signes et silhouettes

Un bien étrange ballet se déroule devant les yeux du spectateur. Un univers onirique parsemé de créatures inconnues, de faune et flore étranges, de corps agités de soubresauts et d’écritures graciles s’incarne dans une série de silhouettes tracées à l’encre, à la gouache ou au pastel, pleines d’énergie. Les artistes de cette exposition suivent de près ou de loin le projet du mouvement surréaliste : dévoiler les richesses de l’inconscient, donner forme au désir, à la subjectivité et à l’univers des rêves. Chez André Masson, grande figure de ce mouvement, une même impulsion anime ses tracés, que ce soit dans ses calligraphies chinoises ou ce paysage habité par des créatures hybrides. Partageant avec lui une expression nourrie de surréalisme, Roberto Matta trace des silhouettes anthropomorphiques et des signes mystérieux qui donnent vie à ses visions fantasmatiques. Les dessins de Pierre Alechinsky sont parsemés de motifs, de sujets et d'événements qui naissent du dialogue instauré entre la fluidité de l'encre, l'assurance du geste et les multiples prolongements suscités par l'histoire des papiers usagés employés. Si Antonio Saura rend sensible l’ampleur du geste et la tension dans son portrait de Dora Maar, Jean-Paul Huftier quant à lui cherche avec sa propre énergie projetée à l'encre sur le papier à retranscrire la fulgurance des attitudes et des mouvements de ses modèles dans l'atelier.