Résultats 2025
Session 1
24 projets portés par 22 éditeurs ont bénéficié en 2025 du soutien à l'édition, imprimée et numérique/hors livre, à la suite de la commission dédiée qui s’est déroulée le 19 mars.
369 éditions pour un ouvrage de la Precarious Workers Brigade
Un diplôme mention exploitation. Politiser l'employabilité et repenser l'éducation
Avec un texte de Precarious Workers Brigade et une introduction de Silvia Federici
Conception graphique : Fanette Mellier
Le livre aborde les questions de travail, d'exploitation et de pédagogie dans les champs de l'art, de la recherche et de l'enseignement supérieur. Il est la traduction augmentée et inédite de l'ouvrage Training for Exploitation? Politicising Employability and Reclaiming Education (JOOAP, 2017). Publié dans la collection essais des éditions 369, l'ouvrage se présente comme un outil à la fois théorique et pratique au croisement des arts, des sciences sociales et du design. Il rassemble des textes théoriques et critiques, des ressources pédagogiques issues de l'éducation populaire, des propositions d'ateliers et des exercices, des références sur la notion d'employabilité et une analyse politique sur le fonctionnement de l'enseignement artistique et supérieur. Outre la traduction française du texte original, un appareil critique est ajouté : des statistiques et des chiffres sur la situation actuelle française dans une perspective comparative, de nouveaux exercices, une note des éditeur·ices ainsi des articles des chercheuses en sociologie Maud Simonet et Laurène Le Cozanet, dont les recherches abordent respectivement le travail gratuit et la distinction entre employabilité et professionnalisation.
After 8 Books pour des écrits de Moyra Davey
Moyra Davey. Index, Notes, Écrits
Avec des textes de Moyra Davey
Conception graphique : Marco Caroti
After 8 Books travaille à l’édition française d’un recueil de textes de l’artiste canadienne Moyra Davey, dont les écrits sur la photographie et la lecture relèvent de la forme de l’essai dans ce qu’elle a de plus riche et de plus stimulant, et tissent une voix singulière et essentielle, entre écriture de soi et réflexion sociale et politique sur la création artistique. Ancrés dans sa pratique de la photographie, du film et de la vidéo, et empreints de son goût de la lecture et de littérature, les écrits de Moyra Davey constituent aujourd’hui un ensemble remarquablement cohérent. Discutant les textes de Virginia Woolf, Jean Genet, Hervé Guibert, ou Susan Sontag, tout en abordant de manière personnelle l’œuvre de photographes comme Peter Hujar ou Alix Cléo Roubaud, Moyra Davey propose une généalogie de la photographie ancrée dans l’écriture de soi ainsi que dans la réalité sociale.
Atelier EXB pour une monographie de Donna Gottschalk
Nous Autres
En coédition avec LE BAL
Avec un texte de Hélène Giannecchini, Julie Héraut et Carla Williams
Conception graphique : Coline Aguettaz
Cet ouvrage, première monographie consacrée à l’œuvre photographique de l’artiste américaine Donna Gottschalk, propose une immersion dans son travail grâce aux recherches inédites menées par l’auteure et théoricienne Hélène Giannecchini, et complétées par de nombreux entretiens avec la photographe. L’œuvre de Donna Gottschalk, quasiment inconnue en France, brosse un portrait social et politique de l’Amérique invisible, de la fin des années 1960 aux années 1980, qui résonne encore fortement aujourd’hui. Son regard, à la fois sensible et engagé, se porte plus particulièrement sur les personnes à la marge – jeunes mères célibataires, adolescents en rupture avec leur famille, petits délinquants…– et sur la communauté queer, à laquelle elle-même appartient. Donna Gottschalk montre ceux auxquels on s’intéresse peu, ceux qui vivent dans une certaine fragilité économique et affective, ceux qui subissent homophobie et rejet social. L’ouvrage sera conçu comme un dialogue entre les images de Donna Gottschalk et les textes d’Hélène Giannecchini, qui racontent cette Amérique des marges et donnent voix aux vies ignorées. Il sera complété par un long entretien entre les deux femmes et un riche appareil critique comprenant des documents d’archives inédits ainsi que deux essais, signés par Carla Williams, photographe et historienne de l’art américaine, et par Julie Héraut, co-commissaire de l’exposition de Donna Gottschalk qui se tiendra au BAL à l’été 2025.
