Session 1

18 éditeurs ont bénéficié en 2022 du soutien à l'édition, imprimée et numérique, à la suite de la commission dédiée qui s’est déroulée le 3 mars.

Édition imprimée

André Frère Éditions pour un ouvrage de Kourtney Roy

The Other End of the Rainbow, monographie de la photographe Kourtney Roy

Avec des textes de François Cheval, Gladys Radek et Kourtney Roy
Conception graphique : Michel Lepetitdidier

Dans l’ouvrage The Other End of the Rainbow, en substituant l’absence à la preuve directe, Kourtney Roy souligne les impossibilités d’un discours d’évidence sur ces vies « minuscules » qui n’attirent jamais l’attention. En Colombie Britannique (Canada), depuis 1969, c’est-à-dire pendant plus de 50 ans, les meurtres vont s’étaler dans le temps. Des dizaines de femmes et de filles vont disparaître le long de ce que l’on appelle désormais « l’autoroute des larmes ». Ainsi ce transport ne sera en rien la description pittoresque du Grand Nord.  La photographe nous met à l’épreuve de percevoir, depuis des lieux vides et sans vie apparente, une humanité sacrifiée et reléguée.
Face au déni d’une société, le rôle que Kourtney Roy accorde à la photographie est de s’attacher, malgré tout, à partager une douleur et à faire ressentir une tension qui ne peut trouver d’exutoire que dans le drame : une histoire sans cesse répétée d’échecs, de marginalisation et d’exclusion. La vie dans laquelle des femmes et des filles, majoritairement autochtones, ont été prises au piège, bascule dans le fait-divers. Le spectateur ne peut être qu’un témoin sidéré face à la catastrophe féminicide, abasourdi parce que connaissant dès le commencement l’origine du crime. Le récit photographique, calme, sans illusions sur sa portée, n’accueille aucun éclat. Sur un tempo lent, on suit étape par étape un chemin de croix, le calvaire des exclues, qui n’est que la conséquence de la violence machiste et raciste.     

 

Atelier EXB pour un ouvrage de Pascal Convert

Bâmiyân — Le Temps et l’histoire, livre de Pascal Convert

Avec des textes de Christian Caujolle, Georges Didi-Huberman, Nicolas Engel, Sophie Makariou, Yves Ubelman et Pascal Beausse
Conception graphique : François Dézafit

La falaise de Bâmiyân, inscrite au patrimoine mondial en péril de l’UNESCO depuis 2003, est longue de 1 500 mètres et riche d’une histoire millénaire. C’est au Ve siècle qu’y ont été sculpté 2 gigantesques buddhas de 55 et 38 m de haut, en parallèle à la percée de près de 700 grottes qui accueillaient les moines et les voyageurs en quête de méditation. Au printemps 2016, l’Ambassade de France en Afghanistan invite l’artiste français Pascal Convert à réfléchir à une œuvre pour commémorer le quinzième anniversaire de la destruction des buddhas, opérée en 2001 par les Talibans. Sur place, l’artiste réalise des captations de la falaise défigurée. De retour en France avec des milliers de relevés photographiques et scans 3D, il crée une œuvre photographique monumentale constituée de 15 panneaux différents (d’1,10m chacun) formant une vue panoramique de la falaise. D’une technicité remarquable, offrant des détails d’une précision hors du commun, cette œuvre singulière est complétée d’un polyptyque photographique de l’intérieur d’une grotte et d’un film témoignant de sa rencontre avec les enfants de Bâmiyân. Le livre s’inscrit dans la continuité de travail de Pascal Convert, comme un ouvrage de référence sur le sujet proposant une sélection inédite d’images extraites du panoramique.

Athom éditions pour une monographie d’Anne-Valérie Gasc

Anne-Valérie Gasc. Machines Aveugles, monographie éponyme de l’artiste

En coédition avec l'Espace de l’Art Concret, Mouans-Sartoux
Avec des textes de Jean-Christophe Arcos, Clotilde Félix‐Fromentin, Marie-José Mondzain, Océane Ragoucy, Marianne Massin, Léa Bismuth, Judith Michalet, Florian Gaité, Emanuele Quinz, Emmanuelle Chiappone Piriou, Seloua Luste Boulbina, Nathalie Delbard, Alexandrine Dhainaut, Ludovic Duhem
Conception graphique : David Bihanic

Dans le cadre de l’exposition monographique d’Anne-Valérie Gasc à l’Espace de l’Art Concret, et sur invitation de l’association Mécènes du Sud Aix-Marseille, les éditions Athom ont pour projet la production d’un ouvrage venant en accompagnement et complément de l’exposition.
L’ouvrage se partagera en 2 volumes distincts retenant divers points à la fois complémentaires, autonomes et indépendants. Publiés simultanément et regroupés au sein d’un coffret cartonné dédié, chaque volume rassemblera un « contenu » éditorial spécifique n’obligeant pas l’adjonction du second pour s’en trouver à la fois cohérent et consistant.

 

Building Books pour un ouvrage de Geoffroy Mathieu et Jordi Ballesta

Apporter Bouleverser, ouvrage thématique des photographes Geoffroy Mathieu et Jordi Ballesta
Avec des textes de Geoffroy Mathieu, Jordi Ballesta, Joëlle Zask, William Acker
Conception graphique : Guillaume Grall

Depuis 2014, Geoffroy Mathieu et Jordi Ballesta photographient les dispositifs anti-installation, appelés par les pouvoirs publics « dispositifs de sécurisation » ou « anti-intrusion », altérations manifestes du paysage et de l’espace public. Classés à l’intérieur d’une collection organisée sous la forme d’une double typologie (matériaux et opérations), ces dispositifs sont contextualisés à partir d’une deuxième collecte : documents administratifs, juridiques et policiers leur permettant d’étayer le fait qu’ils visent à empêcher d’habiter. Ce travail résulte d’une recherche documentaire articulant, à tous les stades de son écriture, savoir-faire artistique et production de connaissances. L’ouvrage relève donc d’une démarche polygraphique : il articule les différentes graphies que sont la série photographique, les légendes explicitant la collection ainsi constituée, les citations extraites des documents qu’ils ont assemblés, un avant-propos et deux entretiens, l’un avec la philosophe Joëlle Zask, l’autre avec le juriste William Acker. Ces entretiens auront pour objectif de créer un dialogue entre leur recherche et celles de deux auteurs, prolongeant leur proposition documentaire par des analyses philosophique, juridique et sociologique qui questionnent l’état de la démocratie telle qu’elle se donne à voir dans son territoire. Pour Geoffroy Mathieu et Jordi Ballesta le documentaire constitue un système ouvert, propice à des appropriations extérieures et des recherches ultérieures.

