sourires, grimaces et contorsions

« … conserver l’unité de mouvements malgré les changements que produit sur la physionomie et dans les formes la succession des pensées et des affections de l’âme. », c’est ainsi que Maurice Quentin De La Tour définit sa pratique de portraitiste à laquelle, au XVIIIème siècle, il assigne une dimension nouvelle. Sous le formalisme exacerbé des visages et des apparences qu’il restitue avec grande délicatesse grâce au pastel, il capte dans les détails infimes qui animent un visage, la dimension psychologique et l’esprit de ses sujets : « Ils croient que je ne saisis que les traits de visages, mais je descends au fond d’eux-mêmes à leur insu et les remporte tout entiers.» Avec d’autres moyens, d’autres intentions, d’autres gestes et d’autres figures, les artistes contemporains ont tracé des voies différentes pour mettre à nu les multiples dimensions intérieures et psychologiques d’un visage ou d’un corps, qui parfois sont les leurs. Empreints de réalisme, expressionnistes, grotesques voire anthropomorphes, tous les portraits réunis dans cette exposition de dessins du Frac Picardie sont autant de variantes et de questions posées à ce genre et à sa destination, en écho à l’Histoire de l’Art et des civilisations.