Éditions Autonomes pour un ouvrage sous la direction de Patricia Allio et Florian Gaité
Autoportrait à : performer l'identité relationnelle
Ouvrage collectif
Conception graphique : H·Alix Sanyas
Cet ouvrage rend compte d'une recherche menée par Patricia Allio et Florian Gaité depuis plusieurs années autour des pratiques performatives, qui forment un point de convergence entre leurs spécialités respectives, l’une venant initialement du théâtre et du cinéma, l’autre des arts plastiques et du monde de la danse. Après plusieurs années d’échanges, dont les Rencontres ICE, dans le pays de Morlaix, sont devenues le terrain d’expérimentation, iels ont pu structurer leurs recherches autour de plusieurs événements scientifiques et artistiques. Fruit d'une recherche au long cours, empirique et théorique, l’ouvrage réunit une communauté d’artistes et de chercheureuses fédérée autour d’un geste d’écriture (l'« Autoportrait à ») et du concept qui lui est corrélé, l’identité relationnelle, pour répondre à un même questionnement : en quoi la performance artistique répond-elle à la performativité identitaire en donnant plus facilement à éprouver l’altérité qui la fonde ? En quoi la primauté de l'autre est-elle une donnée oubliée de l'autoreprésentation ? Dans quelle mesure, enfin, l’art, saisi comme agent relationnel, peut-il manifester la dimension radicalement socialisante de l’identité ? L'énoncé « Autoportrait à » ne va pas de soi. Il apparaît impropre, problématique, voire incorrect. Il s’agit avec lui de rendre compte des paradoxes de l’identité relationnelle, soit la primauté de l'autre sur le moi qui défait le modèle de la préexistence d'un ego autonome. Je suis toujours les autres qui agissent déjà en moi. Cette anomalie est aussi la création d’un langage ambigu, elle dit que lorsque nous nous dédions au portrait, un autoportrait se dessine souvent en creux, et inversement. Adossé à une définition politique de l'art, le projet s'inscrit dans une histoire des pratiques sociales et documentaires. Un des objectifs de cette publication est de repenser, à partir d’un discours non-identitariste sur l’identité, désormais pensée comme non-close, les liens entre esthétique et politique, art et démocratie.
Éditions de La Martinière pour une monographie de Marie-Laure de Decker
Marie-Laure de Decker
En coédition avec la Maison Européenne de la Photographie
Avec un texte de Simon Baker, Victoria Aresheva, Damarice Amao, Paul Bernard-Jabel
Conception graphique : Lisa Sturacci
Durant plus de quatre décennies (1967-2013), Marie-Laure de Decker a témoigné des bouleversements du monde. En 1970, pour son premier reportage, elle se rend seule dans un Vietnam alors en guerre. Elle s’impose comme femme photoreporter dans un milieu dominé par les hommes. Au fil des conflits qu'elle couvre, elle fait le choix de ne représenter ni les personnes en souffrance ni les atrocités de guerre, afin de protéger la dignité́ humaine. D’une liberté́ absolue, elle ne s’interdit aucun sujet, aucun pays. Au cours de sa carrière, elle a également signé de nombreux portraits. À partir des années 1980, elle pratique la photographie de mode et de cinéma, faisant ainsi tomber toute hiérarchie de genres – et de préjugés – sur les sujets qu’elle décide de photographier. Le livre accompagne l’exposition proposée par la Maison européenne de la photographie à Paris en juin 2025.
