Vues de l’intérieur

Exposition
Arts plastiques
La Halle Pont-en-Royans
Les installations du duo d’artiste Neva-Gotthilf et de Jean-Marc Voillot cohabitent, le temps d’un été, dans le Lieu d’Art Contemporain la Halle. Le Carré conservatoire de Jean-Marc Voillot rappelle la fragilité de notre écosystème et, par cette intériorisation de la nature, construit un regard plus aiguisé sur les paysages environnants. L’oeuvre rétroréfléchissante de Neva et Jacky Gotthilf oblige quant à elles les spectateurs à utiliser une lampe frontale, seul moyen de découvrir l’installation plongée dans le noir. Il y a ainsi un écho fort avec les nombreuses grottes de la région et la pratique de la spéléologie. Ce va-et-vient incessant entre dedans et dehors est le propre de cette exposition.

Complément d'information

Ce va-et-vient incessant entre dedans et dehors est le propre de cette exposition : les artistes sont en effet acteurs du territoire du Parc du Vercors puisqu’ils participent aux Fermades arts plastiques. Ils ont travaillé 10 jours chez des agriculteurs, côtoyé la vie de la ferme et produit chacun une installation extérieure visible tout l ‘été. De cette rencontre avec l’extérieur et avec l’autre naît un parcours artistique reliant la Drôme à l’Isère sur des lieux variés : c’est à chaque fois l’expérimentation et les rencontres humaines qui donnent sens aux oeuvres.



Jean-Marc Voillot vit et travaille dans l’Ain. Il a participé à de nombreux symposiums d’art en extérieur.

Neva et Jacky Gotthilf vivent et travaillent à Toulouse et dans le monde entier.





Les lieux partenaires



Les Trois Herbages de Jean-Marc Voillot sont à découvrir

Chez Martine et François

Le château / Autrans

renseignements au 04 76 95 73 63



Neva et Jacky Gotthilf ont visuellement aménagé

le local d’accueil d’Angélique Doucet

La Ferme Du Clos / Châtelus

renseignements au 04 76 36 10 94



Jean-Marc Voillot expose également à l’Espace Visitation

« Air(e)s naturelles »

Sculptures-installations

Musée de Romans-Espace Visitation- Drôme

Rue Bistour-portail Roger Vivier

26100 Romans / Renseignements : 04 75 05 51 81

Exposition du 25 juin au 4 septembre 2005



Pour en savoir plus sur Le duo d’artiste Neva-Gotthilf : http://www.neva.gotthilf.free.fr

Pour voir les oeuvres des Fermades et leur évolution tout au long de l’été :

http://www.parcours-sensible.org/blog/

Pour découvrir la Halle de Pont-en-Royans : http://www.lahalle.org



Jean-Marc Voillot



C’est un été faste pour le plasticien Jean-Marc Voillot. Il présente, en effet, des installations sur un large territoire de la Drôme et de l’Isère et se joue des cadres en proposant certaines oeuvres dans des lieux culturels traditionnels ( l’Espace visitation et la Halle) et d’autres dans des lieux insolites comme une ferme au coeur du Vercors.

Les installations de Jean-Marc Voillot aiguisent les sens, provoquent un arrêt intérieur. Cette idée du temps se décline tout au long de la création : temps de la résidence, temps de la réalisation, temps de la rencontre et de la durée de l’oeuvre. Ses travaux sont des fenêtres ouvertes, parfois paysagères soulignant alors un point de vue, parfois plus intérieures, avec des références aux rites de passages par exemple. Souvent en trois éléments, chiffre universel, ses oeuvres donnent à réfléchir et amènent à regarder aux alentours. C’est ainsi que sa dernière installation extérieure dans le cadre des Fermades (une manifestation liant art et agriculture dans le Vercors) s’inspire d’un lieu fermier fort en relation avec un départ de delta planes. Sa connivence avec les éléments de la nature, et sa facilité de contact en font un artiste de terrain, dont les oeuvres s’ancrent sur un territoire donné.



