24 lauréats, dont 5 en post-production et 19 en développement, ont bénéficié en 2022 du soutien Image/mouvement, à la suite de la commission dédiée qui s’est déroulée les 29 et 30 juin.

Projets soutenus en post-production

La Traverse pour le film de Franssou Prenant

De la conquête

La conjonction et l’agencement d’images contemporaines de l’Algérie et de Paris, avec des textes d’acteurs multiples de la conquête de ce pays par la France à partir de 1830, devrait permettre de rendre visible et audible, manifeste, cette conquête, qui a mené à la destruction d’une partie de la population de l’Algérie, de sa culture et de sa civilisation. De 1830 à 1848, les dires et écrits de personnages plus ou moins illustres (et illustrés) de la France du XIXe seront confrontés à des images récentes de ces deux pays, deux mondes.

Les Films du Bilboquet pour le film de Seydou Cissé

Garibou

Un petit village du centre du Mali, de nos jours. Baillo, 11 ans, est un « garibou ». Placé en école coranique depuis sa plus tendre enfance, il mendie chaque jour pour le compte d’un marabout, le Moualim, qui fait régner la terreur sur l’ensemble de ses élèves. Pour échapper à la violence de son quotidien, Baillo n’a qu’un seul refuge : son imaginaire. Mais lorsque son frère Sékou, âgé d’à peine 6 ans, est à son tour confié au Moualim, rien ne peut plus le détourner de l’insupportable réalité de leur condition…

L'image d'après pour le film de Florence Pezon

Genie film

Genie est une petite fille trouvée par les services sociaux en 1970 non loin d’Hollywood, Californie. Privée de langage car tenue enfermée depuis sa naissance par ses parents, une équipe de linguistes la prend en charge. Le film met en écho les archives filmées entre 1970 et 1976 avec les paroles des témoins de cette expérience, en cheminant au cœur des paysages californiens, de Los Angeles au désert des Mojaves.

Petit chaos pour le film de Brieuc Schieb

Koban Louzoù : la cabane et le remède

Audrey rejoint un chantier participatif isolé du monde extérieur. Elle y rencontre Kathleen, Laurence et Baptiste, volontaires de divers horizons, qui travaillent sous la tutelle d’Aymeric. Dans un groupe marqué par sa disparité, chacun.e tente de trouver ses repères, de créer du lien et de faire communauté.

Koban Louzoù est la chronique de cet endroit fictif situé dans le Finistère rural. À partir d’un scénario ouvert - autant marqué par l’univers du conte que celui de la télé-réalité - ont été imaginé cet environnement et les cinq citoyen.ne.s qui y résident. Le film décrit les rituels et les complexités d’un groupe pris entre l’aliénation d’un cadre de travail et le partage de leur intimité, avec pour quête un idéal de vivre-ensemble.

La frontière trouble entre la fiction et le vécu de celles et ceux qui l’incarnent a commencé à s’effacer dès l’écriture. Au tournage, les personnes filmées ont évolué sur cette plateforme comme au sein d’un jeu de rôle à taille réelle. Elles ont alors fini par camper dans l’histoire qui devait être racontée.

Spectre productions pour le film d’Ana Vaz

Il fait nuit en Amérique

Un jeune tamanoir retrouvé mort sur le bord d’une route, un boa constrictor qui se promène au milieu de la ville, un petit hibou secouru à la radio, un cabiai qui nage dans le miroir d’eau du palais présidentiel. Les animaux envahissent-ils la ville, ou est-ce nous qui occupons leur habitat ?

À Brasilia, centre du pouvoir politique au Brésil, plus de 450 espèces d’animaux en voie d’extinction sont retrouvées tous les mois dans la ville, fuyant la violence de l’agrobusiness. Il fait nuit en Amérique est un film tourné dans le zoo de Brasília où se retrouvent des centaines d’espèces secourues. Gardiens de zoo, police environnementale, biologistes et vétérinaires se confrontent à la difficulté de préserver la vie face aux catastrophes en cours.

La nuit coloniale ne semble plus vouloir finir dans cette Amérique devenue ténèbres, mais les forces naturelles finiront par reprendre le dessus et annoncer la renaissance.