Éditions deux-cent-cinq pour un essai de Nolwenn Maudet
Cultures du design numérique
Avec un texte de Nolwenn Maudet
Conception graphique : Bureau 205
À partir de la seconde moitié du XXe siècle s’est constitué un nouveau champ d’action pour le design, autour d’une catégorie singulière d’objets : le design numérique. Empruntant à différentes disciplines du design, design produit et design graphique, il présente ses propres spécificités, liées à la nature numérique et interactive de ses productions. Malgré différentes appellations professionnelles volatiles – UI, UX, product design, webdesign –, il s’agit d’un champ professionnel très actif et prolifique en méthodes et bonnes pratiques destinées à rationaliser les productions.
À l’heure où la conception d’artefacts numériques semble parfois se résumer à glisser et agencer des composants d’interface standardisés dans le logiciel Figma, ce livre propose une archéologie des grandes idées et théories qui traversent ces pratiques et qui ont participé à donner aux interfaces la forme qu’elles ont aujourd’hui. L'ouvrage a pour ambition de présenter, souvent pour la première fois en français, quelques-unes des théories de ce champ, afin d’outiller les praticiens et les étudiants pour leur permettre de prendre du recul sur les automatismes et les injonctions qui orientent aujourd’hui leurs pratiques. Car les choix derrière les interfaces et les mots qui les décrivent intègrent des visions politiques et des imaginaires technologiques qui, loin d’être anodins, façonnent profondément notre rapport au numérique et, à travers lui, notre manière d’être au monde.
Éditions les commissaires anonymes pour un ouvrage de Mathilde Pellé
Maison soustraire
Avec un texte de Jean-Baptiste Farkas
Conception graphique : Vincent Gebel
Le projet se présente sous la forme d’un ouvrage bilingue rendant compte de la démarche de recherche en design de Mathilde Pellé menée depuis 2016. Le livre met en scène un corpus iconographique des objets réalisés lors des résidences de Mathilde Pellé qui sont autant de moment d’investigation de sa recherche, menée depuis plusieurs années (résidence Cité du design — Pôle recherche 2020, résidence site Cap Moderne – Association Eileen Gray en 2021, résidence Fondation Martell en 2024). Il vise à rendre compte de l’ensemble de cette production de design qui prend donc la forme d’objets prototypes fonctionnels, mais aussi d’images de documentation, et d’écriture poétique. L’ensemble se décline sur différentes approches : analyse d’objet, enquête sensible sur le processus de production et narration sur l’expérience vécue.
Éditions Loco pour un ouvrage de Philippe Bazin et Christiane Vollaire
Politique de la représentation
Avec des textes de Christiane Vollaire
Conception graphique : L'atelier d'édition
Le livre entend mettre à jour l’ensemble des projets réalisés en commun par Philippe Bazin et Christiane Vollaire. Cette association de travail, entre philosophie et photographie, n’a pas d’équivalent en France et s’étend de 1999 à 2024, soit 25 ans. Dix-neuf projets réalisés témoignent de l’ampleur du travail, au cours desquels la collaboration a pris différentes formes : entretiens, textes, conférences, projection parlée, affiche, éditions spécifiques, théâtre et expositions. L’ouvrage n’entend pas faire le catalogue des différents projets, mais plutôt montrer comment ceux-ci sont reliées par des préoccupations communes : la question esthétique dans sa relation au politique (faire du commun) traversée de nos jours par les processus de globalisation autour de grands thèmes que sont solidarités, migrations, résistances et protestations, Habiter, Histoire.
Éditions Sylvain Courbois pour un ouvrage consacré à Yves Brochard
Potlatch!