C’est alors au spectateur de choisir sa posture ; ses points de vue. Car il y a du faux dans l’immédiatement lisible : des objets identiques se révèlent être, par exemple, de plus en plus petits. Le spectateur se retrouve alors au coeur même de la perspective tel le personnage d’un tableau. Et la ligne de fuite, chère aux classiques, finira peut-être par révéler ce qu’il y a après le point de fuite. Parfois comme c’est le cas dans la ferme à Autrans avec l’installation Les trois Herbages, un élément supplémentaire (là un promontoire) permet au spectateur de découvrir un point de vue inédit. Il s’agit aussi de donner la possibilité de voir de la même manière qu’un delta planiste. Mais cette vue plongeante est-elle réelle puisqu’elle nécessite un appendice. A chaque fois le spectateur se trouve confronté à ses choix (monter ou ne pas monter, choisir un point de vue ou se déplacer).



Cet artiste architecture les espaces naturels. Il signifie un lieu, lui redonne du sens et met en exergue. Ses installations intérieures sont des échos à l’extérieur. Les pots de terre amènent l’idée d’un concentré de jardins privés occupant un espace public et renvoyant à la nature proche. Le Carré conservatoire présenté à la Halle redonne ainsi aux essences locales un nouveau statut.





Neva et Jacky Gotthilf



Depuis des années, nous approfondissons un travail de recherche sur des espaces délimités : îles, îlots culturels, géographiques, sociaux, ayant un fonctionnement propre et entretenant des échanges avec leur environnement. C’est la découverte de l’incidence de ces échanges sur leur entropie qui définit nos interventions monumentales, nos installations in situ, nos manoeuvres, nos performances : témoins visibles d’actions in-visibles.

Nous agissons souvent dans un environnement naturel, mais on ne saurait parler de land art à la manière des interventions où la nature est travaillée, sculptée, « in-formée ». De plus il y a un refus avoué d’oeuvrer avec des matériaux vernaculaires, il y aurait d’emblée une altération du site lui-même ; c’est pourquoi nous avons fait le choix d’introduire des matériaux issus de la technologie contemporaine qui doivent obéir à un impératif qui est celui de respecter l’intégrité du lieu.

En fait nous n’intervenons pas que dans la nature, nous réalisons aussi des interventions monumentales, des installations in situ sur des sites urbains, des friches industrielles, à l’intérieur de divers types d’architectures. Nous procédons par le biais de la rencontre individuelle, à l’échelle humaine, à la grandeur de la ville sous forme de manoeuvres, de performances au cours desquelles l’individu, le citoyen est invité à participer au processus de l’oeuvre, ceci au cours d’événements publics en arts visuels, de manifestations portant sur l’art public et l’art en public et aussi pendant le temps de la résidence d’artiste en France ou à l’étranger.

« S’ils travaillent avec le temps, Neva-Gotthilf ne travaillent pas sur le temps. Et paradoxalement, bien qu’ils aient choisi de travailler in situ afin de réintégrer la vie quotidienne, ils n’oeuvrent pas non plus dans le temps. En effet, le temps de leurs interventions se présente avant tout comme un temps d’arrêt inscrit telle une parenthèse dans la régularité du quotidien. Leur intervention suspend un moment le flot imperturbable des heures et s’effectue dans un temps parallèle qui s’introduit alors comme instant de poésie dans l’interstice que crée leur passage. Leur mode d’intervention a donc ceci de particulier qu’il tient en quelque sorte d’une visitation. »

Pierre RINGUETTE, "Neva-Gotthilf : oiseaux de passage", in Temporalité, Catalogue, 2000.

Autres artistes présentés

Neva et Jacky Gotthilf

Jean-Marc Voillot

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

La Halle place de la Halle 38680 Pont-en-Royans France
Dernière mise à jour le 13 octobre 2022