TV

« Si le monde est devenu invisible malgré (ou plutôt en raison de) sa saturation, c'est donc une bonne raison pour nous autres photographes, de guetter ses derniers accidents. Et si la télévision, elle, est à la fois visible et irregardable c'est une excellente raison de la regarder, peut-être en souhaitant qu'elle aille de mal en pis. Avec TV, Mathieu Bernard-Reymond met en scène ces deux registres. Mais ils manifestent ici une féroce indifférence mutuelle. Le réel oppose toute son inertie à ces clandestins sortis trop tard des images polychromes, condamnés à la recherche sans espoir d'un état virginal. En lieu et place de la vie, ils ne trouvent qu'une nuit perpétuelle. A l'évidence il n'y a que dans les images qu'il fasse encore jour et ces exilés semblent partager avec d'autres reclus avec d'autres reclus, les loups-garous et les vampires, une relation obligée - de victimes – à l'obscurité. » Arndud Claas, p 66 op cité Avec le concours du Centre national des arts plastiques, ministère de la Culture et de la Communication (aide à l'édition)