Avec des textes de Yves Brochard et une introduction de Patrick Javault
Conception graphique : Surfaces (Faustine Lemens, Nicolas Millot et Jane Secret)
Ce projet éditorial souhaite réunir dans un coffret constitué de 12 livrets une sélection de textes écrits par le critique d'art et commissaire d'exposition Yves Brochard. Il s'agit ici de présenter la vision singulière de ce dernier sur certains artistes et notamment sur la jeune création contemporaine française entre 2007 et 2017. Soutien infaillible envers les jeunes artistes, Yves Brochard a participé à leur émergence et a produit de nombreux écrits souvent destinés à n'être diffusé que lors d'expositions en galerie. Après son décès en 2017, il a aussitôt été question de donner une existence pérenne à ces textes en les regroupant dans une collection de livres. Tous les artistes sollicités ont été enthousiasmé par ce projet exprimant ainsi leur gratitude envers cette personnalité toujours bienveillante qui leur a permis pour certains de trouver une certaine visibilité et reconnaissance critique.
Immédiats Publications pour une monographie de Laurie Dall'Ava
Laurie Dall'Ava, Le Temps vibré
En coédition avec La Villa du Parc
Avec des textes de Jean-Christophe Bailly et Hélène Meisel
Conception graphique : Emmanuel Leroy
Laurie Dall’Ava développe depuis une quinzaine d’années une recherche artistique expérimentale et singulière sur la mémoire et le vivant à l’intersection des champs photographiques, plastiques et conceptuels. S’appuyant sur une archive photographique collectée dans les domaines des sciences de la nature, des sciences humaines et de l’anthropologie, Laurie Dall’Ava filtre et transforme sa riche matière iconographique, faisant dialoguer les images et techniques dans des installations minimales et puissantes. Depuis 2018, elle mène une recherche expérimentale et scientifique intitulée Emerald Green Pigment, visant à créer un matériau complémentaire dans son œuvre, un pigment organique à base de chlorophylle et de cyanobactéries. Ce pigment d’un vert profond est utilisé dans des peintures, des sérigraphies, des sculptures, et enrichit la pratique de nouveaux liens, résonances et perspectives temporelles et culturelles.
Kulte pour une monographie d’Adrian Schindler
Tetuan, Tetuán, تطوان
En coédition avec Le Lait
Avec des textes d’Adrian Schindler, Antoine Marchand, Salma Mochtari, Nouha ben Yebdri, Anna Manubens, Aicha Trinidad Gououi, Touda Bouanani et Jesus Alcaide
Conception graphique : Montasser Drissi
L'ouvrage conclut un projet développé entre 2018 et 2025 entre la France, l’Espagne et le Maroc. La trilogie filmique « Tetuan, Tetuán, نتطوا » aborde le passé colonial de l’Espagne au Maroc et les traces qu’il a laissées dans la société espagnole, au moyen d’une méthodologie collaborative expérimentale, examinant tant la production culturelle et l’espace public que l’imaginaire collectif. Développés dans trois villes en dialogue avec les protagonistes du projet, chacun des chapitres explore des stratégies narratives pour resignifier des lieux tels que la Plaça de Tetuan à Barcelone ou le Teatro Cine « Español » de la ville de Tétouan. Ponctué de lectures, de chansons, de conversations informelles et de scènes de fiction au pied de monuments, dans des rues, cafés et édifices emblématiques, le projet soutient l’idée que l’oralité offre une résistance aux discours hégémoniques et favorise l’émergence d’autres imaginaires. En effet, en parallèle des différentes sessions de tournage à Madrid, Barcelone et Tétouan, documentées dans cet ouvrage, de nombreux temps d’échange et de rencontre ont également été organisés. Ainsi, bien au-delà d’un ouvrage rétrospectif, cet ouvrage se veut également un objet éditorial indépendant, qui permet de poursuivre les questionnements et thématiques abordés dans les films.