 

Projets soutenus en développement

Acqua Alta pour le film de Daniel Mann

Dead Lands

 En 1987, Bashir Abu Rabiah a été engagé pour participer à la réalisation d’effets pyrotechniques et spéciaux sur le film Rambo III. Dans cet opus de la saga hollywoodienne, l’icône bodybuildé Sylvester Stallone traverse le désert à cheval, bataillant seul contre les forces soviétiques occupant alors l’Afghanistan. Au-delà même du récit imaginaire et de l’esthétique de ce film tourné dans le désert du Naqab, une autre histoire s’est toujours dessinée pour Bashir Abu Rabiah : un conflit d’occupation bien plus réaliste.

Bocalupo Films pour le film d’Ivan Markovic

Promised Spaces      

Le dortoir est bondé, débordant d’ouvriers assoupis. La chaleur empêche de dormir, un ouvrier finit par quitter son lit. Il traverse dans la nuit des rangées de conteneurs, des débris épars, des matériaux de construction empilés, des arbres enveloppés en film plastique attendant d'être plantés, avant d’atteindre une clôture métallique de chantier. À l’extérieur, la haute clôture est recouverte de panneaux publicitaires dévoilant le destin de l’espace intérieur. Les images de synthèse représentent des familles déambulant dans des parcs et lacs privés, entourés de grands bâtiments luxueux, le tout encerclé par un mur.

Traversant une seconde clôture, l’ouvrier pénètre dans les bâtiments en construction représentés sur les images de synthèse et il croise d’autres ouvriers, qui comme lui, ne devraient pas être là après leur journée de travail. La nuit, dissimulés, ils arrivent à passer un peu de temps dans cet espace promis par les panneaux.

Butternut Productions pour le film de Mohamed Khamkham

Rythms of the soul 

Au cœur du Maroc, dans la vieille Médina d’Essaouira, se déroule chaque été un festival de musique qui ne ressemble à aucun autre. Rythms of the soul est un film qui invite le spectateur à se plonger dans le monde vibrant et transcendant de la musique gnaoua.

CaSk Films pour le film de Ben Russell

We Always Lived in the End Times / Nous avons toujours vécu à la Fin des Temps

Le film est un long métrage, portrait en trois actes d’un vaste collectif d’activistes établi dans une zone autonome de l’Ouest de la France. Filmé sur de la pellicule S16mm et associé à un univers sonore immersif 5.1, ce documentaire expérimental propose une approche en trois volets des conditions de vie d’une communauté d’activistes de longue lutte afin de mieux comprendre comment et si un mouvement de contestation écologique radicale peut vraiment aboutir à un présent utopique.        

Cellulo Prod pour le film de Jacques Kebadian

Istanbul, sur la terrasse, conversation avec Pierre Guyotat     

Pour l’enregistrement de l’émission radiophonique « Carnets nomades » de Colette Felous, Pierre Guyotat découvre Istanbul. Le film suit pas à pas la pensée et les réflexions de l’écrivain dans ses déambulations. Entre introspection et ouverture au monde se dessine peu à peu un portrait étonnant de l’un des écrivains les plus singuliers de notre temps.

Entre2prises pour le film de Marie Ward

Sous les Soleils de Salma

La première chose que m’a dite Daphné à propos de Salma portait sur son énorme poitrine qui sentait le monoï, la cuisine et la transpiration saine. Lorsque Salma ouvre la séance de massage, elle demande à ses client.e.s de se mettre sur le dos, les yeux fermés. Elle débute alors par le crâne, puis se penche progressivement pour atteindre, les épaules, les bras, le torse. Alors qu’elle se répand, sa poitrine vient enlacer la tête de son client puis finit par le masser tout à fait, au même titre que ses mains. Elle s’est rendue compte, qu’étouffement et érotisme à part, les gens aimaient sentir le poids de sa poitrine sur leur visage, qu’ils ressentaient là une forme de tendre régression. « Peut-être parce que ça leur rappelle leur mère, ils se sentent comme des petits enfants ».            

Fulgurance pour le film de Matías Piñeiro et Lois Patiño

Ariel       

Andrea, actrice, se rend en Galice pour participer à la tournée d'une version de la pièce La Tempête de William Shakespeare. Elle met le cap sur sa première destination : une ile aux Açores. Une fois sur place, personne n’est là pour l'accueillir. Elle cherche le théâtre où se déroulent les représentations mais ne trouve rien. En s'enfonçant dans les terres de l'île, elle commence à entrevoir la raison de sa présence ici. Au fil de ses errances sur l'île, elle découvre que la pièce La Tempête a pris possession des lieux.

