A-t-on des nouvelles de Monsieur de la Pérouse ?

Exposition des lauréats 2009 du Prix de la Jeune Création de la Ville de Nice.
Exposition
Arts plastiques
Galerie de la Marine Nice
Cette exposition présente les travaux des deux lauréats 2009 du Prix de la Jeune Création de la Ville de Nice., soutenu par la fondation Bernar Venet, Yasmina Hatem et Loïc Pantaly. Pourquoi ce titre qui n’apporte aucun indice pour la compréhension de l’exposition. Il a été choisi en référence à l’esprit de recherche de découverte et de curiosité de l’officier de La Pérouse, qui devient ainsi une sorte de commissaire fantôme signifiant comment ces deux artistes ont pensé leur projet artistique. Tel est le fil rouge qui guidera les pas du spectateur dans la découverte de l’exposition. Yasmina Hatem joue avec l’espace. Elle déstructure puis recompose à travers une multitude de sens possibles... « Ma pratique se fonde sur une spéculation autour des différentes notions d’espace tel qu’il a été conçu à travers l’histoire de la philosophie, des mathématiques et de l’art. L’espace est considéré non seulement comme une forme à priori de la sensibilité mais surtout comme une fiction, oscillant entre le fantastique et l’absurde, à construire, à articuler, à confronter. Par une méthode intuitive, j’identifie des structures fixes dont j’interroge le potentiel interprétatif par déplacement, juxtaposition ou télescopage des différends éléments. Ainsi recombinés, ils prennent place au sein d’un réseau de connexions entre systèmes de repérages et systèmes de références. Qu’il soit d’ordre linguistique, conceptuel, formel ou matériel, chaque élément affecte un ensemble de relations à la fois concrètes et virtuelles. Ce sont les opérateurs autonomes de la construction. Les agencements ainsi constitués hors de toute logique stylistique, n’obéissent pas non plus aux exigences d’une référence uni¬que. Au contraire, ils superposent des signifiés multiples et même contradictoires. Du local au global, par tour et détour, ils se jouent du contexte jusqu’à faire scintiller une multitude d’ordres possibles. De par la théâtralisation de la mise en œuvre tout semble déjà là sous nos yeux. Mais lorsque l’on cherche à retracer les liens qui fondent les différents partis pris, les objets se chargent d’un air fuyant, opaque voire mystérieux. Comme des balises dispersées et dissimulées, chaque fragment devient l’indice d’un sens qui reste caché, abrité en un double-fond. En français, il y a une relation phonétique entre imbitable et inhabitable. Il s’agit de franchir le pas qui de l’incompréhension mène à des espaces qui nous absentent, comme moyen de ramener le contenu énigmatique ou ce qui nous échappe dans la sphère de la perception. » Loïc Pantaly, lui, articule son processus de création autour du principe de gestation. L’œuf est son objet de référence. Il le dématérialise pour de nouvelles ébauches, un univers clos. « Chargées d’humour et d’ironie, les œuvres de Loïc Pantaly forment un univers empirique autour de dispositifs mettant en scène un processus créatif qui s’articule autour du «Principe de gestation». Se subordonnant en une vision subjective de l’artiste en proie à ses pensées, à ses doutes, à sa démarche, Loïc Pantaly utilise une mythologie artistique se nourrissant d’elle même et de sa propre influence. Ainsi, le processus et les outils qui permettent de mettre en œuvre ses idées sont beaucoup plus importants que l’œuvre elle-même. Cette auto-instruction non revendiquée mais subie lui permet de dénoncer la fracture de certains artistes d’aujourd’hui à vouloir limiter le rapport entre l’art et la vie. Le mode mimétique de l’artiste s’enfermant dans son propre système est utilisé comme une altérité à la fois désirée et subie. Cette dualité s’inscrit sous la forme de schémas de recherches aux allures complexes et introspectives. Ces schémas se composent de l’expérience et de l’observation d’un prétexte qui est celui de l’objet. L’artiste opère une «dématérialisation de l’objet », chargé de symbolique, en divers points de vue, approchant celui de la pataphysique. Cette dématérialisation emmène à des ébauches de sculptures visibles dans le schéma. Ressorties de leurs contextes schématiques, elles prennent place dans un espace d’installation et forment une assimilation des recherches effectuées. Proposant chacune un principe de gestation différent par filiations d’idées, ces sculptures entraînent le spectateur dans un dispositif déceptif, provoquant le rire mais aussi des sentiments liés à la mélancolie. Ce hiatus entre mise en œuvre et échec de la démarche est au centre des préoccupations de Loïc Pantaly. » Le prix de la Jeune Création est remis chaque année dans le cadre de l’exposition des jeunes diplômés de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de la Villa Arson. Il répond à une volonté forte d’engagement et de soutien de la Ville de Nice vers les artistes de demain.

Autres artistes présentés

Yasmina Hatem - Loïc Pantaly

Accès mobilité réduite

Oui

Adresse

Galerie de la Marine 77 quai des Etats-Unis 06300 Nice France
Dernière mise à jour le 2 mars 2020