Narcisse Pelletier

Narcisse Pelletier (1844-1894) est un jeune mousse français abandonné en Australie suite à l’échouage de son navire. Il est recueilli par un groupe aborigène, les Wanthaalas, parmi lesquels il vit 17 ans complètement intégré avant d’être récupéré de force par un navire anglais puis ramené en France où il raconte son périple.

Cette exposition a pour but de faire connaître ce parcours extraordinaire d’un jeune vendéen à l’origine de la source anthropologique la plus ancienne et la plus complète concernant la péninsule du Cap York au nord-est de l’Australie. Ce parcours est retracé grâce aux dessins et peintures réalisés pour l’ouvrage « Narcisse Pelletier, la vraie histoire du sauvage blanc » ainsi que grâce aux documents historiques et objets anthropologiques présentés.

Cette exposition suit trois axes en même temps chronologiques et thématiques qui permettent de soulever des problématiques importantes et actuelles :

• 1- la vie d’un jeune mousse au XIXe siècle :

Est évoquée ici la jeunesse de Narcisse Pelletier à Saint-Gilles-sur-Vie (devenu aujourd’hui Saint-Gilles-Croix-de-Vie en Vendée) au milieu du XIXe siècle et son engagement comme mousse (de 8 ans à 14 ans). Cela permet de découvrir (en même temps que Narcisse Pelletier) la vie maritime florissante avec l’effervescence des ports (St Gilles sur Vie, Les Sables d’Olonne, Bordeaux, Marseille, Bombay, Hong Kong). Cela permet d’évoquer la pêche côtière mais aussi le développement d’un commerce international (ici le commerce de vin et de coolies chinois après la fin de l’esclavage) parallèlement à l’ouverture du monde. Les difficultés de la vie de mousse sont évoquées ainsi que les risques liés à ces grandes navigations (échouage du St Paul, contacts négatifs avec les populations des îles Salomon).

• 2- la découverte de la culture aborigène :

De son abandon à sa récupération par un navire anglais, cette partie permet de découvrir à travers les yeux de Narcisse la culture des Wanthaalas, le groupe aborigène d’une cinquantaine de personnes parmi lesquels il vit pendant 17 ans, s’intégrant complètement au rythme de vie des populations. Cette partie permet d’aborder le mode de vie, les règles sociales, les objets, la culture et les croyances de ces populations aborigènes et de voir la manière dont Narcisse intègre (avec plus ou moins de difficultés) ces codes très différents des siens. Cette partie soulève l’approche très ethnologique (avant l’heure) de Narcisse qui se retrouve à vivre de force une expérience de rencontre profonde avec une autre culture.

• 3- Narcisse Pelletier face à la vision des Européens sur les populations étrangères :

Après sa récupération et son retour en France, Narcisse Pelletier se retrouve confronté au regard du monde européen sur les cultures extra européennes. Les éléments de différence qui le caractérise maintenant (autre langue au départ, scarifications, coquillage dans le nez, bois à l’oreille) font de lui un sujet de curiosité tout autant que de rejet face à sa différence et aux peurs que cela soulève. Il est traité de cannibale, de sauvage et on lui propose d’intégrer un cirque pour exhiber ses scarifications. Cette partie permet donc d’aborder le regard de l’Europe dans cette période de colonisation et de zoos humains où l’Europe oscille entre fascination et mépris pour les populations de ces mondes océaniens. Au croisement des approches documentaires et artistiques, cette exposition permet de soulever la question essentielle du respect entre cultures pour un public large et en particulier les scolaires. En se familiarisant avec le parcours d’un jeune de leur âge, l’exposition se donne l’objectif de participer à forger une conscience citoyenne dans l’appréhension, avec plus d’ouverture, de la complexité que cache la notion d’intégration.