La Maison de la Culture d’Amiens, Amiens (Hauts-de-France)

La Maison de la Culture d'Amiens présente, durant deux saisons artistiques (2023-2025), le programme Gris est le cube, bleue l’ellipse, imaginé par le collectif Beyond the post-soviet dans le cadre du programme CURA porté par le Centre national des arts plastiques (Cnap) et l’Association des scènes nationales (ASN).

Cette série de présences, comprenant des expositions, des performances, des projections, des concerts et des discussions, porte un regard inédit sur le passé et le présent culturel et architectural d’Amiens, en se concentrant particulièrement sur la Maison de la Culture. En partant de la perspective du collectif et de la forme actuelle du bâtiment, résultat d’une rénovation dans les années 1980 – un cube dans une ellipse – le programme propose une lecture d’Amiens dans son interconnexion avec les pays dits « (post-) socialistes » d’Europe, d’Asie Centrale et du Caucase. Gris est le cube, bleue l’ellipse, qui a débuté à l’été 2023 par des recherches préliminaires, est progressivement dévoilé aux publics amiénois depuis janvier 2024 et jusqu’à l’été 2025.

Après une première exposition Prothèses optiques, installation monumentale par l’artiste Danylo Halkin composée des vitraux modernistes de l’époque soviétique évacués depuis la ville de Dnipro au centre-est de l’Ukraine et de dessins de très grand format, le collectif a poursuivi le programme avec des interventions pensées pour le festival Amiens « Tout-monde », à la Maison de la Culture d’Amiens, du 2 au 5 avril 2024.

Sur l’invitation du collectif, le poète, critique d’art et commissaire d’exposition Chris Cyrille-Isaac a proposé, le 2 avril 2024, une performance sur le terme de « Tout-Monde », afin de redéployer le sens politique de la pensée d’Edouard Glissant, terminologie qui inspire aujourd’hui de plus en plus les milieux de l’art contemporain.

Par la suite, le 3 avril 2024, une discussion, en présence de Yevheniia Moliar, historienne de l’art ukrainienne et spécialiste du patrimoine soviétique dans l’espace public en Ukraine, a porté sur le lien entre les processus de décolonisation et « désovietisation », tout en questionnant la mémoire mouvante des héritages du passé qui nous entourent au quotidien.

D’autres rendez-vous se sont déroulés depuis la rentrée 2024. Des interventions artistiques ont lieu dans les différents espaces de la Maison de la Culture, notamment dans les salles d’expositions, le cinéma et dans une salle de spectacles. Les performances et les discussions durant les festivals « Amiens Europe Feminist Futures » et « Amiens Tout-Monde » ont créé des ponts entre la programmation de la Maison de la Culture et la perspective du collectif Btps.

Une grande exposition collective en janvier – mai 2025, résultat des travaux de recherche du collectif sur le territoire, proposera de tisser des liens entre l’histoire de la Maison de la Culture d’Amiens en tant qu’objet culturel et architectural, les dynamiques urbaines, politiques et culturelles de la ville d’Amiens et de la région avec les bouleversements et la violence insidieuse d’aujourd’hui et les héritages coloniaux qui continuent de façonner nos relations avec le monde.