Apparition des ligatures

L’évolution de la capitale romaine durant les premiers siècles du christianisme est marquée par l’apparition des ligatures, l’alliance de deux, trois ou quatre lettres liées ou incluses. Elles viennent combler la nécessité de graver des inscriptions plus longues dans un espace déterminé tout en conservant un équilibre homogène pour chaque ligne, parfois au détriment de la lisibilité lorsqu’elles se généralisent : le texte se transforme alors en un maillage visuel sophistiqué à la grande joie des paléographes en quête d’élucidation. Migrant de la pierre vers le parchemin, les ligatures mutent en regard des styles d’écriture, prolifèrent puis investissent les casses typographiques. Certaines, passées à la postérité, œuvrent encore en catimini dans les familles de caractères numériques tandis que d’autres en assurent le leitmotiv primordial.

La série de ligatures que comporte l’Infini, honorant sa dette à la tradition lapidaire tout en la remettant en jeu, permet de maximiser avec finesse la valeur graphique d’un nom, d’un titre, d’un logotype ou de rythmer chapeaux et paragraphes au sein des mises en pages les plus diverses. Cette série constitue un échantillonnage idéalement sujet à l’extension, voire à l’épuisement des combinaisons possibles, infini oblige…