Chose Commune pour une monographie de Marie-Ange Guilleminot

Coïncidences — un atlas imaginaire de l’œuvre de Marie-Ange Guilleminot, ouvrage monographique éponyme de l’artiste

En coédition avec l'association La Boîte
Avec un texte de Stéphane Boudin-Lestienne
Conception graphique : Bureau Kayser

Parmi ses nombreuses expositions, films et performances, Marie-Ange Guilleminot a déjà publié quelques livres d’artiste. Pourtant, et malgré sa rencontre avec nombres de commissaires et critiques, elle n’a inspiré à ce jour aucun ouvrage rétrospectif monographique de référence. Partant de ce constat, Stéphane Boudin-Lestienne, chercheur, commissaire et critique lui a proposé de mettre en chantier le livre qui réparera cet incompréhensible manque. Basé sur un dialogue fécond commencé il y a presque 10 ans entre l’auteur et la créatrice, il entend guider le lecteur dans l’univers de l’artiste à la manière d’un atlas qu’on consulte pour trouver son chemin plutôt qu’un récit à lire de bout en bout. Non pas une grande étude universitaire qui analyse d’une date à l’autre intentions et références mais un système de résonance entre les mots et les images : un théâtre catoptrique où les angles de vue démultiplient les perspectives. Les nombreuses contributions, rencontres et écrits qui ont accompagnés cet itinéraire seront à l’honneur, sous la forme de citations, documents photographiques et d’archives iconographiques inédites à préserver.    

Éditions d'une rive à l'autre pour un ouvrage d’Andrea Olga Mantovani et Baptiste Morizot

S'enforester, ouvrage thématique de la photographe Andrea Olga Mantovani

Avec un texte du philosophe Baptiste Morizot
Conception graphique : Line Celo

S’enforester est né de la rencontre d'une photographe, Andrea Olga Mantovani, et d'un philosophe, Baptiste Morizot, avec la forêt primaire de Białowieża, en Pologne. Białowieża est la dernière forêt des premiers âges. S’enforester est un livre à deux voix qui veut tisser, par les photographies et par les mots, le mythe de la forêt des origines – la forêt tempérée de plaine qui recouvrait l’Europe de l'Atlantique à l’Oural pendant des milliers d'années. Il nous dévoile le lien caché de la forêt primaire avec chaque arbre de nos squares, chaque chêne sur les bords de nos routes, chaque massif forestier exploité. Sans ce mythe, nous ne pouvons pas être à la hauteur des questions politiques que la forêt exige de nous : comment accompagner la forêt qui nous entoure, comment en vivre, comment la défendre ?
Voici donc l’invitation de ce livre : opérer un détour par le pouvoir mythologique de la dernière forêt primaire d’Europe, relique du passé, pour revenir armé et décillé vers la question du futur de nos forêts en Europe et en France en particulier. C'est un exercice de mythologie réelle à portée politique pour demain.

Éditions GwinZegal pour une monographie de Nina Ferre-Gleize

L'agriculture comme écriture, ouvrage monographique de la photographe Nina Ferre-Gleize

Avec des textes de Nina Ferre-Gleize et Gilles Saussier
Conception graphique : Thomas Leblond

En retraçant quatre étés passés sur l’exploitation de son oncle, éleveur de vaches laitières, le travail de Nina Ferrer-Gleize présenté ici déploie une recherche artistique pensée dans une perspective dialogique, dans le côtoiement d’un agriculteur et de son activité. Sur la ferme, elle initie une série de gestes documentaires, avec l’intention de révéler ce qui « parle » et s’« écrit » dans ce lieu. L’agriculture est caractérisée par le travail du sol, par une façon de produire des traces, des empreintes. Par la photographie, l’artiste cherche à révéler l’écriture et la voix d’un lieu et de ses acteurs : l’agriculture comme écriture. L’enquête historique liée à ce travail photographique s’attache à retracer l’histoire des représentations littéraires et artistiques du monde paysan au XIXe, siècle de la modernité et de l’apparition de la photographie. Comment passer de représentations qui ont recouvert le monde paysan à l’expression d’un monde qui se raconte lui-même ? Le livre conçu à partir de ce travail entremêle textes, images, histoire et travail de terrain dans une architecture éditoriale singulière.

Éditions Norma pour une monographie de Pierre Guariche, Joseph-André Motte et Michel Mortier

ARP, ouvrage monographique des designers Pierre Guariche, Joseph-André Motte et Michel Mortier

Avec un texte d’Aurélien Jeauneau
Conception graphique : Carole Daprey

L’Atelier de Recherches Plastiques (1954-1957) est créé par trois grands designers français d’après-guerre, Pierre Guariche, Joseph-André Motte et Michel Mortier. L’ARP produira du mobilier de série, des appareils d’éclairage et des aménagements intérieurs, au service d’une France qui se relève d’une guerre à marche forcée. Dans une volonté unique d’effacer l’individualité au profit du collectif, ils fédèrent autour d’eux les meilleurs éditeurs pour créer, en trois ans, le style français des années 50. L’association, aussi fulgurante que riche et puissante, sera l’une des aventures du design les plus enthousiasmantes et les plus prolifiques de ce siècle. Grâce aux liens privilégiés entretenus avec Jean-Marc Villiers, l’ayant-droit de Pierre Guariche, avec Florent Molle, responsable du service des collections du Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne, et avec Stéphane Danant, galeriste à New-York, ce sont toutes les archives de Pierre Guariche, Michel Mortier et Joseph-André Motte auxquelles nous n’avions pas accès qui s’ouvrent enfin. L’auteur va pouvoir confronter, recouper et corriger les informations pour offrir aux lecteurs un contenu fiable et pertinent, permettant d’éclairer un pan historique et fondateur de nos arts décoratifs.

