René Laloux

Né à Paris, René Laloux (1929 – 2004) s'oriente vers le métier de sculpteur sur bois tout en suivant des cours de dessin. Engagé en 1956 à la clinique de La Borde - un établissement psychiatrique pionnier fondé par le Dʳ Jean Oury - pour développer des activités artistiques avec les patients, il dirige un travail collectif qui aboutit à son premier film professionnel, Les Dents du singe.

Séduit par ce court-métrage, Roland Topor apporte son talent de dessinateur et son imagination aux trois films suivants de René Laloux dontLa Planète sauvage récompensé par le prix spécial du jury au Festival de Cannes en 1973. Avec ce film culte qui a marqué l'histoire du cinéma d'animation français, René Laloux démontre qu'il est possible de faire des longs-métrages d'animation s'adressant aussi bien au public adulte qu'au jeune public et artistiquement ambitieux.

Ses deux longs-métrages suivants sont également réalisés en collaboration avec de grands dessinateurs, venus de la bande dessinée. Moebius applique son talent au film Les Maîtres du temps (1981), Philippe Cazase charge des dessins de Gandahar (1987). Toujours en collaboration avec Caza, René Laloux réalise deux autres courts-métrages, dont Comment Wang-Fô fut sauvé (1987) adapté de la nouvelle du même nom de Marguerite Yourcenar.

Pour la plupart de ses films, René Laloux a adapté des romans de science-fiction ou des textes fantastiques propres à induire une réflexion philosophique. Il conçoit son travail de réalisateur comme celui d'un chef d'orchestre, dirige de multiples talents, fédère les énergies pour bâtir des œuvres collectives.

Ayant rencontré de grandes difficultés pour produire ses films, de nombreux projets de René Laloux n'ont pas abouti. Ils laissent parfois entrevoir des univers fantastiques très originaux quand le talent de dessinateurs ont eu le temps de les esquisser.

René Laloux termine sa carrière à Angoulême où il dirige le laboratoire d'imagerie numérique du Centre National de la Bande Dessinée et de l'Image. Il consacre également ses dernières années à la peinture, à l'enseignement et à l'écriture. Son livre Ces dessins qui bougent : 1892-1992 cent ans de cinéma d'animation publié en 1997 dévoile les goûts éclectiques mais intransigeants d'un grand amoureux de l'art en mouvement.

En 2016, les Musées d'Annecy ont acquis un fonds important de documents originaux des films de René Laloux. Ils constituent l'essentiel de cette exposition, complétée par un prêt de Philippe Caza et des documents de l'Association française du cinéma d'animation (AFCA) déposés au musée.