L'Atelier contemporain pour des écrits de Agnès Thurnauer
Notes d'atelier 2009-2024
Textes d'Agnès Thurnauer avec une préface de Tiphaine Samoyault
Consignées depuis 2009, les notes d’atelier d’Agnès Thurnauer participent pleinement de sa recherche et mènent de plain-pied vers le lieu actif de sa création. Cet ouvrage dévoile – au fil des jours, des événements et des rencontres – des pensées, saisies sur le vif, au centre de sa pratique, qu’elle questionne à travers une matière vivante qui abreuve tout son art. Interrogeant l’activité picturale en tant que langage et le langage dans son rapport au domaine pictural, l’écriture est au centre de la recherche d’Agnès Thurnauer depuis plusieurs dizaines d’années. L’artiste poursuit en effet une réflexion qui (re)met en question la façon dont le texte et l’espace entrent en résonnance pour modeler un champ de représentation qui conditionne le regard – ainsi, par exemple, celui porté sur la femme et sa place dans le milieu de l’art, sujet particulièrement mis en lumière dans son travail. Tissant avec les mots un lien étroit et constant, elle les inscrit au cœur de son œuvre dans un rapport sensible, dont ces notes d’atelier sont une nouvelle manifestation.
Le Mégot éditions pour un ouvrage de Yann Stofer et Julien Perez
Tu ne peux pas toujours tuer tout le monde à la fin - dans le sommeil de Harry Crews
Conception graphique : Geoffrey Saint-Martin
En décembre 2019, Yan stofer et Julien Perez se sont rendus dans la ville de Gainesville, en Floride, dans l’espoir de retrouver les traces de l’écrivain américain Harry Crews, illustre représentant du Southern Gothic, genre littéraire typique du sud des États-Unis. Fervents lecteurs de son œuvre à la fois déchirante et grotesque, ils souhaitaient dresser un portrait de l’homme, disparu 7 ans auparavant, à travers les lieux qu’il avait fréquentés.(...) De ce voyage, ils ont rapporté beaucoup de matière sous la forme de photographies, de vidéos de notes et d’enregistrements audio sans savoir exactement quelle forme ils souhaitaient donner à ce projet. C’est en se replongeant récemment dans ces documents, que l’idée d’en faire un livre photographique où se mêle documentaire et fiction a germé en eux. En effet, avec le recul, il leur a semblé que les matériaux dont ils disposaient leur offraient la possibilité de réaliser quelque chose de plus ambigu et retors qu’un simple portrait illustré. En ce sens, le livre qu'ils souhaitaient concevoir met en avant le travail plastique de Yann Stofer et le travail d’auteur de Julien Perez, assumant leur point de vue artistique, dans une forme d’autofiction qui s’agrège autour de la figure insaisissable d’Harry Crews et s’abreuve de son esthétique.
L'échappée pour une monographie de Grapus
Grapus ou le graphisme engagé (1970-1990)
Avec un texte de Pascal Guillot
Conception graphique : ADGP
Voici la première monographie de Grapus. Elle restitue toute une époque en apportant un éclairage historique et en contextualisant ses réalisations (luttes internationales, mobilisations sociales, collectivités locales…). Né en 1970, le collectif se déploie sur deux décennies. Il s’attache à lier recherche graphique et engagement politique, social et culturel. Luttant contre l’image standardisée et marchandisée, il expérimente de nouveaux langages visuels, produit des images fortes, qui interpellent. À rebours de l’individualisme et des stratégies de communication dominantes, Grapus revendique une pratique collective jubilatoire et incarne à la fois la solidarité, l’esprit critique, l’espoir, et la vitalité. En créant des images d’utilité publique Grapus acquis une reconnaissance de plus en plus significative et, lorsque la gauche arrive au pouvoir en 1981. Le Cnap, la Villette ou le Musée du Louvre lui confient leur identité visuelle. Malgré une signature toujours collective et un mode de fonctionnement fondé sur la mise en commun, les nouveaux rapports de force politiques et l’offensive néolibérale aboutissent à des tensions internes tandis que les difficultés financières persistent. Le collectif met fin à son aventure en 1990. C’est cette folle aventure que restitue ce livre richement illustré par les travaux de Grapus, les plus marquants notamment mais aussi par de nombreuses photographies rares et par de documents de travail.