Essarter éditions pour un ouvrage de Krasimira Butseva, Guillaume Chauvin, Ziad Naitaddi et Sofia Yala Rodrigues

The Working Men Have No Country, ouvrage thématique des photographes Krasimira Butseva, Guillaume Chauvin, Ziad Naitaddi et Sofia Yala Rodrigues

Conception graphique : Lou Reichling

Le livre part d’un dialogue lancé par Essarter Éditions à l’été 2020 avec quatre auteurs, artistes et photographes : Krasimira Butseva, Guillaume Chauvin, Ziad Naitaddi et Sofia Yala Rodrigues. Guidé par des penseurs de la postcolonialité résonnant dans nos mouvances artistiques contemporaines, ce livre propose de questionner les notions d’exil et de migration, de liens familiaux et culturels, et de sociabilité dans un monde aujourd’hui largement numérisé. Comme un essai visuel et littéraire, The Working Men Have No Country rassemble photographies documentaires et artistiques, collages d’archives et captations vidéo, ainsi que des textes d’analyses historiques, des retranscriptions d’entretiens et des réflexions personnelles.
Créer un livre traitant des mouvements internationaux dans une période où l’immobilité est imposée, a été un paradoxe pour le groupe. Aussi, les nombreux échanges numériques qui ont suivi sont l’objet d’une première partie. Elle retranscrit un dialogue préliminaire, rendant compte de manière discontinue de l’élaboration du livre. La deuxième partie qui présente les projets aboutis de chacun des artistes, reflète l’immense possibilité du numérique tout comme ses limites.                                                             

 

JRP|Éditions pour une monographie de Derek Jarman

Derek Jarman, ouvrage monographique éponyme de l’artiste

En coédition avec Le Centre d'art contemporain d'Ivry – Le Crédac
Avec des textes de de Claire Le Restif, Elisabeth Lebovici, Marco Martella, Cy L. Maulpoix, Robert Mills et Jon Savage et des témoignages de Simon Fisher Turner et Tilda Swinton
Conception graphique : Gavillet & Cie

Publié par JRP|Éditions en partenariat avec le Crédac, à l’occasion de l’exposition Dead Souls Whisper (1986-1993) organisée à l’automne 2021, cette monographie, éditée en deux versions, aborde l’œuvre de Derek Jarman par le biais d’essais consacrés à des aspects spécifiques – et parfois moins connus – de la vie et de l’œuvre de l’artiste (1942-1994). Il réunit des auteur·e·s français·es, britanniques et internationaux·ales afin de proposer un panorama accessible sur l’une des figures culturelles légendaires du second vingtième siècle.
L’édition française de cette publication est le premier ouvrage panoramique disponible en cette langue sur la vie et l’œuvre de Derek Jarman, tandis que la version anglaise se veut un complément de type « reader » à l’imposant catalogue publié à l’occasion des expositions rétrospectives récentes au Royaume-Uni et en Irlande. Cette version anglaise permet également de diffuser à l’international la pertinence et l'originalité de la programmation du Crédac, qui a organisé la première exposition d’envergure sur l’œuvre peint de Derek Jarman.   

La Lettre volée pour une monographie d’Erwan Mahéo

Histoires & Géographies, ouvrage monographique de l’artiste Erwan Mahéo

Avec des textes de Colette Dubois, Erwan Mahéo et Lilou Vidal
Conception graphique : Aline Melaet

Cet ouvrage à portée monographique dont la parution est prévue pour début 2023 sera le premier consacré au travail artistique d’Erwan Mahéo. Chaque projet y est décrit et contextualisé comme un travail de mémoire. Le livre sera préfacé par Lilou Vidal, commissaire d’exposition indépendante fondatrice en 2015, à Bruxelles, du Bureau des Réalités, commissaire à la Kunthalle Wien en Autriche et commissaire pour le prix de la Fondation Pernod-Ricard en 2021, et accompagné d’un texte de Colette Dubois, critique d'art basée à Bruxelles, sur les théâtres de mémoire en relation avec l'œuvre de l’artiste.

Le Point du Jour pour un ouvrage de Camille Fallet

Grass Grows, livre thématique du photographe Camille Fallet

Avec un texte de Mark Sadler
Conception graphique : Jérôme Saint-Loubert Bié

Ce livre est issu du travail de Camille Fallet à Glasgow et de ses recherches sur l’histoire de la ville. Glasgow est une des métropoles où est né et s’est développé le capitalisme depuis la fin du XVIIIe siècle. Son architecture ancienne célèbre la puissance économique et la volonté de conquête de la Grande-Bretagne industrielle. Au cours des années 1970-1980, la ville a connu un véritable effondrement dont l’espace urbain porte les traces. Pour Camille Fallet, elle fut le décor d’un imaginaire artistique habité par le travail de Walker Evans sur l’architecture victorienne.
Le livre s’ouvre par des images anciennes de Glasgow collectionnées par Camille Fallet, suivi d’un avant-propos. Sa partie centrale est constituée de séquences de photographies, accompagnées de légendes développées, qui forment des parcours à travers la ville. Il se conclut par un texte de Mark Sadler, artiste et écrivain né à Glasgow.

 

Les presses du réel pour un ouvrage de François Aubart

Excès, passion et manipulation. L’attitude de la Pictures Generation, ouvrage théorique de François Aubart

À partir de la fin des années 1970, aux États-Unis, des artistes reproduisent des images prélevées dans le cinéma, la publicité et d’autres sources de la culture de masse. Ce courant a rétrospectivement été nommé Pictures Generation, d’après l’exposition Pictures organisée en 1977 par le critique d’art Douglas Crimp. Si cet événement fait date, ce n’est pas uniquement parce qu’il réunit ces artistes pour la première fois mais aussi parce qu’il les présente comme une alternative à la course à l’originalité imposée par l’évolution de l’art. Soutenue par une théorie d’art bouillonnante d’innovation, la démarche de ces artistes qui préfèrent la copie à l’invention est alors présentée comme opposée à l’expressivité. Pourtant, leurs œuvres sont traversées de la fascination qu’engendre le cinéma, du désir qu’attise la publicité et des émotions suscitées par la musique. Autant de phénomènes qui captivent la société, les artistes et les intellectuel·les de l’époque, des théories féministes qui décortiquent les stéréotypes véhiculés par le cinéma hollywoodien jusqu’à celles qui présentent les médias de masse comme un puissant outil de persuasion manipulant les passions. C’est dans ce contexte que la Pictures Generation entreprend d’exploiter les affects qui accompagnent les représentations.

