Anaïs GOUPY

Texte d’Anaïs GOUPY

Dans mon travail, je suis à la recherche d’une définition iconographique de ce que pourrait être l’aire du temps. Mainstream, pop culture, culture internet, science fiction ainsi que les croyances dans les nouvelles technologies sont des sujets qui influencent mon travail et qui me questionnent sur leur signification et leurs espoirs.

Je pratique la peinture comme un moyen de décrypter une image, en me concentrant sur la composition, les tensions, les couleurs et les gestes dans le but de révéler sa sensualité. Cette sensualité de l’image pourrait être ce qui qualifie l’esprit du temps et qui habite les sujets que je choisis.

Licornes, pop stars, stars du porno, chiens, chats, espace cosmique, plages paradisiaques, mangas sont des clichés de la culture internet que je collecte et réinterprète au moyen d’aquarelles, de peintures à l’huile mais aussi de collages numériques et d’hologrammes. Ces thèmes me parlent des possibles fantasmes de notre société contemporaine autant que des miens. Dans mon atelier, je m’asseois en face de mon ordinateur et en observant ce qui se passe sur mon écran en termes de couleurs et lumières, je «google» différents thèmes, me rend sur des sites d’images «random», et recherche les nouvelles tendances sur les réseaux sociaux. Je sélectionne des images dont l’esthétique me séduit et me semble intéressante pour mon étude. Aussi, je les confronte à mon histoire personnelle, celle d’une fille ayant grandit dans la culture occidentale des années 90.

Après avoir réalisé ce travail de collecte, je les peins, les impriment, réalise des collages numériques, ou les modélisent en 3d, dans le but par la suite de créer des installations mettant en tension la lumière naturelle et la lumière artificielle dépendant des médiums utilisés.

Je choisis les titres de mes expositions en fonction de lieux existants dont je m’inspire et qui dirigeront la scénographie des installations .

Quelques titres d’expositions ou happenings réalisés en tant qu’artiste solo ou lors de projets collectifs: ‘Zwinger’(chenil) ma première exposition solo, ‘Kammer’(chambre) un happening en duo à Leipzig, ‘Venice Beach GxG’, une proposition faite à plusieurs artistes de collaborer sur le thème de la plage de Los Angeles, et qui s’est produit par un happening sur une vraie plage.
Cela me permet de contextualiser mon travail dans une réflexion sociologique et de mettre en avant la porosité des frontières entre réalité et fiction.

Je me réfère à l’histoire de la peinture, du net art, à la la musique, sans être une peintre, une artiste net, ni une musicienne, mais en utilisant les mêmes outils dans le but de créer un travail singulier. Je mixe ma pratique d’atelier avec le graphisme, l’organisation d’évenements, le travail en réseau, toutes ces activités se rejoignent dans ma pratique artistique, ainsi je profite des larges possibilités d’être un artiste aujourd’hui.