Retour au Meilleur des mondes
Lorsqu’en 1931 Aldous Huxley (1891-1963) écrit Le Meilleur des mondes, il ne se doute pas que ses idées s’avéreront bien plus réalistes que de simples projections pensées pour un roman d’anticipation. Presque trente plus tard – en 1958, dix ans après le 1984 de George Orwell – il dresse un bilan de la situation du monde dans un essai intitulé Retour au meilleur du monde, dans lequel il constate que non seulement ses prévisions se sont avérées justes mais que le monde a évolué vers le pire à une vitesse bien supérieure que celle qu’il avait prévue. Le contrôle «par manipulation non violente des pensées des individus» est devenu une réalité par le truchement de la propagande, des idéologies, de la technologie et des mass médias. La surpopulation est une notion dont il faut désormais tenir compte, comme il faut dorénavant envisager l’épuisement programmé des ressources disponibles et ses effets indirects en termes
d’insécurité économique et d’agitation sociale. Il souligne également les excès induits par le progrès technologique et par la concentration des pouvoirs économiques et médiatiques, la manipulation des individus par une réduction de la nuance au profit de slogans simples et lapidaires, etc. Il préconise le recours à l’éducation, seul rempart contre la manipulation, la passivité, les arguments simplistes et les dérives totalitaires. Aldous Huxley prédit que, faute de remédier au phénomène de surpopulation et à l’excès d’organisation (bureaucratique, économique, etc.), nos démocraties occidentales changeront de nature pour aller vers
"une nouvelle forme de totalitarisme non violent". C’était en 1958. S’il vivait encore, Aldous Huxley serait sans doute stupéfait de constater que ses prévisions sont aujourd’hui avérées pour certaines, largement surpassées pour d’autres.
L’exposition Retour au meilleur des mondes fait suite au premier volet de présentation de la collection du FRAC Auvergne, A quoi tient la beauté des étreintes (janvier-mars 2016). Cette seconde partie présente la sélection d’une quarantaine d’oeuvres dont les thèmes rejoignent les questions abordées par Aldous Huxley et témoignent plus généralement des préoccupations d’artistes attachés à rendre compte d’un certain état du monde et de son histoire récente, parfois de manière directe, parfois selon des modalités plus allégoriques.
Tarifs :
gratuitCommissaires d'exposition
Autres artistes présentés
Darren Almond - Ziad Antar - Michel Aubry - Julien Audebert – Aziz + Cucher - Jean-Charles Blais - Marc Bauer - Abdelkader Benchamma - Roland Cognet - Rainer Fetting - Thierry Fontaine - Gérard Fromanger - Marc Geneix - Agnès Geoffray - Paul Graham - Paolo Grassino Alain Josseau - Johannes Kahrs - Denis Laget - Alexandre Maubert - Jonathan Meese - Bruno Perramant - Fiona Rae - Luc Tuymans - Clemens von Wedemeyer - Jérôme Zonder