THIERRY THOUBERT

La pensée trace, elle marche sur des lignes rouges :

Elle est [anté] géométrique, quelque chose qui se situe avant la géométrie,

le terme minimal est trop restrictif pour ces dessins, minime est plus adapté.

Les lignes courent en parallèles, elles virent en conservant un périmètre ouvert sur

la surface du blanc rompu.

Cette surface se compose de traits aux vecteurs différents :

parfois les lignes font des courbes, parfois elles font des pointes ou elles s’abaissent.

Ces aquarelles alternent entre l’opaque et la transparence au gré de la respiration :

des dessins pneumatiques où les compositions ne sont pas des circuits fermés,

la couleur y circule, parfois fluide, parfois dense.

Une déambulation monochromatique, trait pour trait.

Ces compositions présentent des chevauchements,

la frontière de la forme est définitivement franchie, ces dessins excluent

toute forme d’expression, ils présentent leurs rouges, ce qu’ils sont :

les rouges de l’exil au réalisme, les variations du rouge cadmium clair au rouge cadmium foncé,

feu la forme dans ses parties.

Leurs lignes mesurent la surface au-delà de l’angoisse alentour, de la menace d’une

dislocation.

Ces compositions alternent du courbe au rectiligne sur leurs confins,

Ce ne sont pas des barrières mais des lignes de convergence.

Elles passent du compas à la règle puis à la main levée, écarlates, trait pour trait.

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