Poursuite, pour un ouvrage sous la direction de Jean-Christophe Arcos

Something Vibrantly Alive, ouvrage thématique sous la direction de Jean-Christophe Arcos

Avec la participation de Martine Aballéa, Bernd et Hilla Becher, Anaïs Boudot, Philippe Chancel, Coraline de Chiara, Tacita Dean, Sinem Dişli, Marion Dubier Clark, Sibylle Duboc, Anne-Valérie Gasc, Isabelle Giovacchini, Noémie Goudal, Alice Guittard, Thomas Hauser, Raoul Hausmann, Laurent Lacotte, Steve McCurry, Souad Mani, Frédéric Nakache, Otobong Nkanga, Riccardo Olerhead, Cas Oorthuys, Régis Perray, Gilles Pourtier, Sophie Ristelhueber, etc
Conception graphique : Grégoire Pujade-Lauraine

L’histoire du médium photographique ne définit sûrement pas le terme de post-photographie – mais l’hypermnésie de l’époque, la généralisation et la diffusion débordante d’images, l’envie de fixer l’instant unique précédant la fin de l’Histoire, circonscrivent un rapport contemporain à la photographie. Étonnamment pourtant, cette archive de l’aujourd’hui répète celle de pionniers tels qu’Albert Kahn. Un sentiment de perte de sens domine la production toujours plus effrénée d’œuvres, comme s’il s’agissait d’en faire des produits consommables, percutant le commissaire : faut-il accompagner ce tourbillon de nouveauté ou au contraire inviter à décélérer ?
La temporalité qu’induit la prise de vue photographique lui octroie un statut mémorial : photographier, c’est « fossiliser le jour présent, éteindre une chose vibrante et vivante », comme le pose Hiroshi Sugimoto.
L’enquête rétrospective, accompagnée par des artistes partageant ces questions, illustres et proches, dont les premier•e•s résident•e•s de l’histoire des Rencontres d’Arles, a initié un cercle de la pierre réuni fin 2019 à la Villa Belleville. La réflexion collective aboutit aujourd’hui à un objet éditorial héritier des liens entre livre et image, qui cherchera à les déplacer, à les actualiser.

 

SHED publishing pour un ouvrage de Laura Nsengiyumva et Philippe Braquenier

Traces et tensions en terrain colonial Bruxelles lue à travers la colonisation belge du Congo, ouvrage thématique de Laura Nsengiyumva et Philippe Braquenier

Avec des textes de Nicholas Lewis, Anne Wetsi Mpoma, Véronique Clette-Gakuba, Joëlle Sambi Nzeba, Anne M. Georgine Dibua, François Makanga
Conception graphique : Milène Mahérault et Walid Bouchouchi

D’Etterbeek à la Place Royale, du Cinquantenaire à Schaerbeek, Nicholas Lewis nous guide dans une déambulation sensible dans les rues de sa ville, Bruxelles, afin d’examiner en profondeur le rapport de la société belge à son histoire coloniale. Les empreintes urbaines laissées par la glorification de la colonisation du Congo, possession personnelle pendant 23 ans du roi des Belges Léopold II et dont il fit don à la Belgique à sa mort, continuent d’agir sur le présent. L’ouvrage formule ainsi une remise en question radicale des structures de pouvoirs colonial et racial à travers une critique politique et esthétique de l’espace public bruxellois. Images, cartes et archives se mêlent à un corpus de textes de protagonistes majeurs dans la scène artistique, militante et universitaire belge.

Sunset RS pour un livre conçu par Jean-Marc Ballée, Christophe Gaudard, Olivier Lebrun et Karl Nawrot

Horseback Salad, livre conçu par les graphistes Jean-Marc Ballée, Christophe Gaudard, Olivier Lebrun et Karl Nawrot

Ce projet d’édition aurait pu être un film narratif, mais ce film ne sera pas tourné, ce ne sera donc pas un film. D’ailleurs il ne sera pas narratif non plus... en tout cas, on l’ignore encore pour le moment.

À l’instar du film Le Rayon vert du réalisateur Éric Rohmer, cette édition n’a pas de scénario prédéfini. Pour son film, il n’avait prévu que quelques lignes assez vagues autour d’une histoire d’amour et le déroulé s’est construit à partir du choix des acteur·ice·s qu’il avait opéré et de leur rencontre au sein d’un même environnement. Le projet éditorial proposé ici est basé sur la rencontre de quatre univers graphiques et la construction d’une possible narration. Chaque auteur a une fonction précise comme pour le tournage d’un film. Chaque conception de double-page oriente la composition de la suivante, il n’y a donc pas de narration préalable, juste un rebondissement à la manière d’une anadiplose.

Le projet propose une forme éditoriale hybride, entre le livre d’artiste et une mise en forme d’un scénario fictif. L’édition devient un objet nouveau à part entière. Au lieu de tenter de relier le travail de chaque auteur artificiellement, Horseback Salad propose une manière singulière d’articuler les réalisations en reprenant le même schéma d’improvisation que celui du film d’Éric Rohmer.

