Valérie Jouve par Dean Inkster (co-édition Cnap/Fiacre)

Encore une fois, les photographies de Valérie Jouve ne se contentent pas de répéter l'expérience de l'aliénation urbaine car ce qui fait retour en elle, au titre de "tout juste passé", ce n'est pas seulement la perte de capacité de la photographie à véhiculer le sens, mais celle de l'espace urbain lui-même. Tentatives de se réveiller dans la pénombre de l'instant vécu, elles nous font ressentir la difficulté qu'il y a à appréhender le fait que le domaine urbain ne porte plus, aujourd'hui, d'aspirations à l'expérience individuelle et collective comme il a pu le faire auparavant. Ces aspirations auront finalement été absorbées par la dématérialisation croissante de l'espace dominant des réseaux électroniques, de la technologie des médias et du marketing global.