aucune intervention photoshop ou une quelconque postproduction numérique, elle offre à notre regard,  une abstraction de couleurs, de formes et de structures …

 

 

 

 

 

 

 

 

                  Né en 1963, Philippe Durand vit et travaille à Paris. Il a récemment gagné le concours de photographie de la Grotte Ornée du Pont-d’Arc, dite Grotte Chauvet. Il a exposé son projet Vallée des merveilles 2 au Centre Régional d’art Contemporain du Languedoc-Roussillon, Sète (2016) et au FRAC Bretagne (2015). À l’occasion de cette dernière exposition un catalogue a été publié avec le soutien du CNAP, du CRAC Sète et de la FNAGP. Il a également exposé au MAC du Grand Hornu, au centre Photographique de Genève, à La Virreina de Barcelone (2012), au Hyde Park Art Center, Chicago, à la CA’ASI de Venise (2011). Son travail est présent dans les collections photographiques du Centre Pompidou – MNAM ainsi que dans celles du Centre National des Arts Plastiques, le FRAC Basse Normandie, du FNAC…

Tarifs :

Entrée libre

Artistes

Horaires

Du mardi au samedi 11h - 19h

Adresse

Galerie Laurent Godin 36 bis rue Eugène Oudiné 75013 Paris 13 France

Comment s'y rendre

RER C. Bibliothèque François Mitterrand M*14. Olympiades/Bibliothèque François Mitterrand Bus 27.Oudiné T3a. Maryse Bastié
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022