 

The Eyes Publishing pour le numéro 13 de la revue The Eyes

The Eyes n°13, sous la direction de l’artiste invitée Laia Abril

Conception graphique : Sarah Boris

Fondée en 2013, The Eyes est une revue annuelle et bilingue (français/anglais) qui explore les enjeux sociétaux à travers le prisme de la photographie. Chaque numéro donne carte blanche à un.e artiste photographe qui apporte un éclairage approfondi sur un sujet contemporain peu documenté dont il/elle détient l'expertise.
Pour The Eyes #11, Transgalactique, le duo SMITH et Nadège Piton s'intéressent à la transidentité.  B-Side, #12, invite ses lecteurs à une exploration visuelle de la notion d'Afropéen"" par Johny Pitts.
Pour le 13ème numéro, nous avons invité la photographe et féministe espagnole Laia Abril à proposer une sélection d’artistes autour de l’éthique du care, ou de la « sollicitude ». La période que nous traversons depuis quelques années bouleverse notre mode de pensée et nos habitudes. Que va-t-il se passer après ? Quelles en seront les conséquences ?
Issue des philosophies et des pratiques féministes, l’éthique du care met la relation au premier plan, s’intéresse autant aux processus qu’à leurs effets et nous demande de révolutionner les valeurs qui régissent notre notre société.
Pour explorer cette piste, Laia propose d’aborder ce sujet par le prisme de la photographie et de donner un panorama de portfolios d'artistes abordant les vertus curatives de la photographie à travers différents angles (politique, social, écologique...). Pour élargir la réflexion, chercheur.euse.s, philosophes sociologues ou critiques d'art sont invité.e.s à partager leur analyse.

 

Édition numérique et hors livre

Slow Moves pour l’édition de la pièce sonore de Kathy Acker, Michel Henritzi et Gerome Nox

‘Love, Emily' - Kathy Acker with Nox, disque vinyle et livret de la pièce restaurée de Kathy Acker, Michel Henritzi et Gerome Nox

Conception graphique : Colin Bergh

Sortie en 1987 sur le label français AKT, Love, Emily - Kathy Acker with Nox est une collaboration inédite entre l’écrivaine et poétesse américaine Kathy Acker et les musiciens français Gerome Nox et Michel Henritzi. Cette pièce de poésie sonore de 26 minutes croise une lecture d’extraits du texte de Kathy Acker My death, my life by Pier Paolo Pasolini, lu par elle-même, avec des nappes de sons expérimentaux de Nox et Henritzi. Le projet est publié dans un tirage de 50 copies sur cassette audio par le label d’Henritzi de l’époque, AKT. Aujourd’hui introuvable en raison de ce tirage limité, la pièce peut être écoutée sur certains sites en ligne et a été diffusée dans le cadre d’expositions dédiées à l’écrivaine. Suite à notre rencontre avec Michel Henritzi en 2018, nous avons pu découvrir ses archives personnelles du projet, jamais montrées auparavant, et composées de sa correspondance par lettres avec Kathy Acker, de photographies et polaroïds de l'écrivaine à Paris et d’entretiens avec l’autrice. Nous souhaitons publier à nouveau cette pièce sonore de Nox/Acker - restaurée et remastérisée - sous la forme d'un vinyle en 500 copies, accompagné d'un carnet reprenant le texte complet de la lecture de l'écrivaine, les documents, photographies et la correspondance avec Henritzi.

Session 2

16 éditeurs ont bénéficié en 2022 du soutien à l'édition, imprimée et numérique, à la suite de la commission dédiée qui s’est déroulée les 25 et 26 octobre.

Arbitraire pour une monographie de Gwendoline Desnoyers

Une vie de regrets, monographie de l’illustratrice Gwendoline Desnoyers

Avec des textes de Gwendoline Desnoyers, Zad Kokar, Renaud Thomas, Juliette Salique et Lucas Ferrero
Conception graphique : Renaud Thomas, Gaëlle Loth et Lucas Ferrero

Une vie de regrets regroupe une sélection de peintures, gravures et dessins de toutes périodes, véritable monographie faisant oublier que l’artiste dépassait à peine les 25 ans lors de l’élaboration du projet. Ce projet de livre a été initié chez Arbitraire par et avec Gwendoline, mais a été mis à l’arrêt suite à son suicide, l’été 2020, son titre prenant un tour différent, pesant, et mystiquement annonciateur. En accord avec la famille et une amie de Gwendoline, Arbitraire a décidé de reprendre le projet en respectant les choix qui avaient été faits par l’autrice, en ajoutant à l’ampleur de cette monographie papier la mise en place d’un site internet qui pourra accueillir toutes les images qui, pour des raisons de qualité de fichiers, ou d’obligation de sélection n’auront pu trouver place dans le livre.
Afin de contextualiser la découverte du travail de l’artiste, et l’histoire éditoriale toute particulière de cette monographie, des textes accompagneront les images : à défaut de pouvoir avoir les mots de Gwendoline, c’est Renaud Thomas, Juliette Salique et Lucas Ferrero, directeur.rices, qui, à travers leurs 3 voix, donneront des pistes pour approcher ces œuvres, désormais muettes.
Gwendoline parle de présence et de solitude, d'absurde, de mutations, de légendes et de mysticisme, avec une pratique du dessin qui se rapproche des arts naïf, beau, dur et sensible, un peu comme la vie et ses tempêtes.

 

Association & éditions commune pour une monographie de Jocelyne Saab

Le livre pour sortir au jour de Jocelyne Saab, monographie de la cinéaste Jocelyne Saab

Avec des textes de Saad Chakali, Jean-François Neplaz et Mathilde Rouxel
Conception graphique : Martine Derain

Nous proposons un livre autour de l’œuvre de Jocelyne Saab, cinéaste et photographe : œuvre exceptionnelle, tant dans le caractère prolixe de sa production (47 films ou vidéos au total en près de 50 ans de carrière) que dans l’éventail des sujets traités et des sociétés parcourues : la réalisatrice nous offre différents témoignages, à diverses périodes de l’histoire, de l’histoire des peuples de la région dite du «monde arabe». Internationaliste de cœur, Jocelyne Saab croyait en l’idée du panarabisme comme richesse culturelle, sans perdre de vue les revendications des minorités ethniques ou culturelles qui partageaient les mêmes espaces. Pionnière du «nouveau cinéma libanais» dans les années 1970, elle a créé avec ses premiers films sur Beyrouth un style documentaire qui laisse une grande place à la subjectivité. Après avoir couvert la plupart des grandes guerres du Moyen-Orient, elle consacre son attention à la destruction de son pays, le Liban, dans la guerre civile qui l’a déchiré durant quinze ans (1975-1990). Loin des directives systématiques imposées à certaines formes de cinéma militant, le cinéma de Jocelyne Saab associe subjectivité et souci d’information dans une démarche originale qui rend son travail très actuel.