Kometa Films pour le film de Valentin Noujaïm

Héliogabale                     

Sous les ruines d’Homs en Syrie, la statue antique d’un jeune adolescent est découverte. Commence alors une histoire oubliée, une histoire de sang, de pierre noire venue du ciel d'Orient. Une histoire d’utopie ratée, une utopie monstrueuse et anarchiste détruite, un Orient en feu, un empire romain qui s’effondre.

Héliogabale nait dans un berceau fait de sang et de sperme en 203 après JC, dans un royaume mystique où les météorites sont des dieux. Il est le descendant d’une lignée de reines syriennes aux mœurs légères. La pierre noire venue du ciel prédit qu’il deviendra Empereur des Romains et changera la face du monde. Mais Héliogabale, le diable au corps, ne souhaite pas simplement gouverner, il souhaite l’anarchie, l’anarchie des corps et des formes, l’anarchie de l’Empire. Héliogabale changera le monde. Mélangeant reconstitutions fictionnelles et interviews de jeunes contemporains, Héliogabale fait le portrait d’un Empereur effacé de l’histoire, de sa révolte sanguinaire et, à travers lui, reconstitue les traces actuelles d’insurrections en Occident.

La Société des Apaches pour le film de Jean-Baptiste Perret

Le Sentiment géographique

Au cœur du Massif central, les gorges du Haut-Allier forment un territoire façonné par l’une des dernières grandes rivières sauvages d’Europe. C’est là qu’une communauté de personnes a choisi de vivre et d’inventer leur propre manière d’habiter la ruralité, en développant des relations singulières au temps, au vivant et à l’économie. Pierre-Jean, Fanette, Jean-Marc et les autres restent malgré tout traversés par de puissants dilemmes existentiels et intimes, où se livre une bataille intérieure entre désir de liberté et recherche de l’engagement.

Les Films d'Ici pour le film de Juliette Picollot

À Nos Fantômes

D’arrondissement en arrondissement, à même le sol, le long des murs, sur un bateau ou sous terre, À Nos Fantômes plonge dans l’univers des déchets parisiens, du sale, et de ceux qui y font face pour nous. Sur la fin de la nuit, les déchets, les agents de propreté et les laissés pour compte du monde nocturne se côtoient. Le film tente de matérialiser ces fantômes, et de faire parler leurs histoires, qui sont nos histoires, nos histoires les plus silencieuses.

             

Les Mangroves pour le film de Néhémy Pierre-Dahomey

Les Appelées

Danseuse européenne spécialiste des danses afro-caribéennes, Arya présente sa démo de danse traditionnelle haïtienne. Elle vit avec Éric, homme haïtien, principal percussionniste de la compagnie qu’ils animent ensemble. Bouleversés dans leur vie à deux, Éric et Arya livrent une mystérieuse et puissante chorégraphie de danse, de chants et de musique. En pleine fête, ils sont rattrapés par leurs démons.          

               

L'heure d'été pour le film de Thomas Paulot et Chiara Ghio

Fortification  

Dans la périphérie de Strasbourg, un fort bismarckien abrite d’étranges activités : un centre de primatologie, une prison militaire nazie, une champignonnière ou encore de drôle de jeux de rôles costumés…Dans une traversée entre les douves et les couloirs de ce bâtiment, notre récit tentera de circonscrire l’essence de cette forteresse et traquera les fantômes qui la hantent.

Mutokino pour le film de Paula Rodriguez Polanco

Look at This Mountain: Once It Was Fire          

Look at This Mountain : Once It Was Fire est un film sur un retour aux sources à travers le récit d’une prophétie tropicale. Une jeune femme sans passé vit sur le flanc d’un volcan, entourée d’un pêcheur, de sa femme et d’un chercheur d’or. Jadis, elle était une sirène, mais elle a oublié ses origines en quittant l’océan. Son histoire est devenue un secret que les autres personnages gardent précieusement, pour éviter qu’elle ne retourne à la mer et se venge d’eux. Sur le flanc du volcan, le territoire et les éléments du paysage deviennent pour elle des indices de son passé, annonciateurs de son retour à sa forme originelle.