Manuella Éditions pour une monographie de Joël Auxenfans
Les Haies - Réponses artistiques aux crises climatiques
Ouvrage collectif sous la direction de Joël Auxenfans
Conception graphique : Lisa Sturacci
Canicules, sécheresses, chute de la biodiversité, pluies diluviennes : chaque année voit se succéder de nouveaux records vers le cataclysme planétaire annoncé par les sciences et en particulier par le GIEC. Joël Auxenfans, depuis sa pratique d’artiste, propose que l’art soit actif concrètement dans l’effort inouï de plantations qu’il nous fait dès à présent tous accomplir pour contenir le réchauffement. Il a pour cela créé ce concept Les Haies qui réunit toutes les formes de plantations par lesquelles restaurer de la biodiversité et fixer le gaz carbonique, tout en dessinant, dans un geste plastique, les paysages qui correspondent à cette nécessaire mutation mondiale. Qu’elles prennent la forme de haies champêtres ou de haies comestibles, de boisement, de pépinières, de vergers, d’agroforesteries, d’arboretums, « Les Haies » sont ce monument. Elles sont ce « chant(i)er du siècle », qui n’est pas seulement l’occasion d’une action enfin concertée de toutes les populations à travers ce chantier, mais également un chant de l’humanité pour la biosphère. Pour cette aventure, Joël Auxenfans invite artistes, chercheurs, philosophes, paysagistes et planteurs de haies à le rejoindre. Cela donne cet autre concert de propos diversifiés allant dans le même sens : planter pour sauver la vie. C’est une démarche d’artiste pour fédérer les savoirs vers l’action commune salvatrice du climat.
Marcel le Poney pour un ouvrage de Christian Lhopital
Un trait, c’est magique
Avec un entretien de Christian Lhopital réalisé par Kristell Loquet
Entretiens avec l'artiste Christian Lhopital qui élabore une œuvre fondée essentiellement sur la pratique du dessin, qu’il soit couché sur papier, sur toile ou déployé, de manière éphémère, sur de larges surfaces murales. Il fait naître de ses compositions fluides et complexes un univers foisonnant et poétique, marqué par l’enfance et ses figures récurrentes, prenant parfois la forme de projections mentales (au bord du surgissement ou de la disparition) dont on ne sait si elles procèdent du rêve ou du cauchemar.
Marcel le Poney pour un ouvrage de Pierre Tilman
La Vie elle est comme ça
Avec un entretien de Pierre Tilamn réalisé par Kristell Loquet
Ouvrage monographique sur Pierre Tilman accompagné d'un entretien entre Kristell Loquet et Pierre Tilman. Pierre Tilman, né en 1944, est poète et artiste. Il vit et travaille à Sète, sa ville d’adoption depuis un quart de siècle. La poésie est sa maison. Le langage est son terrain d’expérimentation, de jeu, de vie. Pour lui, le langage n’est pas seulement charpenté de mots, de syllabes et de consonnes, il est aussi constitué de gestes, de formes, de couleurs. Il fait physiquement danser les phrases le long de lignes légères, multicolorées et flottantes mais en connaît aussi tout le poids (au gramme et au moral). Ses œuvres ont le don de raconter des histoires. Tilman ne raconte jamais une simple anecdote. Il part du petit fait ou de la petite aventure mais il les emporte avec lui très loin et, avec humour toujours, il les transforme en leçons d’existence. C’est l’art de l’écoute et de la conversation. L’art du rebondissement. En vrai poètartiste, Pierre Tilman change le drame de la vie en comédie de l’esprit.
Même pas l'hiver pour un ouvrage sur David Antin
La durée de la parole
Avec un texte de Camille Pageard
Conception graphique : Olivier Lebrun
Ce livre fait suite à une recherche de l’historien de l’art Camille Pageard autour du poète et critique d’art américain David Antin (1932-2016). Menée sur plusieurs années et accompagnée de publications et de traductions, elle prend aujourd’hui la forme d’un essai construit à partir de documents issus des archives d’Antin et dans un lien étroit avec la documentation visuelle et bibliographique. L'ouvrage se construit autour de chapitres qui chacun se focalise sur un élément graphique, textuel et éditorial qui jalonnent l’œuvre d'Antin : les blancs typographiques de ses transcriptions de performances, les skypoems réalisés dans les années 1980, le rapport à l'écriture et à la lecture interrogée dans son analyse des œuvres photographiques de John Baldessari, les notes d'un de ses carnets et leur rapport à la durée, aux journaux et aux photographies publiées sur la couverture de son premier livre.