Atelier EXB pour une monographie de Bertrand Meunier

Erased (titre provisoire), monographie du photographe Bertrand Meunier
Avec un texte de Pierre Haski
Conception graphique : Michel Lepetitdidier

La Chine est un thème central dans l’œuvre de Bertrand Meunier. Cette première monographie du photographe constitue l’aboutissement d’un travail au long cours mené dans ce pays, tout d’abord sur les mutations du monde paysan et industriel chinois à partir de 1998 avec la série Erased puis REC sur la société de surveillance à outrance et les événements récents de protestation à Hong Kong en 2019. Support privilégié pour la présentation de ses séries autour de séquences qu’il construit minutieusement, cet ouvrage constitue pour autant une première dans la monstration de ce travail sur la Chine qui a été largement exposé mais n’a jamais fait l’objet d’une publication.
Privilégiant le temps long, Bertrand Meunier s’inscrit dans une démarche documentaire éloignée de l’actualité, portant sur une analyse sociologique où l’information se trouve souvent hors du cadre. Le choix du noir et blanc, de tonalités contrastées, de l’argentique qui fait ressortir le grain, la matière de ces zones industrielles oscillant entre gris fantomatique et noir charbonneux, témoignent d’un univers à la fois dur, poétique et tourmenté qui correspond à sa vision de la société chinoise.
Pendant plus de vingt ans, Bertrand Meunier scrute, examine l’évolution de la Chine et dresse un état des lieux sans concession de ce pays où les transformations sociales exacerbent les inégalités. À travers l’étude ce territoire en crise, le photographe interroge ainsi notre avenir qu’il soit en Chine ou ailleurs.

 

Building Books pour un ouvrage de Lionel Catelan

Grenoble, un modernisme Olympique, ouvrage thématique du graphiste et photographe Lionel Catelan
Avec des textes de Lionel Catelan et Tony Côme
Conception graphique : Jad Hussein

Ce projet documentaire et photographique de Lionel Catelan s’intéresse à la transformation soudaine de Grenoble, traversée par une véritable «secousse» architecturale et artistique à l’occasion des Jeux Olympiques d'hiver de 1968. D’une ambition artistique sans précédent, avec notamment l’organisation du premier symposium français de sculpture rassemblant plus de vingt sculpteurs internationaux, ce bouleversement traduit la volonté de la ville de confronter les artistes et le public à l’architecture et aux aménagements urbains qui accompagnent les Jeux. Tandis que Paris s’apprête à accueillir les prochains Jeux Olympiques d’été 2024, ce livre apporte un éclairage nouveau sur la mise en œuvre d’une vision architecturale moderniste inédite, cherchant à intégrer l’art dans l’architecture sous toutes ses formes (sculpture, peinture, mosaïque, etc.). Il questionne au passage le paradoxe de l’éphémère et du pérenne des stratégies urbaines passées et futures et le mythe immaculé de la rénovation urbaine.

Éditions B2 pour un ouvrage de Julien Bismuth

Architectes d'un monde inachevé. L'amazone des Pirahã, ouvrage thématique de Julien Bismuth
Avec un texte de Marco Antonio Goncalves
Conception graphique : Ianis Combes

Le projet est le fruit d'une collaboration et d'une confluence intellectuelle entre un artiste franco-américain, Julien Bismuth, et d'un anthropologue brésilien, Marco Antonio Goncalves. Dans un chemin de fer prévisionnel de 264 pages et de doubles-pages au format 24 x 34 cm, une atmosphère originale devrait assurément ressortir d'Architectes d'un monde inachevé, à la fois prolongement graphique et textuel d'une archive vidéo, à la fois « deuxième livre » présentant la cosmologie originale de la population pirahã largement méconnue dans la francophonie, et à la fois livre d'« architectes » d'un inachèvement frugal qui interroge notre époque, notre monde et notre planète.

 

Éditions B42 pour un ouvrage de Rudi Meyer

La Fabrique de Rudi Meyer, ouvrage monographique Rudi Meyer
Avec un entretien de Tony Côme et Alexandre Dimos
Conception graphique : deValence

En 1976, lorsque la région Île-de-France lui commande le dessin de la carte de RER, c’est une première pour le designer suisse Rudi Meyer qui n’a jusque là jamais dessiné de plans de réseaux ferrés. Des logos, des affiches, des caractères typographiques, du mobilier, des scénographies d’exposition, des montres, des dispositifs de projection vidéo, oui. Mais des cartes ? Aucune encore. Il dut, pour relever ce défi, inventer quelques outils au passage. Rudi Meyer, en grand défricheur, a d’ailleurs été abonné aux premières : on lui doit la carte géographique numérique (IGN) et le tableau de bord intégralement numérique (Renault) conçus en France. Sa capacité à décloisonner a fait de lui un inclassable et donc un marginal au sein du cadastre des champs disciplinaires, plutôt très perméables et hiérarchisés en France. On en est parfois venu à ne plus savoir exactement quel était son métier. Qu’à cela ne tienne. Ne prenant racine dans aucun pré carré spécialisé, il multiplia les incartades, les rencontres, les collaborations (notamment avec Roger Tallon et Gérard Ifert) et autres fertilisations croisées, sans jamais se sédentariser ni s’attacher. Dans cet ouvrage, Rudi Meyer revient sur des moments fondateurs de sa carrière et donne à voir sa conception d’un design inclassable, sans cesse réinventé.

 

Éditions Skira pour une monographie de Clémence Van Lunen

Clémence Van Lunen, ouvrage monographique de l’artiste
Avec des textes de Catherine David, Arie Hartog, Harry Bellet

Les Éditions Skira annoncent la publication de la première monographie sur le travail de Clémence Van Lunen. Cet ouvrage présente des œuvres majeures de l’artiste. Une préface de Catherine David ainsi que les essais écrits par Arie Hartog et Harry Bellet, permettent de mieux appréhender son œuvre. Une biographie et des annexes (listes des expositions et bibliographie) viennent compléter cet ensemble.

