Benoît Carpentier

FULL FOULE
Exposition
Arts plastiques
Galerie du Haut Pavé Paris 05

Du 29 mars au 7 mai 2011, la Galerie du Haut-Pavé présente une exposition de travaux de Benoît Carpentier.

Né à Valenciennes en 1976, Benoît Carpentier travaille à Lille.

Son travail prend naissance dans des grands dessins géométriques, en forme d’épures, qu’il découpe, lacère et ré-assemble pour produire des formes à la fois vagues et allusives, équivoques mais très présentes. Il utilise aussi des tissus enduits de gesso, stratifiés, découpés, déformés et complétés de menus objets, eux aussi en tissus enduits de gesso, souvent peints comme des fanions, pour produire des sortes de paysages mentaux improbables mais tout empreints de poésie. Ces paysages sont parfois prolongés par des lignes géométriques, au crayon, inscrites à même le mur.

Les œuvres résultantes, apparemment fragiles dans leur complexité, procèdent simultanément du dessin, de la peinture et de la sculpture. Partant d’une simple ligne, elles jouent sur les notions de vide et de plein qu’elles tentent de subvertir pour proposer une nouvelle lecture de l’espace, dans laquelle le spectateur hésite entre une vision à deux ou à trois dimensions. Du point à la ligne, de la ligne au plan, du plan au volume… Benoît Carpentier met en œuvre, en l’élargissant, l’opuscule didactique de Kandinsky, mais il opère un singulier aller-retour, du discret au continue, puis du continu au discret.

Ce patient travail n’exclut pas l’improvisation, l’indétermination et le hasard, tant dans le processus de construction des œuvres que dans les aléas de leur observation qu’une infime variation d’angle ou d’éclairage peut rendre toutes autres.

Il y est aussi question de multiples oppositions dialectiques, de tension, de gravité et de légèreté, de droite et de courbe, d’épaisseur et de platitude, de matériel et d’immatériel, d’ombres projetées et de traits à la mine de plomb, de résistance des matériaux perçus comme fragiles, de l’opposition entre le blanc et les couleurs primaires, du statut de l’objet, de son (in)utilité, de construction et de déconstruction, d’évidement, de réduction et de transformation…

Plus récemment, Benoît Carpentier a commencé à élargir sa pratique en intégrant des images dans des pièces, créant le volume par les interférences de deux images : celle d’origine, qui sert de support, et l’intruse qui lui est superposée. Dans sa série HOMEMADE, les pièces se présentent sous forme de packaging qui incluent le patron de la pièce, faisant ainsi écho aux principe d’équivalence de Filliou (Bien fait, mal fait, pas fait) ou de Kosuth (One and three chairs). À terme, les sculptures pourront être contractées et numérisées pour diffusion pour l’outil informatique. L’artiste questionne ainsi la notion du support-objet, la construction géométrique, la mise à distance du travail de la main et sa capacité à se reproduire.

Quels que soient ses travaux et ses pratiques, Benoît Carpentier tente de mettre en relief un écart. Il s’inspire du constat selon lequel, entre l’objet perçu et celui capté par la rétine, s’inscrit une différence. Deux individus face au même objet ne peuvent être certains de voir la même chose. Pour lui, « toute image est une déformation ». Cette déformation est un des points focaux de sa pratique.

L’exposition est présentée par un texte de Tristan Trémeau, à qui la Galerie du Haut-Pavé a confié une Carte blanche en décembre 2008.

Adresse

Galerie du Haut Pavé 3 quai de Montebello 75005 Paris 05 France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022