Romuald Jandolo, Pelo en el pecho, macho por derecho

Hanté par une généalogie fragmentaire et multiculturelle, le travail de Romuald Jandolo s’inscrit dans un univers baroque et exubérant où il plante le décor de nos fantasmes et ouvre le champ des possibles.

L’artiste s’inspire autant des codes du dogmatisme religieux que du paganisme le plus déviant. N’hésitant pas à transgresser les normes du genre, du bon goût et de la bienséance, il affirme ainsi une liberté artistique totale.

L’exposition « Pelo en pecho, macho por derecho » est une expression d’amérique latine qui signifie: «poil sur le torse, homme par le droit». Elle fait référence à la pilosité des conquistadors qui leur conférait des droits supérieurs aux indiens étant dépourvus de poils.

Influencé par ses recherches au Canada et en Espagne, l’artiste s’intéresse à la découverte du continent américain par les européens. Imprégné du livre de Laurent Binet, Civilisazions (2019), il s’interroge sur le renversement possible de l’histoire et de la possible incidence sur nos modes de représentation. Et si... les incas avaient envahi l’Europe au XVIe siècle ? Dans nos inconscients, le nom de cette civilisation des Andes suscite bien des images, celles des conquistadors, de l’avidité de Francisco Pizarro, de la destruction d’une civilisation et de ses sacrifices notamment vulgarisés par Hergé dans Tintin, le Temple du Soleil.

A travers cette mythologie figée, Romuald Jandolo revisite de manière mi réaliste – mi fictionnel l’Histoire et nous invite dans une scénographie métamorphe qui mêle dessins et sérigraphies, sculptures en céramique ou en bronze, dont l’ensemble hétérogène construit peu à peu la scène hallucinée.

Avec le soutien aux galeries / exposition du Centre National des Arts Plastiques