 

How to Become pour le numéro # 5 de la revue

How to Become the Daughters of Darkness, # 5 de la revue How to Become
Avec des textes de Lætitia Paviani, sabrina soyer, Mélanie Blaison, Barbara Sirieix, Sophie T.Lvoff, Tiphaine Kazi-Tani, Léa Vassal, Joyce Rivière, Aurélie Jacquet, Fëlix E. Pap et Rachel Schenberg
Conception graphique : Martha Salimbeni

Vampires et cruising
D'une part nous souhaitons explorer la notion de cruising. Et notamment un cruising fémininiste. Peut-être lister et hiérarchiser des espaces de visibilité, en inventer de nouveaux, mais surtout s’interroger sur le sens, la compréhension au plus près des corps et de leurs arpentages, d’une spatialité propre au désir sexuel, lorsqu’il s’exprime et se manifeste publiquement.

D’autre part, nous investirons l’univers des vampires. Parce que la morsure du vampire est encore, et toujours aujourd’hui, l’une des meilleures métaphores de la dénomination, de la reconnaissance, du consentement et du contrôle dans les relations amoureuses. Parce qu’elle ne tue pas, mais transforme le ou la mordu·e en un·e autre vampire. Parce que cette morsure transformatrice est un acte d'extrême intimité mêlé d'extrême violence, un exercice de pouvoir inégal qui aboutit à un empouvoirement mutuel. Là où les vampires croisent le cruising tient dans cette recherche des corps et de leurs parties. Cette flânerie à caractère sexuel, ce mélange des fluides corporels, avec ou sans promesse de vie éternelle, le désir conscient ou non qui consentira ou non à la transformation.

 

Idoine pour un ouvrage collectif

Carbone 20, ouvrage collectif
Avec des textes de Julie Hascoët, François Marcelly-Fernandez, Pauline Chavalier, Pierre Courtin, Olivier Marbœuf, Tracy Hanna et Camille Laurelli
Conception graphique : Studio Jérémy Glâtre

Carbone 20 est un ouvrage dédié aux artist-run spaces et artist-run initiatives, partant d'un réseau artistique situé de Saint-Étienne à l'international. Carbone 20 est un catalogue prospectif et non rétrospectif : il met en exergue des pratiques artistiques qui font appel au collectif et font naître d’autres manières de faire. Il est question du groupe comme proposition esthétique, de la communauté temporaire comme atelier, de la collaboration comme véhicule.
Qu’elles se nomment organisations, entités labiles, entreprises critiques, communautés utopiques, les initiatives d’artistes sont toujours tentatives d’être et de faire ensemble, des élans vers des formes d’autonomie et créent de nouvelles manières de concevoir à la fois le champ de l’art et la société. Celles-ci questionnent les rapports à l’activité, au temps, aux réseaux et aux circulations dans le contexte néolibéral actuel. Comment s’articulent ces initiatives avec les pratiques et trajectoires des artistes ? Comment ces organisations artistiques se situent par rapport aux autres institutions ? Quelles économies proposent-elles ? Qu’est-ce que cela fabrique comme propositions esthétiques ?
Carbone 20 donne à sentir par le biais d’essais, témoignages, entretiens et archives un maillage d’initiatives aux fonctionnements divers, mouvants, inscrits dans des réseaux, des territoires, se croisant, se transformant.

 

JRP|Éditions pour une monographie d’Agnès Thurnauer

Agnès Thurnauer, monographie de l’artiste
Avec des textes de Lorenzo Benedetti (entretien), Dean Daderko, Cécile Debray et Elisabeth Lebovici
Conception graphique : Nicolas Leuba

Depuis sa dernière monographie parue en 2008 (Éditions Monographik, épuisée), Agnès Thurnauer a poursuivi et amplifié ses recherches picturales et sculpturales, dans l'espace public et l'espace muséal, pour déployer une oeuvre largement reconnue sur la scène artistique française contemporaine. Publiée en français et en anglais, cette monographie propose un panorama de son oeuvre depuis la fin des années 2000 afin de rendre compte de la cohérence de sa pratique et de permettre sa diffusion au-delà du monde francophone.

 

Mousse Publishing en coédition avec Bétonsalon pour une monographie de Jagna Ciuchta

Jagna Ciuchta. Je dilaté, images liquides et plantes carnivores, monographie de l’artiste
Avec des textes de Marta Dziewańska, Dominique Figarella, Émilie Renard, Émilie Notéris et Maud Jacquin
Conception graphique : Martha Salimbeni

Ce premier catalogue monographique de Jagna Ciuchta qui fait suite à son importante exposition Le pli du ventre cosmique à Bétonsalon - centre d’art de recherche (17.09 - 27.11.2021), retrace dix années d’une pratique évolutive qui ne cesse de se nourrir de sa propre documentation, avec les textes d’auteur·rices qui l’accompagnent dans son parcours.
Animée par un souci d’autonomie pratique, symbolique, esthétique vis-à-vis du cadre institutionnel, Jagna Ciuchta définit ses propres outils de monstration et de documentation. Depuis 2011, son travail s’amplifie et se complexifie par l’invitation d’autres artistes au cœur de sa propre pratique. Sous la forme d’expositions collectives, sa pratique est un vecteur de relations affectives et esthétiques indissociable de sa dimension économique, de son rapport à l’institution et à son milieu. Ses œuvres mettent en scène la confusion des registres réels ou fantasmés, des espaces intérieur et extérieur, de soi et des autres dans une forme d’hospitalité radicale.

 

Roven éditions pour une monographie de Marie-Claire Mitout

Marie-Claire Mitout / Les Plus belles heures, monographie de l’artiste
Avec des textes de Anaël Pigeat et Philippe Agostini
Conception graphique : Sylvie Astié - Dokidoki

L’ensemble Les Plus belles heures est un projet de vie que mène l’artiste, un engagement dans l’art et le temps d’une puissance douce et d’une singularité rare. Commencée en 1990, Les Plus belles heures est une série d’images peintes fixant le meilleur moment du jour. Elle comprend aujourd’hui 1030 gouaches sur papier lavis de 450 g au format 21 x 29,7 cm.
Dans ce récit auto-fictionnel traversé par des figures et des mythes, Marie-Claire Mitout est à la fois narratrice et personnage principal. Vie et peinture s’enchaînent et se rejouent comme s’il s’agissait toujours d’une première fois, dans un recommencement qui traduit la joie d’être au monde.
Leur petite taille répond à un temps de réalisation immédiat et à l’échelle d’un jour et peuvent ainsi être exécutées en tout lieu. De nature philosophique, la série répond à une décision de vie et constitue un ensemble qui se déploie sur la durée d’une existence. En 2020, la série Les Plus belles heures a atteint ses 1000 peintures (et plus) à sa date anniversaire (1990/91) soit ses 30 années de réalisations et recherches.