Optical Sound pour la revue éponyme
Optical Sound #10
Collectif
Conception graphique : ABM Studio et P. Nicolas Ledoux
Cofondée en 2013 par Pierre Beloüin et P. Nicolas Ledoux, la revue OpticalSound a été appréhendée d’emblée comme un projet éditorial qui trouverait son achèvement au terme de dix numéros ponctuant une période d’une dizaine d’années.
Un objectif – à tenir.
Une manière de faire à respecter, une maquette à décliner.
Un panorama à cartographier et à archiver.
Une séquence dans un monde de l’art.
Une revue transversale, rassemblant travaux d'artistes, textes critiques ou de fictions, portfolios, chroniques et entretiens, qui s'intéresse aux frontières entre création contemporaine et musique expérimentale, mais puise aussi plus largement dans l'histoire de l'art, le cinéma, les sciences sociales et la littérature. Le dixième numéro fera appel à une large sélection d’artistes, auteurs et autrices qui ont contribué jusqu’à présent à l’élaboration de la revue et participé à en façonner l’identité. Un numéro qui condense et vient clore une aventure humaine en même temps qu’il célèbre une décennie de collaborations et de rencontres passionnantes. Un dernier opus menant à une somme collective déclinée en 10 volumes, faite de fragmentation et de réactivation ; un numéro 10 au sein duquel seront proposées des suites ou alternances aux dialogues préalablement initiés et qui trouveront en cette publication leurs épilogues – comme un continuum au long cours.
Palais Books pour un ouvrage de Sarah Ritter
La terre n'existe pas
Avec un texte de Michel Poivert
Conception graphique : Yann Linsart
En mêlant des photographies issues des archives nationales du monde du travail, des prises de vue réalisées dans des exploitations minières en France et en Terre de Feu, ainsi qu’un travail de superpositions en studio, le projet de Sarah Ritter explore le lien tellurique entre l’humain et la matière, entre les gestes de l’extraction et ceux de la représentation. Ces images, à la fois documentaires et réinventées, interrogent des espaces où le sol devient mémoire et projection. À travers les strates d’archives, les paysages industriels et les jeux d’ombres et de lumières en studio, le travail propose une lecture ambigüe et fragmentée du monde souterrain. À la fois archaïques et contemporaines, les formes, les textures et les lumières composent une expérience visuelle qui invite le spectateur à se perdre dans les profondeurs – à la rencontre de ce qui nous soutient et nous échappe tout à la fois.
The Eriskay Connection pour un ouvrage de Maxime Brygo
Pays brûlé
Avec un texte de Maxime Brygo
Conception graphique : Carel Fransen
Pays brûlé interroge l’imaginaire de l’île déserte – territoire vierge et sauvage, territoire de la conquête – en convoquant la figure du robinson. Sur l’île de La Réunion, Maxime Brygo s’intéresse à trois moments, et trois robinsonnades. Le travail explore une relation aux paysages du centre de l’île – les montagnes, cirques, îlets, volcans de ce “Royaume de l’Intérieur” – que des hommes et des femmes ont habité à différentes époques, y cherchant refuge hors de la société dominante. Le livre mêle des photographies de “robinsons modernes”, des paysages qu’ils habitent, de leurs installations, et un texte poétique qui esquisse une île atemporelle et mythologique. Pays brûlé interroge les concepts d’habiter, d’insularité, de maronage et de féralité, de marge, d’émancipation, d’appropriation symbolique, de dialogue au sein d’un écosystème, de sacralisation territoriale, de métissage et de créolisation. Le livre se situe plutôt du côté de l’étrangeté poétique et de l’imaginaire, que du postulat documentaire ; même si des éléments – mis sur un second plan de lecture – offriront une contextualisation spatiale et historique.
