Still life

L'exposition consacrée à Morgan Courtois est le fruit d'une résidence de trois mois à l'Ecole d'art du Beauvaisis. Période durant laquelle, ce jeune artiste a développé un travail céramique.

Récompensé en 2017 du Prix Meurice pour l’art contemporain pour son projet artistico-olfactif, amené à donner naissance à une première fragrance intitulée « Fond de sac* » en 2018, Morgan Courtois a poursuivi sa réflexion autour des flacons et sculptures odorantes lors de sa résidence à l’Ecole d’Art du Beauvaisis.

Le projet s’inscrit dans la continuité de sa série de pots en plâtre, initiée en 2013, qu’il a souhaité ici réaliser en céramique. Le plâtre et la terre qu’il a façonné selon les procédés de modelage et moulage classiques, sont aujourd’hui ses matériaux de prédilection.

Son travail se nourrit d’un constant glanage de formes et d’objets qu’il collectionne (récipients, bouquets, fruits, légumes). Passionné de botanique, Morgan Courtois est fasciné par le cycle des saisons. S’inspirant non seulement du rythme mais aussi des propriétés fonctionnelles des fleurs, l’artiste – qui exerça le métier de jardinier pendant un temps – conçoit également des parfums dont la composition évoque des rapprochements poétiques de matières, d’événements et de sensations. Il entremêle ainsi les sculptures et les sensations olfactives des parfums qu’il a lui-même créés.

Parallèlement à l'exposition, une édition accompagne le projet.

Still life. 05.2016 > 08.2018 a été conçue dans le cadre de la résidence et regroupe un ensemble de photographies argentiques prises par l’artiste entre mai 2016 et août 2018 dont il s’est inspiré pour créer ses sculptures. Les clichés ont été réalisés dans divers lieux : Abbeville, Amsterdam, Arcueil, Beauvais, Le Bourdeix, Caours, Clermont-Ferrand, Cucuron, Ivry-sur-Seine, Lourmarin, Margate, Marseille, Naves, Paris, Puy-de-Côme, Souil, Saint-Riquier, Saint-Denis et Saint-Germain-en-Laye.

« Parallèlement à la sculpture, la photographie constitueun aspect essentiel de ma pratique artistique. Outre leur intérêt formel, ces images peuvent être appréhendées comme un répertoire. Elles contiennent en effet les motifs, les observations, les inspirations qui parcourent l’ensemble de mes productions (les liens entre ces photographies et ma série de sculptures Still life sont manifestes). Outre mes propres photographies, des images issues de catalogues ou du net et des planches de recherche servent de base à mon travail en volume.

Je les considère comme des storyboards mais aussi comme des dispositifs me permettant d’associer librement des contenus hétéroclites, à l’instar d’Aby Warburg et son Atlas Mnémosyne. Ainsi peuvent apparaître un détail d’architecture religieuse, des fruits, des sculptures publiques ou encore des parterres de fleurs photographiés la nuit. Cette édition présente, sous la forme d’une marché saccadée, rythmée et régulière, un aspect de ma pratique qui, s’il nourrit mon travail sculptural, mérite d’en être distingué et examiné comme la part narrative qui accompagne mes œuvres » (M. Courtois).