 

RVB Books pour une monographie de Laure Tiberghien

0,278, monographie de la photographe Laure Tiberghien
Avec un texte d’Erik Verhagen

0,278 dont le titre fait référence à la vitesse de la lumière, est la première monographie de l’artiste. Elle réunit un ensemble de 84 tirages et permet au lecteur d’appréhender presque 10 années de travail et d’expérimentations. Le format volontairement généreux, la technique d’impression et la qualité du papier permettent de reproduire le plus fidèlement possible la subtilité des compositions de Laure Tiberghien ainsi que leurs qualités plastiques.  Enfin chaque reproduction sera rehaussée lors de l’impression d’un vernis sélectif, qui contrastera avec la nature mat du papier et restituera au plus près la matérialité des tirages originaux.

 

Scriptings pour un ouvrage sous la direction de Virginie Bobin

Les invisibles, ouvrage thématique sous la direction de Virginie Bobin
Avec des textes de Virginie Bobin et Alix Eynaudi, Vir Andres Hera, Franck Leibovici, Serena Lee, Marianne Mispelaëre, Barbara Manzetti / Rester. Étranger, Eliana Otta , Olia Sosnovskaya, Myriam Suchet , TOGETHER UNTIL _ __ (what)* ?
Conception graphique : Julie Högner

Les invisibles est l'aboutissement d'une recherche artistique autour des enjeux performatifs de la traduction, menée par Virginie Bobin en conversation avec des interprètes professionnel·le·s ou bénévoles, des chercheur·euses et des artistes. Alors qu'elle se demandait comment restituer les fruits de cette enquête, la métaphore du théâtre et de la performance, récurrente dans les conversations, l'a mise sur la voie d'une écriture à la fois documentaire, expérimentale et performative : poème, scènes dialoguées et texte théoriques déploient différents récits ouverts à l'interprétation, au double sens du terme. S'y ajoutent les contributions d'artistes français·es et internationaux·ales ayant accompagné le projet, notamment au cours d'ateliers de lecture et de performance. Sous forme de partitions (textes, dessins, images...), elles ouvrent ses potentiels de lecture et d’activation. Disponible sous forme imprimée et numérique, «Les invisibles» s’offre aussi bien comme le récit polyphonique d’une recherche artistique ; un aperçu de pratiques artistiques liant performance, traduction et politique ; et un outil à activer. Il sera publié en français et en anglais dans la collection «Political Scenarios» de Scriptings, qui présente des textes d'artistes qui ne se réfèrent ni à des formes académiques ni à des formes d'écriture purement littéraires, mais qui intègrent plutôt le « texte » comme une partie intégrante des pratiques contemporaines de la politique et des arts visuels.

 

Surfaces Utiles pour une monographie de René Michel

Verbe Perdu, monographie de l'artiste René Michel
Avec des textes de Olivier Bertrand, Camille Pageard
Conception graphique : Olivier Bertrand et Emma Corbique

Verbe perdu est la première publication d’une série d’ouvrages visant à rendre public le travail inédit et fouillé de René Michel, artiste resté jusqu’à maintenant confidentiel et découvert par hasard par les éditions Surfaces Utiles. L'ouvrage présente une sélection de lettrages dessinés quotidiennement par l’artiste de 1974 à 1977 et constituant une expérimentation autour de la lettre et du langage, entre figures symboliques et symboles figuratifs.
Dans le cadre de cet exercice intériorisé et réflexif, René Michel dicte ses pensées pour lui-même et les écrit à l’encre comme elles viennent, sans jamais rien effacer. Le rythme de la phrase guide la trajectoire des signes et influence leur agencement. Parfois, il répète le même mot ou la même phrase jusqu'à en trouver la forme-rébus la plus appropriée, comme s’il sondait la frontière entre l’expression de ses pensées et leurs potentielles représentations visuelles. La double-page est le terrain de ce jeu et la réglure imprimée des carnets est la portée des compositions. Les verbes perdus cherchent à y trouver leur équilibre dans des chorégraphies qui varient au fil des 5 carnets dont sont extraits cette sélection.
40 pages emblématiques de chaque carnet sont choisies pour synthétiser la transformation de la graphie dans les 5 carnets originaux. Ce fac-similé est accompagné de deux textes écrits par l’éditeur et typographe Olivier Bertrand et l’historien de l’art, de l’édition et de la poésie contemporaine Camille Pageard.

 

Édition numérique et hors livre

*Duuu Radio pour l’édition de la pièce sonore d'Anne Le Troter

Les Seins orateurs, disque vinyle de l’artiste Anne Le Troter en collaboration avec Victoire Le Bars, Simon Nicaise, Eva Barto, Emmanuel Simon, Martin Bakero, Agathe Boulanger, Ségolène Thuillard et Romain Grateau
Conception graphique : Brigade cynophile (Félicité Landrivon)

Les seins orateurs est un projet écrit et composé par l’artiste Anne Le Troter. Il s’agit d’une pièce de théâtre sonore d’une durée de 50 minutes inspirée d’Antic Meet de Merce Cunningham (1964), oeuvre dans laquelle le corps mute, spécialement dans la scène Room for two, et se charge d’éléments de mobilier pour proposer d’autres usages.
À partir de cette œuvre de Merce Cunnigham, Anne Le Troter propose une pièce de théâtre sonore où un groupe de parlant·es cherche à s’extraire de la société, à reculer en mimant les objets qui nous entourent, dans la forêt. Iels tenterons l’immobilisme comme engagement et comme conviction, refusant par-là de continuer en l’état.  
Un workshop d’une durée de 3 jours sera organisé dans les bois, où sera enregistrée cette pièce de théâtre sonore, éditée en vinyle.

 

Dernière mise à jour le 9 décembre 2022