une Revue d'art s'expose

les documents originaux de la constitution d’un numéro d’une revue d’art

La revue d’art Galerie l’Ollave, préoccupations a été lancée en 1993 par le collectif de la galerie L’Ollave créée à Lyon au milieu des années 1970 très riches en débats, en performances, publications, associations d’artistes, pensées utopistes. En 1993, il a paru nécessaire au collectif dirigeant la galerie que des artistes prennent la parole, et s’engagent en l’écrivant : le premier numéro a invité l’artiste Fred Forest. Depuis 1998, la galerie n’a plus de lieu physique, et désormais, en parallèle aux expositions, lectures, évènements en autres lieux, la revue, dont le titre comprend le mot galerie, est elle-même le lieu de passage et de la parole et de l’œuvre. Unique en son genre, elle donne la création et non l’actualité, modestement mais avec rigueur. Des numéros comportent un sommaire de contributeurs nombreux, parfois sur une question posée par la rédaction, d’autres sont confiés à une seule personne. Les contributeurs peuvent être de toute pratiques artistiques. Ils son invités ou sollicités par la rédaction, qui montre ainsi sans doute, de livraison à livraison, son engagement esthétique et philosophique.

La revue d’art Galerie l’Ollave, préoccupations donne à lire les divers contenus de ses livraisons par abonnement à un public. Il nous a semblé que le désir des rédacteurs de passer les œuvres à autrui pouvait se poursuivre par l’exposition de la revue elle-même, ce qui la construit et son contenu . La revue est maintenant édité en Pays d’Apt, alors nous avons souhaité proposer de montrer un numéro, le numéro 29, le dernier paru en l’été 2008. Parce qu’il donne des paroles importantes sur l’art. Parce qu’il rappelle la chance de l’art. Parce qu’il dit celle de la lettre –de l’échange. Deux cahiers, deux chapitres dans ce numéro 29 : tout ce qui y est inséré vint par le courrier postal : les livres lus, les oeuvres reproduites, les textes écrits spécialement, les poèmes, (de New York, de Belgique, de Lioux, de Chateauroux, de Paris, de Villeneuve lès Avignon…). Le Cahier De l’art débutant par une lettre de Pologne.
Lors de cette exposition, nous entendrons comment on fabrique une revue, comment on l’édite, en rencontrant le rédacteur en chef et l’éditeur, puis l’imprimeur. Et surtout nous lirons, nous regarderons. Un choix d’œuvres des cinq peintres présents dans le numéro seront ajoutées à celles qu’ils ont délivré dans la revue, cimaise réduite !

Extrait de ma lettre envoyée aux artistes Frémiot, Kramer, Durdilly, et Madame Françoise Garanjoud :
Je souhaite ainsi, par l’exposition, comme par des interventions, donner à lire les textes, à voir les œuvres, comment elles se disposent dans la logique de la rédaction, son esthétique et sa philosophie,
mais aussi de façon pédagogique, comment se décide une rédaction, comment se fabrique une revue d’art, comment elle se publie.

Nous montrerons le plus grand nombre des textes et œuvres qui constituent ce numéro 29. Et bien sûr les originaux que tu as voulu nous confier. Comme aussi les quelques documents faisant partie de la construction du numéro.

Mais nous voulons profiter de l’exposition, fidèlement au travail de la Galerie l’Ollave, pour montrer quelques œuvres de plus grande dimension que celle imposée par le format A4 de la revue,
peut-être même, en parti pris, des œuvres non noir et blanc !!