Virginie Yassef

Ils se déplacent à la vitesse d'un mètre par seconde!
Exposition
Arts plastiques
Espace croisé Roubaix

Bouclier : On a jamais vu de chien faire, de propos délibéré, l’échange d’un os avec un autre chien (2) , 2012-2013, La Ferme du Buisson, Courtesy Galerie GP & N Vallois - Paris © Émile Ouroumov.

L’Espace Croisé invite Virginie Yassef à déployer sur son plateau des installations et des œuvres sculpturales récentes. L’artiste qualifie volontiers “d’éparpillés”, l’ensemble de ses créations. Un terme scientifique que les astronomes utilisent pour qualifier une nouvelle classe d’objets. La conditiond’exposition dans un même espace et pendant un temps donné, est l’occasion
idéale pour tester cette dualité de la réunion et de la dispersion, avec des œuvres qui s’attirent tout en ménageant leur distance et autonomie.


Cette référence scientifique n’est pas anodine. Virginie Yassef se penche sur des disciplines complexes telles que l’astronomie, la géologie ou l’architecture. Mais elle est plus intéressée par les discours fabriqués par la recherche, dont elle extrapole une idée saugrenue ou une image singulière. L’étrangeté et les mondes inconnus constituent ainsi les véritables sujets de ses installations et objets sculpturaux agencés selon deux modes différents : prélèvements et montage ou mise en scène et fabrication.

 

L’installation Le château de l’araîgnée, 2013, ouvre l’exposition. Une configuration dense de poutres enchevêtrées, invite le spectateur à y pénétrer, telle la première épreuve d’un parcours initiatique. D’emblée, la traversée le place en état d’alerte. Une épaisse fumée trouble l’orientation, obligeant à ralentir et à se frayer un chemin. Des sons mats, englobants et imprévisibles suggèrent la présence de samouraïs au combat, si l’on se réfère au titre emprunté au film de Akira Kurosawa. Les frappes invisibles contribuent à la ronde des spectres.

 

Parmi les œuvres les plus récentes, des pièces dispensent leur propre lumière et guident le spectateur dans son cheminement. Dans cette attirance, le rapport d’éclairage est inversé. L’œuvre génère sa source lumineuse s’affranchissant d’un éclairage extérieur. Ainsi les versions Hutte et Bouclierde l’ensemble On n’a jamais vu de chien faire, de propos délibéré, l’échange d’un os avec un autre chiensont des apparitions intrigantes et Le détecteur d’oubli rappelle périodiquement sa présence en s’activant subitement.


L’installation Untitled Dialogue, 2011-2013 renoue avec la vigilance que le spectateur a pu appréhender lui-même en entrant dans l’exposition. Dans cette double projection alternée, un acteur est mis en présence d’un singe et soumis imperturbable à ses réactions imprévisibles. Après la découverte d’un scénario non réalisé de Marcel Broodthaers qui prévoyait la rencontre d’un homme actif et d’un singe impassible, Julien Bismuth et Virginie Yassef ont l’idée, en 2011, d’inverser les rôles et d’inscrire la rencontre dans une chambre d’hôtel. L’expérience est filmée par trois caméras. L’installation restitue la version de la scène de Virginie Yassef et celle de Julien Bismuth. Des points de vues qui se croisent et amplifient le suspense d’une scène intérieure tout aussi sereine qu’inquiétante et susceptible de basculer.

 

Virgine Yassef est représentée par la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Paris

Artistes

Horaires

Du mercredi au dimanche, de 14h à 18h.

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Espace croisé Monastère des Clarisses 2 rue de Wasquehal 59100 Roubaix France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020