Sue Williamson

Pages from the South
Exposition
Arts plastiques
Galerie Dominique Fiat Paris 03

Sue Williamson est une artiste sud-africaine reconnue internationalement pour son travail. Elle est présente dans de nombreuses collections publiques, notamment à la Tate Modern, au Victoria and Albert Museum de Londres, ainsi qu’au Museum of Modern Art de New York et au Centre Pompidou - Exposition « Global(e) Resistance » du 29 juillet au 4 janvier 2021.

Sue Williamson utilise l’installation, la photographie et la vidéo. Elle fait partie de la génération pionnière des artistes sud-africains qui ont commencé à travailler dans les années 1970 sur les changements sociaux de l’Afrique du Sud de l’apartheid.

Dans cette première exposition personnelle de Sue Williamson en France, la Galerie Dominique Fiat expose un ensemble d’œuvres représentatives de l’effet dévastateur de l’apartheid sur les Sud-Africains. Cet ensemble couvrant plusieurs décennies de son travail se concentre sur les questions touchant la Commission Vérité et Réconciliation, l’esclavage et l’immigration.

« The Last Supper of Manley Villa » est une série de photographies qui documentent les derniers jours d’une maison avant sa démolition, et de la famille qui l’a habitée pendant trente ans. En vertu d’une proclamation faite en 1966 dans le cadre de la loi sur les Group Areas Act, le district 6 avait été déclaré pour les blancs uniquement, et 60 000 résidents de toutes origines en avaient été expulsés. Le 2 août 1981, Naz et Harry Ebrahim avaient célébré l’Aïd avec leur famille et leurs amis à Manley Villa pour la dernière fois. Les dix premières photos de ce portfolio ont été prises ce jour-là et aux alentours. Quelques mois plus tard, la confortable maison familiale a été démolie. La dernière photo du portfolio a été prise en 2008 et montre l’endroit vide où se trouvait autrefois Manley Villa.

L’immigration a touché beaucoup d’autres personnes tels Naz et Harry Ebrahim; les malles en métal de « The Long Journey of the Brothers Ngesi » racontent l’histoire de tous les travailleurs migrants venus des zones rurales d’Afrique du Sud et du Zimbabwe, pour travailler dans les mines d’or des environs de Johannesburg dans le cadre de contrats annuels. Les pages des passeports de deux frères sont collées sur les malles. Ils étaient eux-mêmes une sorte de «bagage». Ces documents d’identité devaient être portés en permanence par tous les Sud-Africains noirs, et devaient être signés chaque mois par un employeur pour rester légaux.

Pour la série « Pages from a Government Tourist Brochure », Williamson a sélectionné sept pages de la brochure Native Life in South Africa - publiée par l’organisation South African Railways, ‘Airways and Harbours Publicity and Travel’ en 1936. Il s’agissait du département gouvernemental chargé de la promotion du tourisme à l’étranger, distribué à l’époque où l’Afrique du Sud était encore une colonie britannique. Dans chacune de ces pages, les légendes des photographies, avec leur obsession pour la couleur de la peau et la texture des cheveux et leurs commentaires désobligeants sur les croyances religieuses et les coutumes sociales, objectivent leurs sujets. L’artiste a gravé des mots et des phrases de ces légendes dans les cadres rigides en acier, et des barrières supplémentaires entre le spectateur et le sujet sont fournies par divers dispositifs de «filtrage».

Les portraits de Caroline Motsoaledi et Eslina Silinga sont tirés d’une enquête photographique sous le nom de « All Our Mothers ». Parmi les nombreuses femmes qu’elle a photographiées, l’artiste a choisi celles qu’elle a rencontrées et avec lesquelles elle a interagi - en tant que militante et artiste - depuis le début des années 1980. Les portraits faisaient initialement partie d’un autre projet « A Few South Africans » mais la décision d’en imprimer certains comme images autonomes ouvrent un dialogue entre leur passé et leur présent.

Richard Belalufu n’est que l’une des dix personnes que Sue Williamson a interviewées pour « Better Lives ». Filmé en 35 mm avec la caméra tournée sur le côté pour utiliser au maximum la surface négative, elle n’a fait qu’une seule prise de chaque portrait. Les gens étaient invités à venir habillés de leur plus belle tenue, comme pour un portrait officiel. Des accessoires différents ont été utilisés pour chaque portrait. Une fois assis, les sujets étaient priés de rester immobiles, comme s’ils étaient assis pour une photo de studio , mais il leur était demandé également d’écouter des extraits de leur histoire au fur et à mesure de la lecture. Inévitablement, de petits mouvements - tapotements de la main, petits hochements de tête - ont révélé leurs réactions à l’écoute de leur histoire.
Belalufu est un émigrant de la République démocratique du Congo. Il est arrivé au Cap en 1994, laissant sa famille derrière lui lorsqu’il a appris que le régime de Mobutu le pourchassait, car il jouait un rôle d’un agent double. Diplômé en génie électromécanique, il a occupé un poste important dans une grande entreprise en RDC, mais il travaille maintenant sur un chantier de construction au Cap. Sa famille a finalement pu le rejoindre quelques années plus tard. Il trouve la vie très difficile à cause de la xénophobie eambiante.
Les migrants, les exilés et les réfugiés partagent tous l’expérience du déplacement. Qu’’ils fuient la guerre ou qu’ils cherchent des opportunités économiques, les déracinés ont perdu le sentiment d’être chez eux.
Depuis toute l’Afrique, les gens ont été forcés par la guerre et la pauvreté à chercher un refuge temporaire ou permanent au Cap, considéré comme la ville de l’opportunité au pied du continent, ajoutant ainsi à l’héritage culturel déjà diversifié de la ville. Mais ici, les nouveaux arrivants sont confrontés à des difficultés supplémentaires pour s’intégrer dans des communautés qui luttent déjà âprement pour offrir à leurs propres familles une vie meilleure.

Artistes

Tarifs

Entrée libre

Adresse

Galerie Dominique Fiat 16 rue des Coutures Saint Gervais 75003 Paris 03 France
Dernière mise à jour le 25 janvier 2024