ART JOYEUX - Toseka !
Au Congo-Kinshasa, l’art sait être drôle quand tout, alentour, inspire le désenchantement, l’amertume ou la colère. C’est d’ailleurs l’une des particularités reconnues de l’art congolais. À quoi cela tient-il ? Il est tentant d’invoquer les dimensions sociologiques et psychologiques associées à l’état de crise permanent dans lequel vivent les Congolais, cette vie à la fois précaire et festive, et festive parce que l’humour, la dérision, mais aussi la danse et la musique, sont des armes de survie. Pourtant la RDC n’a pas l’apanage de la crise, et tous les pays en difficulté ne se singularisent pas de la même façon.
La source principale se trouve dans la « peinture populaire », définie par son chef de file Chéri Samba comme venant du peuple et pouvant être compris du peuple. Dans les années 70 et 80, les peintres populaires kinois, autodidactes au sens plein du terme, n’avaient d’autre dessein que de reproduire sur toile ce qu’ils observaient autour d’eux. C’est ainsi qu’ils ont fixé la vie sociale sur leurs tableaux, à partir de scènes de rue, de bars, etc. Et comme dans la vraie vie on sait s’amuser d’un rien, la drôlerie ne pouvait manquer de se retrouver dans leurs œuvres.
Chéri Benga, Chéri Chérin, Moke Fils, ou encore JP Mika à ses débuts, sont des figures de la peinture populaire à qui l’on doit des œuvres qui font la part belle à la cocasserie, l’humour, l’ironie, la farce ou la gaieté, même sur des sujets sérieux.
Mais l’art populaire n’a pas l’apanage de l’art joyeux. Amani Bodo, Papa Mfumu’Eto 1er ou encore Kura Shomali nous le prouvent avec des œuvres réjouissantes, dans lesquelles ils posent sur les hommes un regard fin et plein d’humour. Toseka !
*Toseka : signifie « Rions ! » en lingala
Horaires
Mardi 12h-19h
Mercredi à Samedi 11h - 19h