Noir Production pour le film de Sylvain George

Au revoir ici, n'importe où (demain, j'aurai vingt ans)  

Ce film est le portrait de deux adolescents, Djibril et Ousmane, originaires du nord du Mali. L’un et l’autre ont décidé de prendre « la route » et d’aller voir les lumières, de l’ailleurs et de l’Europe. Nous les croisons dans les montagnes de Gourougou, non loin de la ville de Melilla, une enclave espagnole située au Maroc. Un film-portrait qui se situe et travaille les lisières des réalités les plus crues comme des rêves et songes les plus improbables, et désigne peut-être le réveil comme possibilité d’être au monde…

Société acéphale pour le film de Mathilde Girard

La séparation du monde

À Paris, à la tombée de la nuit, le souvenir d’un enfant abandonné remonte à la surface. Une femme se réveille seule dans son appartement, redoutant de sortir. Une convalescente raconte ses symptômes à un chauffeur de taxi, quittant l’hôpital. Les récits se déplient et se touchent, en cherchant à dépasser la séparation.

So-cle pour le film de Noëlle Pujol

BOUM! BOUM!

Saint-Ouen, dans le quartier des Puces. Nano et Nono vivent avec passion au « Château » dans un univers fait de bric et de broc, où l'on échange des mots poétiques en chantant et en dansant. Le jour NONO va encore à l’école, elle est archéologue, elle mène l’enquête sur les Apaches des Fortifs. Nono fait des tours de Périph’ dans le camion de Dédé, qui est amoureux d’elle, et traîne avec LULU un chineur de bateaux qui en pince aussi pour elle. À la radio, les voix des speakers annoncent des explosions, de l’autre côté du périphérique. Des policiers installent un poste frontière devant la Porte Montmartre. La nuit, Nono se promène à travers les rues vides des Puces, tandis que Nano fait de mystérieuses virées du côté de Bichat. Là, arrivent les affaires des morts dont les vivants, aux Puces, poursuivent l'histoire en donnant une nouvelle vie à ces objets-témoins. Un soir, pourtant, Nano ne rentre pas au Château…

               

Squawk pour le film de Pauline Horovitz

Je vais tuer Hitler

Un jour, un garçon de 18 ans est parti de sa maison en pleine guerre, en disant « je pars, je vais tuer Hitler. » Il s’appelait Joseph, il était juif, c’était mon grand-oncle. Il a disparu dans la nuit de l’Occupation, et son existence est devenue un secret de famille. Il a disparu de l’histoire, la petite comme la grande : il ne se trouve sur aucune liste de déportation, et la seule archive où il apparaisse est une photo de famille où il était enfant. Il a disparu comme une pierre au fond de l’eau, au lieu de partir en fumée dans le ciel de Pologne. Qu’est-il devenu ? Et pourquoi plus personne n’a jamais mentionné son nom ?
Le film sera une enquête dans le passé, à la limite de l’impossible, une entreprise presque aussi folle et insensée que le projet d’assassinat de Joseph : remonter le temps.

Triptyque Films pour le film de Déni Oumar Pitsaev

Imago

Lorsque j’arrive pour la première fois dans au Pankissi, en Géorgie, je suis accueilli à bras ouverts par les membres de mon clan. Tous espèrent que je m’y installe, que j’y construise une maison, que j’y fonde une famille – dans cette vallée aux pieds du Caucase qui la sépare de mon pays natal, la Tchétchénie. Je n’avais que 10 ans quand je l’ai quittée. Elle était alors défigurée par la première guerre contre la Russie. En retrouvant les odeurs, les saveurs, les paysages de mon enfance, je me prends à mon tour à rêver. Bâtir une maison là... en bois, transparente, au milieu des arbres. Est-il possible de renouer avec le passé, les traditions, la famille, après avoir vécu si longtemps à les fantasmer autant qu’à les redouter ?

Zorongo pour le film de Nina Laisné et Célia Houdart

Mulher Ursa

Dans un monde rural encore peu industrialisé, au nord de l’Espagne, dans une période difficilement situable, la communauté villageoise est confrontée à une succession de faits inexpliqués qui laisse penser qu’un danger rôde, dont on ignore encore s’il a un visage humain. Une bête sauvage ? Une femme revenue à l’état sauvage après un traumatisme ? Une créature fabuleuse tirée des croyances locales, ours anthropophage ? Cette enquête s’entremêle avec la vie quotidienne, ses drames, ses moments d’allégresse, le rythme domestique et les travaux des champs, de la solitude de la vie pastorale à l'exaltation collective dans les tavernes.

Dernière mise à jour le 5 avril 2024