The Eriskay Connection pour un ouvrage de Seif Kousmate
Waha – Oasis
Avec des textes de Taous Dahmani et Karim Kattan
Conception graphique : Rob van Hoesel
Dans Waha (« oasis » en arabe), l’ancien ingénieur et photographe Seif Kousmate s’intéresse à son pays d’origine, le Maroc, et plus précisément à la situation de déclin de nombreuses oasis en raison des changements climatiques et sociaux. Autrefois foyers agricoles, plaques tournantes du commerce et réserves de biosphère, les oasis souffrent de la surexploitation de leurs matières premières et sont ravagées par des cycles de sécheresse. Leur superficie diminue progressivement. Découragée, la génération actuelle les déserte. L’artiste se sent affecté par cette transformation. Pour exprimer de manière subtile la dégradation de ces zones autrefois fertiles, il tache ses images d’acide et les corrompt à l’aide de restes de la flore locale. Ainsi, contenu et forme, sujet et matérialité fusionnent pour interroger les questions de représentation. Dans l’art du photographe comme à la surface de l’image, poésie et politique scintillent, pour raconter la réalité écologique, économique et sociale des oasis d’aujourd’hui.
Tombolo presses pour un ouvrage de Marion Cachon
La Gauchère
Avec des textes de Florence Aknin, Gabrielle d’Alessandro, Marion Cachon, Phaedra Charles, Cathine Guiral, Alice Savoie, Coline Sunier et Alexia de Visscher
Conception graphique : Marion Cachon
La Gauchère est une recherche plastique, graphique et typographique de Marion Cachon menée depuis 6 ans ; une revendication à penser la gaucherie comme une force de caractère au-delà des connotations péjoratives que notre imaginaire collectif attribue au terme et à ses figures de l’ombre, celles et ceux qui écrivent de leur main gauche. Elle donne lieu à la création d’une typographie et d’un récit mêlant texte et images (dessins, peintures, écriture théorique et fictionnelle, collecte d’images, récoltes de témoignages et expériences d’autres gauchères). Ce récit prend forme depuis 2 ans en conférence, en exposition, et désormais en livre, qui marque l’aboutissement et la mise en forme la plus complète de cette recherche.
Vroum pour un ouvrage d’Esther Ferrer
ACTION !
Avec des textes de Laurence Corbel et Sylvie Zavatta et un entretien de Frédéric Dumond
Conception graphique : Vincent Menu
ACTION !, un chemin de performances est un projet éditorial original et novateur au sein de la production française et internationale d’éditions sur et autour de l’œuvre d’Esther Ferrer. ACTION !, un chemin de performances prend le parti de mettre en regard l’ensemble des partitions de performances d’Esther Ferrer avec un long entretien réalisé avec elle par Frédéric Dumond, artiste et auteur, de janvier 2022 à novembre 2024. C’est parce qu’il y a cette mise en regard entre les formes (les partitions) et ce qu’Esther Ferrer dit de son travail, de sa position, de son rapport au monde, au féminisme, à l’art… que quelque chose d’autre a lieu. Ainsi se confondent l’art et la vie tout autant que la pensée, pour paraphraser le titre du célèbre ouvrage d’Allan Kaprow. Point majeur de notre projet, la partition n’est pas traitée comme document, mais avant tout comme objet activable. Pour cela nous avons fait le choix de ne pas inclure de dessins ou d'images. L’édition entière été pensée avec l’accord d’Esther Ferrer, qui accompagne le projet à chacune de ses étapes. En mettant de côté toute forme d’exemplarité ou de contextualisme, le lecteur, l’artiste, l’amateur, le critique, le curieux, l’historien.ne de l’art est mis en présence d’un squelette d’action. À chacun et chacune d’y mettre chair, tendons, muscles... — ce mot de squelette est un des termes par lesquels Esther Ferrer désigne elle-même ses partitions.